Vendredi 29 mars 2024

Politique

Colonel Adolphe Manirakiza : «Je n’ai pas déserté, j’ai démissionné »

28/12/2016 13
«Le Commandant suprême aurait été induit en erreur»
«Le Commandant suprême aurait été induit en erreur»

Après la révocation pour désertion de trois officiers de l’armée burundaise dont l’ancien porte-parole de ce corps, le Colonel Adolphe Manirakiza, ce dernier se défend: «Je n’ai pas déserté de l’armée burundaise, j’ai rendu mon tablier en bonne et due forme. Après ma mission en Centrafrique, j’ai envoyé une lettre de ma démission au président de la République avec copie au ministre de la Défense comme le stipule le règlement militaire en la matière», argumente cet ancien porte-parole militaire de la Minusca.

Selon lui, la lettre destinée au Chef de l’Etat a été confiée à son conseiller militaire : «Peut-être que le Chef de l’Etat n’a pas reçu ma lettre de démission. Si tel est le cas, il a été induit en erreur. Et là je vais porter plainte, si la situation se décante», menace-t-il.

«Je n’ai pas voulu regagner ma patrie, j’ai eu peur, ma sécurité n’était pas garantie. Il y a beaucoup d’abus et de manquements. On m’accusait à tort d’avoir fait renvoyer des militaires en mission en Centrafrique. Il y avait des montages contre moi et j’ai opté pour la démission», se justifie le Colonel Adolphe Manirakiza.

Quand une lettre de démission est déposée, révèle un officier sous anonymat, il faut s’assurer qu’elle ait été transmise au destinataire, il faut qu’on accuse réception et qu’il y ait une réponse.

Joint au téléphone, le porte-parole de la FDN, le Colonel Gaspard Baratuza s’est refusé à tout commentaire. «Je n’ai pas les prérogatives pour commenter un décret», a-t-il lâché avant de mettre fin à la discussion.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. kabwa

    Le débat à ce sujet ne vaut pas la peine.
    De toutes les façons, si il craignait pour sa vie au Burundi, il ne pouvait pas rentrer. Mettons-nous d’abord d’accord sur ce point.
    Si il adresse une lettre de démission, c’est qu’il est quand même conscient de son travail, de la procédure pour quitter ses fonctions et qu’il a l’intention de se conformer à la loi.
    Tous les militaires qui ont quitté l’armée n’ont pas forcément formulé une lettre de démission. Ces derniers sont des déserteurs.
    En attendant la réponse à sa demande de démission introduite à la fin de sa mission, où pouvait se trouver Adolphe pour continuer ses fonctions?
    Au Burundi, il craignait pour sa sécurité, à l’étranger ce n’était plus son poste d’attache. Il ne pouvait qu’aller s’installer dans son pays d’exil en attendant la réponse. la seule réponse qui pouvait l’arranger: celle favorable à la démission. Même le refus, qui le contraignait à revenir, ne pouvait pas l’arranger. Voilà qu’après avoir présenté sa lettre de démission, il ne reçoit ni la réponse favorable ni le refus mais une lettre ayant pour objet de le chasser de l’armée pour cause de désertion.
    Je suis du côté de ceux qui disent qu’il sera rétabli dans ses droits par un gouvernement qui sera bien intentionné.

    • Gacece

      Dans l’armée, les procédures ne sont pas les mêmes qu’au civil. Il y a ce qu’on appelle la chaîne de commandement et il fait la respecter. Or, Il mentionne lui-même qu’il a adressé sa lettre de démission directement au Président, qui n’est pas son supérieur immédiat. Dans les autres armées on appelle cela de l’insubordination.

      S’il n’avait pas l’intention de déserter et/ou s’il ne se reprochait de rien en ce qui concerne les accusations/rumeurs (fondés ou non) dont il faisait l’objet, il aurait d’abord pu ou dû se confier à au moins l’un de ses supérieurs en grade (disons un major, un colonel ou un général) en qui il pouvait avoir confiance.

      Je me dis qu’il aurait pu y avoir une solution à ses préoccupations. Pour la simple raison que le fait de quitter a été plus dommageable, dans l’opinion autant du public que celle de ses anciens frères d’armes, que s’il était resté.

      Je vois déjà ceux qui vont avancer qu’il pouvait se faire tuer. La peur, c’est justement cela la raison de sa désertion et non de sa démission…

      Venant d’un militaire, c’est quand même curieux et paradoxal qu’un militaire avance la peur comme raison de sa démission!

      Allez! Bonne chance au coureur!

  2. Bukururu Matias

    Nibaza ko commentaires zihava zihenda cane. Kiretse ko amategeko agenga igisirikare kenshi yihariye kandi avec la discipline, atavugigwa ku gasozi nka hano, uwogira jugement atubwira ngira yobanza kutubwira ico yishimikije afatiye ku mategeko ya gisirikare. Jewe sinzi nimba na demission yemewe mu gisoda, canke nimba yemewe, ico isigura. Yoba ari demision nka kumwe Rufyikira yafata indege en bonne et due forme, ashitse mu bubirigi ati je demissionne?
    Gusa nimba tuzi kwihweza, biraboneka ko amategeko ya gisirikare, discipline n’ukuntu bakora ibintu bitari barundi twese. Pour ce je me garde du jugment, je ne sais pas.
    Uwobimenya atubwire.

  3. Gacece

    Et le respectde la hierarchie? Il est ou ce respect?

    Quand on démissionne, on attend la réponse avant de quitter. Pendant cette attente, on continue à s’acquitter de ses tâches. La raison est simple : une demande de démission peut être accordée ou rejetée.

    La décision se fonde souvent sur la ou les raisons invoquées par le demandeur. Cela peut être n’importe quoi qui inclut entre autres: l’injustice ou le harcèlement subi, le manque de motivation, le fait d’avoir trouvé un autre travail ailleurs, l’ennui, une incompétence notoire, le constat d’une incapacité à remolir ses fonctions, une demande de démission formulée par un supérieur après un scandale, etc, etc.

    Le plus souvent, quand on juge qu’il vaut mieux muter l’employé ailleurs ou lui confier d’autres tâches à la place, ou encore trouver une autre solution au problème invoqué, on rejette la demande de démission.

    Mais dans tous les cas, il faut continuer de s’acquitter de ses fonctions en attendant la réponse à sa demande de démission. On ne s’en va pas pour ensuite envoyer sa lettre de démission, surtout à l’armée, lorsque on est en pleine mission.

    Alors pour ce cas-ci, non merci! On passera : C’est une désertion!

    Mais… Je peux aussi me tromper.

    • @Gacece
      Heureusement que vous reconnaissez que vous pouvez vous tromper. Quand on démissionne, on n’est pas tenu de continuer à travailler, ce n’est pas une demande de mise en disponibilité, c’est une démission. Comment pouvez-vous continuer à marcher avec une épine dans le pied? Pour l

      • Excusez-moi j’ai envoyé mon message par inadvertance. Je disais que pour l’intérêt du travail, il ne faut pas laisser un démissionnaire continuer. Qui sera responsable en cas de pépin puisqu’il (elle) a rendu le tablier? Il faut voir les choses du bon côté et pas seulement chercher à mâter. Et les deux femmes de la CENI? Ont-elle attendu l’accord? Je n’ai pas vu ce genre de commentaire dans leur cas. Non, une démission signifie la fin du travail quelles que soient les raisons.

  4. BOLIV

    C’est bien qu’il y a la différence entre Démission et Désertion mais au bout du compte la la finalité est la même. Départ volontaire et définitif. Porter plainte pour aboutir à quoi??

    • Akabanga

      @ BOLIV

      Vous oubliez que déserter entraîne des poursuites judiciaires?? Si je ne me trompes les avantages sociales telles que les cotisations sociales peuvent lui être retirées. C’est différent de la démission.

      • Vous avvez raison. Etre révoqué sous-entend qu’on ne peut prétendre à rien surtout être employé par l’Etat Burundais.

  5. Ayuhu Jean Pierre

    Cher Kaburahe,
    Chers journalistes,
    J’aime bien lire vos articles et sur ce, permettez-moi ce petit commentaire. Le Col Adolphe Manirakiza est, me semble-t-il, en fin de mandat à la Minusca. Hier, d’autres hommes et femmes en fin de leurs mandats ont annoncé, avec fracas, leurs désaccords avec le système. Je pense ici à Gergais Rufyikiri et à Pie Ntavyohanyuma et d’autres..
    Les faits, ce que le journaliste doit rapporter, sont une chose. Dans un contexte où les faits sont parfois biaisés ou biaisent la bonne compréhension des événements, je me demande s’il ne serait pas intéressant de les nuancer!
    Portez-vous bien

  6. Busorongo

    Niyemere kabi arakuze. Ahubwo natubwire kuko hari vyinshi dukeneye kumenya twe batobato. Iyo aba atabandi bagiye nkawe vyari vyoroshe kuvuga KO yarenganyijwe. Ariko ubonye bâ Édouard, bâ nyambariza, nabandi biragoye kumenya ukuri kwiwe na canecane KO atavuga iyo ari kuva avuye Centre Afrique.

    • bakuhir

      Wewe iyo ari ukeneye kuhamenyera iki ko abarundi bamwe bamwe mwihaye ingeso ikengeretse yo kugendera mu nsaku n’inzigo yinzikira. Yaratanze demission kubera yuko Atari abarundi bose muri kino gihe bishira bakizana. Si abarundi bose biyumvamwo igihugu kubera amarementanya akorerwa kubera ico bari, iyo bavuka canke imigambwe yabo!!

      • Busorongo

        @bakuhir
        Igihugu nubutegetsi bwaco biratandukanye. Nshobora kwanka ubutegetsi canke abategetsi ariko ntanka igihugu.

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