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Économie

Sobugea vs AACB : une ingérence qui ne dit pas son nom

24/09/2013 Commentaires fermés sur Sobugea vs AACB : une ingérence qui ne dit pas son nom

Depuis un mois, des agents de sécurité sont postés à l’entrée et à l’intérieur de l’entrepôt de la Sobugea. Le personnel de la Sobugea parle d’ingérence. L’Autorité de l’Aviation Civile (AACB) évoque des raisons de sécurité.

Sur le tarmac de l'aéroport de Bujumbura ©Iwacu
Sur le tarmac de l’aéroport de Bujumbura ©Iwacu

Les faits remontent au 19 août 2013. Des agents de la Sobugea se présentent au travail vers 7h30. Ils trouvent des agents de sécurité de la société de gardiennage Rukangantare. « Ils étaient au nombre de neuf et étaient postés partout jusqu’à l’intérieur de notre entrepôt », indique un agent de la Sobugea.
Le personne demande à leur direction si elle est au courant. Celle-ci répond que non. Il demande alors au commandant de la police de l’aéroport de les renvoyer. Ce qui est fait sur le champ.

Coup de théâtre vers 16 heures, un officier supérieur de la police, accompagné du directeur général de l’AACB, remet les agents de sécurité sans aucune explication. Depuis, ces agents contrôlent tout mouvement d’entrée et de sortie à la Sobugea. Le personnel de la Sobugea déplore que certains soient postés à l’intérieur de l’entrepôt sous douane qui est sous la responsabilité de l’OBR et de la Sobugea.

Divergences de points de vue

Pour ce personnel, ce comportement n’est qu’ingérence dans les affaires internes à la Sobugea : « Nous louons les locaux le à l’AACB. Nous sommes la seule responsable du gardiennage de tous les espaces concernés par le contrat de location. »
Albert Maniratunga, directeur général de l’AACB, explique sa décision par sa volonté d’interrompre le trafic illicite qui s’opère à l’aéroport : « J’ai engagé ces agents de sécurité pour plus d’efficacité dans le contrôle et la sécurité. »
Et de rappeler que des défenses d’éléphant ont été attrapées à Hong-Kong, alors qu’elles étaient passées par l’aéroport international de Bujumbura. « C’est nous qui sommes le premier à blâmer lorsque la convention de Chicago relative à la protection de l’aviation civile contre les actes d’intervention illicite est violée. Nous devions agir. »

Pour une source proche de la direction de la Sobugea, cet argument ne tient pas la route. Elle signale qu’il y a trois mois, 40 kilogrammes de minerais, dont des diamants, ont été saisis par les agents de la Sobugea : « Ces minerais étaient sur le point d’être embarqués dans un avion de la compagnie Ethiopian, alors qu’un agent de l’AACB avait laissé passer. »

Une ingérence aux motivations obscures

« Comme le scanner qui contrôle la nature des marchandises appartient à l’AACB et qu’il est utilisé par un de ses agents, comment se fait-il qu’il n’ait pas vu le trafic des défenses d’éléphant ? », renchérit-elle. Pour cette dernière, le travail de la Sobugea consiste à peser seulement les marchandises.
Plus grave, selon cette même source, le FRET importé n’a pas besoin d’être contrôlé. Pourtant depuis un mois, l’AACB a refusé que les colis passent par un grand portail. « On nous a obligés de défaire ces colis pour les faire passer par le petit portail, ce qui ralenti notre leur travail.
Notre source indique également que la direction de la Sobugea a demandé à l’AACB de positionner ces agents à tous les postes d’entrées de la zone FRET et non à l’intérieur, en vain. « Qui sera responsable en cas de perte des marchandises ?»
L’inquiétude est d’autant plus fondée que, sur place, tous les équipements d’assistance des avions en escale sont rangés dans un espace non clôturé.

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