Samedi 14 juin 2025

Politique

Élections 2025 : Toutes les déclarations contestant les résultats sont interdites

13/06/2025 0
Élections 2025 : Toutes les déclarations contestant les résultats sont interdites
Martin Niteretse : « Gare à ceux qui s’opposent aux résultats des urnes »

Le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité publique met en garde les hommes politiques qui rejettent les résultats des législatives et des communales remportées par le CNDD-FDD à travers des déclarations : « Qu’il n’y ait plus diffusion de communiqués qui peuvent perturber la paix et la sécurité dans le pays ».

Dans une conférence de presse organisée au lendemain de la proclamation des résultats provisoires des communales et des législatives, le ministre Martin Niteretse a demandé qu’il y ait identification des auteurs des cas d’irrégularités et des preuves avérées.

Selon lui, le ministère a déjà demandé aux auteurs des communiqués depuis le 6 juin mentionnant des allégations d’irrégularités de lui indiquer présumés auteurs et les lieux où ces incidents auraient été constatés mais, ces auteurs des communiques ne les ont pas encore fournis.
« Le ministère attend encore qu’ils apportent ces éléments de preuves de leurs allégations pour que chaque cas soit traité individuellement », insiste Martin Niteretse. « Ils ont pris part aux législatives et aux communales, mais aujourd’hui, ils font sortir des déclarations pour les contester invoquant des irrégularités alors qu’ils n’ont pas été suggérées le jour du scrutin ».

Le ministre de l’intérieur appelle tous ceux qui seraient tentés à perturber la sécurité à se calmer. « Les Forces de l’ordre sont là, nous interdisons des déclarations qui mettent en cause la paix et la sécurité. Que ceux qui affirment avoir été lésés ou victime de fraude électorale, s’adressent aux instances compétentes avec des preuves de leurs allégations. Il ne faut pas que les gens se contentent de dire qu’il y a eu fraude et irrégularité sans fournir des preuves, c’est agaçant. Qui a fait quoi ? Où ? », a-t-il demandé, tout en précisant que la responsabilité pénale est personnelle.

Le ministre Niteretse condamne également le mauvais comportement de ces politiques, des mauvais perdants mais il a tenu à les avertir : « Toute personne qui s’oppose aux résultats des élections peut être sanctionnée conformément à la loi ».

Selon lui, les élections se sont bien déroulées sauf des cas d’irrégularités mineures notamment 14 cas de cartes déchirées, 5 cas d’intimidations, des cas de propagande le jour du scrutin.

Le ministre de l’Intérieur parle également de 32 personnes arrêtées par la police tout en appelant les Burundais dans leur ensemble à se préparer pour les prochaines élections notamment les collinaires, les sénatoriales et la présidentielle.

Des irrégularités selon les Évêques catholiques du Burundi

Les Évêques catholiques du Burundi : « Il faut repenser à réajuster la manière de concevoir la démocratie au Burundi »

La Conférence des Évêques catholiques du Burundi a sorti un communiqué au lendemain de la proclamation des résultats des communales et des législatives.

La CECAB affirme qu’elle avait déployés ses observateurs dans 2400 points de vote, soit 30% du total des bureaux de vote, un taux suffisant pour constituer un indicateur fiable, selon les spécialistes en matière électorale. Ces observateurs ont relevé pas mal d’irrégularités et de disfonctionnements :
1. Des bureaux de vote ouverts avant l’heure prévue par la loi. Les mandataires et observateurs n’étant pas encore arrivés sur les lieux afin de constater si les urnes étaient vides, et aussi suivre la prestation de serment des membres des bureaux de vote.

2. Des bureaux de vote été ouverts à l’heure, mais des mandataires et les observateurs interdits d’entrer. Une fois autorisés, ils ont constaté qu’il y avait bourrage des urnes.

3. A certains endroits, les membres des bureaux de vote n’ont pas fait preuve d’impartialité requise pour tout agent de la CENI. Ils ont contraint certains électeurs à voter selon la ligne leur indiquée par eux-mêmes, ou ont voté pour eux de force, ou les ont accompagnés jusqu’aux isoloirs.

4. A certains endroits les membres du bureau de vote autorisaient des électeurs à utiliser plusieurs cartes d’électeur à la fois. Les uns faisaient leur vote à volonté et d’autres votaient pour des absents sans leur procuration.

5. Il a été constaté que pour certains parmi les mandataires et les observateurs, il a été refusé le droit d’être présent au bureau de vote du début à la fin du scrutin, soit par une mise à l’écart, soit par le blocage d’accès aux bureaux de vote.

6. Des observateurs qui ont été obligés de signer des procès-verbaux alors que la loi ne le leur permet pas.

7. Dans certains endroits, lors du dépouillement des votes, les mandataires des candidats n’y ont pas eu accès alors que c’était leur droit.

« Partant de ces irrégularités relevées et transmises par nos observateurs, la CECAB se rend compte que le chemin vers l’organisation des élections libres et transparentes est encore long au Burundi. Nous nous demandons si les irrégularités ne portent pas préjudice aux résultats proclamés », fait remarquer la Conférence des Évêques catholiques du Burundi.

La CECAB appelle à « repenser à réajuster la manière de concevoir la démocratie au Burundi, afin d’améliorer le processus électoral tant au niveau du cadre légal qu’au niveau des instances organisatrices.
« Que cette soif de parvenir à avoir des élections transparentes renforce notre souci de mettre en avant la vérité, la justice, la charité et la paix dans l’édification de notre pays », concluent ces Évêques catholiques du Burundi.

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