Vendredi 19 avril 2024

Société

Quand le système de prêt-bourse tourne au vinaigre

03/04/2017 17

Enlèvement, détention, intimidations… les délégués des étudiants de l’Université du Burundi et de l’ENS en voient de toutes les couleurs depuis quelques jours. Pour cause : le système de prêt-bourse décrié. Les signataires d’un préavis de grève envoyé au chef de l’Etat vivent la peur au ventre.

Dossier réalisé par Fabrice Manirakiza, Christian Bigirimana, Agnès Ndirubusa, Egide Nikiza, Diane Uwimana, Martine Nzeyimana, Hervé Mugisha, Dorine Niyungeko

Les signataires du préavis devant le bureau du directeur adjoint chargé de l’encadrement et la sécurité.
Les signataires du préavis devant le bureau du directeur adjoint chargé de l’encadrement et la sécurité.

Lundi 27 mars 2017, une invitation à comparaître tombe comme un couperet. Il est signé par le directeur adjoint chargé de l’encadrement et de la sécurité à l’UB, OPC I Célestin Nibona Bonansize. «Constatant qu’il y a des irrégularités de signatures, de faux et usage de fausses signatures : il est convoqué tout étudiant de l’Université du Burundi signataire de «préavis de grève» de comparaître au bureau du directeur-adjoint chargé de l’encadrement et de la sécurité.» Peut-on lire dans cette invitation d’un autre genre. Ces signataires sont sommés de se présenter à des dates différentes et par campus.

«Ils veulent nous intimider mais nous irons jusqu’au bout», confient certains représentants des étudiants. Mardi 28 mars 2017, jour de la comparution des premiers signataires du préavis de grève, les choses prennent une toute autre tournure.

«Comme la réunion préparant ce préavis de grève s’est tenu en présence de tous les délégués, nous avons décidé de répondre tous à la convocation le même jour», indique un des représentants des étudiants.
Ils sont 178 signataires. Arrivés sur les lieux, poursuit-il, deux d’entre nous se sont présentés en premier. Il y a une fiche d’identification portant mention nom, prénom, numéro de téléphone et le lieu de résidence, à remplir.

Aussitôt sortis de ce bureau, ils lancent une alerte et les autres boycottent cette opération. Elle s’arrête momentanément.

La chasse aux signataires

«Les idées émises dans le préavis de grève sont claires. Au lieu de nous pourchasser, les autorités devraient s’atteler à trouver une solution à nos doléances.» Depuis la signature de ce préavis de grève, les représentants des étudiants se disent traqués par les agents du Service national de renseignement (SNR).

Élysée Dushime, étudiant en faculté d’économie au département des Finances et Comptabilité) en Bac III à l’UB a été arrêté, ce mardi 28 mars, alors qu’il rentrait d’un stage académique.

Le lendemain, c’est au tour d’un autre représentant des étudiants du nom d’Audace Nkunzimana de l’IPA, département de Biochimie Bac III. Selon les témoins, son arrestation a eu lieu aux environs de 14 heures à quelques encablures de l’entrée principale du Campus Mutanga.

«Audace Nkunzimana, venait de faire un examen au campus Rohero. Soudain, un véhicule à vitres teintées est arrivé et des hommes à bord l’ont enlevé avec trois de ses compagnons.»

Audace Nkunzimana passera la nuit au SNR et les trois autres seront relâchés. «Apparemment, c’est la chasse aux signataires du préavis de grève envoyé au président de la République».

La peur dans les résidences universitaires

Le porte-parole de la police confirme ces arrestations. Selon lui, ils sont incarcérés dans les cachots du SNR. «Il leur est reproché de vouloir créer un soulèvement à l’Université du Burundi. »

Depuis ces arrestations, les étudiants vivent dans la peur. Au campus Mutanga, les étudiants se réunissent dans de petits groupes pour échanger sur l’ampleur prise par leur geste avec les arrestations en cascade de leurs condisciples.

Outrés, ils soutiennent ne pas comprendre les raisons des arrestations de leurs délégués : «Pourquoi sont-ils arrêtés ? Comment ont-ils été identifiés? N’y a-t-il pas de taupes dans les campus?»

Ils craignent des arrestations d’un moment à l’autre. «On n’ose plus sortir des campus.» Certains délégués de classe assurent vivre dans la clandestinité.

Arrêt des cours

Les étudiants de l’UB ont décidé de suspendre les cours depuis ce jeudi 30 mars. Ils réclament la libération de leurs condisciples. Ils rejoignent ceux de l’ENS en grève depuis le 24 mars dernier contre ce décret.

Dans un communiqué de ce mercredi 29 mars, Epipode Niyongabo, président de l’Association des étudiants de l’ENS (ACFD Imboneza), demande aux étudiants, encore à Bujumbura, de rentrer à l’intérieur du pays, en raison de la cherté de la vie dans la capitale. Iwacu a essayé de joindre le recteur de l’UB sans succès.


La lettre au président : un crime de lèse-majesté?

Les représentants des étudiants sont persuadés qu’ils sont pourchassés à cause de cette lettre envoyée au chef de l’Etat. Ils se posent la question de savoir si leur geste est un crime.

Jean Claude Karerwa : « Le président a reçu la lettre.»
Jean Claude Karerwa : « Le président a reçu la lettre.»

Dans cette correspondance envoyée, vendredi 24 mars 2017, au président de la République, 178 représentants des étudiants annoncent la suspension des activités académiques «au cas où une réponse favorable ne nous parviendrait pas dès ce 24 mars 2017 jusqu’au 5 avril 2017. »

Leurs revendications portent sur un seul point : l’abrogation du décret N°100/18 du 01/02/2017 portant réorganisation du système de gestion des bourses d’études et stages.

Pour ces représentants des étudiants, ce décret a des conséquences néfastes sur les étudiants comme la «discrimination des étudiants provenant des familles pauvres à l’enseignement supérieur, la division des étudiants, la réduction massive des intellectuels qualifiés au Burundi ainsi que le handicap de la vie de l’étudiant malheureux. »

Et on cria haro sur les signataires

Ce même jour, la représentation générale des étudiants de l’UB désavoue les signataires de ce préavis de grève. «Nous nous sommes étonnés de voir les délégués de certaines classes adresser un ultimatum au président de la République alors que cela ne se fait jamais. La représentation générale informe toute la communauté estudiantine que ce mouvement désordonné ne l’engage pas», écrit Syldie Barutwanayo, le président de cette représentation.

Le lendemain, la direction de l’UB met en garde les signataires et indique que «les conséquences éventuelles n’engageront qu’eux-mêmes.» La direction recommande, dans la foulée, à tous les étudiants d’user de plus de diligence dans leurs revendications auprès des autorités hiérarchiques de l’UB et non des plus hautes autorités de l’Etat.

Ces représentants des étudiants font savoir que ce préavis de grève s’est adressé au président de la République parce que le décret a été signé par lui. «Nous lui avons même adressé une pétition avant la signature de ce décret. Après tout, c’est le chef de l’Etat qui prend toute décision.» Et d’ajouter que la direction de l’UB est restée silencieuse à leurs revendications.

La présidence de la République indique que le Numéro Un burundais a bien reçu la lettre. Selon son porte-parole, Jean Claude Karerwa, le système de prêt-bourse est une émanation des Etats généraux de l’éducation de décembre 2014.

Il pense que les étudiants n’ont pas bien lu le décret. «Les étudiants doivent le relire de nouveau. Nous continuerons à expliquer et si nécessaire nous allons demander l’aide des spécialistes.» Et de se demander si le Burundi est plus riche que les pays occidentaux et africains qui ont adopté ce régime.

Armel Niyongere : «Lancer un préavis de grève pour revendiquer leurs droits n'est pas du tout un crime c'est plutôt un droit.»
Armel Niyongere : «Lancer un préavis de grève pour revendiquer leurs droits n’est pas du tout un crime c’est plutôt un droit.»

«Les étudiants sont dans leurs droits»

Sur son compte twitter, Jean de Dieu Mutabazi, président du RADEBU, a réagi: «La forme que les étudiants ont donnée à leur préavis de grève contre le décret sur le prêt-bourse lui donne un cachet politique. Le Burundi est encore sous le choc des grèves et mouvements insurrectionnels de 2014 et 2015. Les étudiants ont intérêt à se calmer.»

Ce n’est pas l’avis d’Armel Niyongere, un des activistes des droits humains. «Lancer un préavis de grève pour revendiquer leurs droits n’est pas du tout un crime, c’est plutôt un droit et les personnes qui ont signé cette lettre représentent les étudiants pour dire que c’est légal.»

Pour lui, il faut d’abord distinguer ultimatum et préavis de grève. «Les étudiants de l’Université ont donné un préavis de grève, ils n’ont pas lancé d’ultimatum. Ceux qui utilisent le mot ultimatum ont d’autres intérêts.»
De plus, poursuit-il, le SNR ne devrait pas intervenir dans cette affaire. «C’est une intimidation pure et simple et surtout qui ne peut pas résoudre ce problème mais qui pourra même l’aggraver. La seule solution est de dialoguer.»


Le vers était déjà dans le fruit

Les relations entre la représentation générale des étudiants et les délégués de classe n’étaient pas au bon fixe depuis longtemps. Le 3 mars dernier, lors de l’ouverture de l’année académique, Syldie Barutwanayo, président de la représentation générale des étudiants, demande au gouvernement d’octroyer aux étudiants une somme conséquente à cause de la cherté de la vie au cas où ce système de prêt-bourse venait à entrer en vigueur. Les délégués verront, à travers ces propos, le soutien au système de prêt-bourse.

Le 9 mars, sept membres sur douze du comité exécutif de la représentation générale des étudiants démissionnent. Ils désapprouvent entre autres la longévité de la représentation dont les membres ont été nommés par le recteur suite à l’échec de la mise en place d’une représentation issue des élections en avril 2016.

Le 10 mars, Syldie Barutwanayo nomme des remplaçants aux démissionnaires. Le 13 mars, les vingt-un délégués généraux de tous les instituts et facultés, à travers une lettre, demandent au recteur de ne pas reconnaître cette nomination.
Pour eux, le choix des représentants se fait uniquement par élection. «Malgré le peu de jours qui restent pour qu’il perde le statut d’étudiant de l’Université du Burundi, il ne rêve que de défendre ses intérêts personnels. La reconnaissance de ses propositions serait une marginalisation de l’autorité universitaire.»

Cinq étudiants, trois de l’UB et deux de l’ENS seront convoqués le 16 mars par le Tribunal de Grande Instance de la commune Mukaza en mairie de Bujumbura. En attente de l’officier du ministère public pour interrogatoire, ils seront tous embarqués et conduits manu militari au Service national des renseignements (SNR). Ils seront entendus par des agents avant d’y être emprisonnés. Dans l’après-midi, les étudiants de l’UB et ceux de l’ENS boycotteront les cours en signe de protestation. Les cinq étudiants seront libérés.


Quid du système de prêt-bourse

Signé le 1er février 2017, ce décret est de plus en plus décrié par les étudiants et des parents.

Il est stipulé dans ce décret que la bourse d’études et de stages n’est pas un salaire ni une rémunération. «La bourse d’études est une assistance financière accordée par le gouvernement pour la formation des cadres selon ses besoins, dans les limites de ses moyens. Elle peut être un prêt ou octroyée gratuitement selon des critères bien déterminés», lit-on dans ce décret.

Il précise également que le prêt-bourse est une assistance financière accordée, sous forme de crédit sans intérêts pour la formation des cadres et qui est remboursable : « Le prêt-bourse est accordé aux lauréats des humanités générales, pédagogique et technique qui ont réussi à l’Examen d’Etat et remplissent les conditions de l’octroi des bourses et stages.»

Bien plus, tout lauréat des Humanités générales, pédagogiques et techniques qui n’est pas éligible à la bourse prévu aux articles 18 et 19 peut demander un prêt-bourse pour sa formation universitaire au Burundi.

Les étudiants inscrits au niveau du deuxième et troisième cycle peuvent bénéficier du prêt-bourse. Néanmoins si l’étudiant a bénéficié du prêt-bourse pour sa formation universitaire du 1er cycle, l’octroi du prêt-bourse pour le cycle du master est conditionné par le remboursement en totalité du premier prêt.

De même, si l’étudiant a bénéficié du prêt-bourse pour la formation du deuxième cycle, l’octroi du prêt-bourse pour la formation du troisième cycle est conditionné par le remboursement en totalité du premier prêt.

Les conditions d’octroi et de remboursement ainsi que le montant de prêt sont fixés par ordonnance conjointe des ministres ayant l’Enseignement supérieur et les Finances dans leurs attributions.

Lors de l’étude du projet de ce décret par le conseil des ministres du 26 octobre 2016, le gouvernement a indiqué que l’intérêt du système est de stimuler les étudiants à avancer et diminuer ainsi l’impact budgétaire qui découle de l’octroi de la bourse d’études gratuite aux redoublants. «Les mouvements de grève vont également régresser car « pas de cours, pas de bourses d’études. »


Réactions

syldie-barutwanayo-copie-copieSyldie Barutwanayo : «La grève est contre-productive, plutôt il faut privilégier le dialogue»

Le président de la représentation générale des étudiants l’UB juge infondé leur decision de s’adresser directement au chef de l’Etat. « Certainement qu’ils ont d’autres visées derrière ou qu’ils sont quelque part manipulés. Sinon, ce n’est pas la bonne solution parce qu’il y a d’autres instances habilitées pour résoudre de telles questions notamment le ministère de l’Education.»

Dans tous les cas, fait-il remarquer, ce sont les étudiants qui vont en pâtir car je doute qu’il n y ait grand nombre d’entre eux capables de se payer les tickets aller-retour pour rentrer et revenir de chez eux.

liberat-ntibashirakandiLibérat Ntibashirakandi : «Le système de prêt-bourse, un désastre pour les enfants des pauvres»

«L’expérience burundaise a déjà montré que les improvisations, les tâtonnements, les précipitations dans les réformes du système éducatif ont conduit à des échecs et à des conséquences néfastes pour les générations futures.»

Pour ce spécialiste en éducation, ce principe de réorganisation des bourses n’est pas bon au vu de la conjoncture du pays : «Le revenu de la population étant très bas, comment prendre une décision qui hypothèque l’avenir de la majorité des jeunes du monde rural qui traîneront une dette contractée au cours de leurs études, probablement tout au long de leur vie ?»

Selon lui, ce décret ne fait que renforcer le clivage entre les enfants des milieux favorisés et ceux des milieux démunis. «Les enfants des pauvres qui passeront dans les mailles du filet et qui termineront les humanités, seront encore une fois bloqués par le système de bourse. Ils préfèreront abandonner les études supérieures pour ne pas s’endetter.»

Pour cet universitaire, il est inconcevable d’instaurer un tel système dans la mesure où le pays est confronté à un problème très sérieux de chômage des jeunes, particulièrement les diplômés.

mutabaziJean De Dieu Mutabazi : «Pour une revendication qui suit les règles »

Le président du parti Radebu fait savoir qu’au niveau social, les ressources de l’Etat ne sont plus aussi disponibles pour assurer la gratuité des études universitaires. Des étudiants sont plus nombreux qu’avant.
M. Mutabazi condamne la réaction des étudiants et soutient une revendication qui suit les règles en passant par le rectorat et le ministère de tutelle. «Nous ne sommes pas prêts à accepter toute forme de violence et appelons les étudiants à faire marche arrière et à emprunter le chemin du dialogue.»

leonce-ngendakumanaLéonce Ngendakumana : « Un manque de vision »

Pour le vice-président du parti Frodebu, ce qui se passe dénote un manque de vision, de planification, de programmation et de plan d’action du pouvoir en place.

Léonce Ngendakumana parle d’une mauvaise décision qui entraîne des actes d’intimidation des étudiants par les agents du SNR et une mobilisation contre cette mesure.

«Un auteur chinois a dit à juste titre que si vous voulez détruire un pays, il faut détruire son éducation. C’est ce qui se passe actuellement dans notre pays. »


Trois questions à Dieudonné Bashirahishize, ancien président de l’Association des Etudiants de RUMURI (ASSER)

me-dieudonne-bashirahishizeQue vous inspire cette lettre des représentants des étudiants de l’UB au président Nkurunziza ?

La lettre est écrite dans un style à la fois sage et poli. Elle montre qu’ils ont été patients et qu’ils avaient épuisé toutes les voies de recours. C’est normal que les étudiants s’adressent directement à celui qui a pris la mesure. Pour avoir écrit plusieurs lettres similaires, je considère qu’au lieu d’user de l’intimidation, le pouvoir devrait plutôt les écouter en retirant ce décret controversé pour privilégier la concertation. Priver à un enfant de pauvre le droit d’aller à l’université, c’est le condamner à rester éternellement dans la pauvreté. Bref, je comprends la raison d’être du préavis et appelle au dialogue.

Vous avez eu à gérer ce genre de situation. Comment avez-vous réagi ?

A l’époque où j’étais représentant des Etudiants (2004- 2005), le gouvernement a tenté d’introduire ce système, mais d’une manière subtile en essayant de privatiser la Régie des Œuvres Universitaire. Nous avions mis sur pied une stratégie qui consistait à utiliser le dialogue, le lobbying et la pression. Nous avons écrit beaucoup de correspondances et nous étions en permanentes discussions avec le rectorat, le ministère de tutelle ainsi que la présidence de la République pour faire comprendre que la mesure était loin d’être une solution adéquate.

Parallèlement, nous avions envoyé les étudiants munis de ces correspondances pour convaincre les parlementaires de toutes tendances élus dans leurs provinces d’origine. Partout, le message était unique : « Si vous n’accédez pas à nos suppliques, nous n’accepterons jamais cette mort lente que vous voulez nous imposer. » Tout cela dans une solidarité qui transcendait les basses idées divisionnistes pour privilégier l’intérêt du pays.

Que peuvent faire en ce moment les étudiants et les autorités?

C’est dans les moments difficiles qu’il faut rester debout dans la non-violence active. Dans leur combat, ils doivent expliquer d’abord à leurs parents, dans un langage qu’ils comprennent, la noblesse de leur combat. Ils doivent expliquer l’urgence de cette abrogation du décret controversé et unir toutes les forces vives de la Nation contre cette décision injuste. Je les invite à surpasser les convictions politiques partisanes pour défendre, dans l’unité et la solidarité, ces droits sociaux acquis et défendus par leurs aînés depuis des décennies.

La classe politique actuelle ne doit pas considérer l’Université du Burundi comme une charge. Cette institution reste depuis des années comme un grand malade à qui on ne prescrit jamais le médicament répondant au diagnostic. L’île Maurice, la Corée du sud ou le Singapour se sont développés parce qu’ils ont investi dans un enseignement de qualité.

Le Burundi n’a pas de diamant ni suffisamment d’or et les terres deviennent rares. Il est urgent d’investir dans la formation de la jeunesse. Le pouvoir devra se rappeler qu’aucun pays du monde ne s’est jamais développé en se basant sur la médiocratie. Les intimidations ne sont pas du tout la réponse appropriée.

Forum des lecteurs d'Iwacu

17 réactions
  1. Bagenzi

    C’est tres dommage et regrettable. Tu as eu la chance de profiter d’un systeme d’education moyen, et tu a fait ta formation!!! Oui, les temps changent et tout, y compris ceux qui decident. Mais, es-ce la solution appropriee aijourd’hui? Tu ne veux pas que les enfants des pauvres (comme vous hier) en profitent. WHAT A PITY! Si on avait un presidetent Tutsi, peut-etre qu’on aurait dit qu’il ne veut pas que « les masses soient eduquees ». Es-ce le cas aujourd’hui? Mais, est-ce que le DD de 2020 aura besoin des votes des masses ou a-t-il deja elabore une autre solution pour remporter les voies???

  2. Orignal

    Abarundi turi ba ntahomfatwa . Iciza mucita ikibi ikibi naco mukacita iciza . Imana ibaharire . Prêt bourse bisigura ko harimwo ingurane n’ikindi gice ari imfashanyo . Hose bigenda neza kiretse mu Burundi . Abarundi mukwiye abatwaza umukazo kuko ntaho mutaniye n’intagondwa z’abisilamu .

    • RUGAMBA RUTAGANZWA

      @ORIGINAL,

      Votre texte est une coquille vide. C’est un alignement de mots qui ne veulent rien dire… !! Pourquoi je le dis? Car vous faites des constats sans les expliquer. On appelle cela des affirmations gratuites. Par exemple : Hose bigenda neza? Prière élaborer un peu plus, s’il vous plait, pour qu’on en sache d’avantage… ! Concernant GUTWAZA UMUKAZO (dictature), je crois que nous sommes en plein dedans. Si vous ne le voyez pas ainsi ou si vous ne le vivez pas, c’est que vous faites partie du système ou que vous vivez sur une autre planète et en tout cas pas sur la planète terre et surtout pas au Burundi.

  3. NTARUGERA

    Ce problème ne doit pas être lié à la dramatique situation de crise grave que connaît le Burundi. C’est une situation qu’on a connue dans le passé et qu’on a combattue avec notre toute dernière énergie, tous ensemble Hutus come Tutsi jusqu’à vaincre avec l’avènement de la 3è République. Parler de manipulations politiques, c’est prendre les gens pour des moins que rien… ! Tout ceci montre à suffisance que les problèmes que nous connaissons depuis avril 2015 sont voulus et entretenus par l’auteur pricnipal du 3è mandat.

  4. roger crettol

    Et si … ?

    Et si, plutôt qu’être une maladresse anodine, ce décret présidentiel pris sans consultation (?) était une provocation réfléchie pour permettre de sévir et de décapiter un foyer d’opposition potentiel ?

    On en a tellement vu que même des suppositions de cet ordre ne semblent plus être forcément des délires paranoïaques.

    C’est triste d’en être arrivé là.

    • Gacece

      Comme vous le dites alors, nous avons une solution très simple à vos suppositions. Si réellement c’est pour provoquer ou allumer un foyer d’opposition que ce décret à été réfléchi et signé, ces étudiants n’ont qu’à arrêter de répondre à cette provocation… puisque jusqu’à maintenant il n’y a encore pas eu de décapitation.

      Votre paranoïa n’est malheureusement plus une supposition apparente : ELLE EST BIEN RÉELLE!

      • roger crettol

        @ Gacece

        Heureux d’apprendre que mes suppositions tiennent de la paranoïa. Je préfère et de loin – un gouvernement (burundais) pas trop machiavélique.

  5. Micombero

    Qu’ils aillent dans la rue le Peuple Burundais les attend. Quelle manipulation des politiciens sans assise politique?

  6. Congo

    La bourse peut être un prêt ou une gratuite’. Quelles sont les conditions pour la gratuite’? Et les chiffres, plusieurs journalistes produisent une information mais ne chiffrent pas. Je suis désolé c’est un manquement important.

  7. Richard

    ariko mbona bamwe mu barundi bafite imitekerereze ikiri hasi cyane, ubu buryo bwo guhabwa bourse izishyurwa, tumaze imyaka itatu tubukoresha mu Rwanda, kandi nta kibazo bwaduteye, si numva aho muhera muvuga ngo « buzabuza abakene kwiga » ntago aribyo, kuko hishyura uwabonye akazi. twe mu Rwanda leta yahise itegeka ko, n’uwigiye kuri bourse ya leta wese ufite akazi, atangira kwishyira . ubu abantu bose bigiye kuri izo za bourses, bakora bishyura 10% y’umushahara. amafaranga avuyemo n’iyo leta itangamo bourses, ku banyeshuri bari kwiga ubu.

  8. kabingo dora

    En 1985 j’étais en 2eme candidature de la faculté des lettres et sciences humaines à la seule université du Burundi, Feu Bagaza et son gouvernement avaient aussi tenté d’instaurer le système de prêt-bourse . Nous avons passé toute une nuit à l’ENS en discussion au sein de l’ASSER, nous n’avons pas cédé et Bagaza a cédé.
    Chers amis , ne cédez et restez unis, il s’agit de votre vie et celle du Burundi .

    • Bakari

      @kabingo dora
      Vous étiez à combien dans cette unique université car 5 ans avant, nous autres n’étions que 1500?
      Et entretemps la production n’a pas triplé contrairement à la démographie estudiantine (qui a sixtuplé).
      Ceci dit, je me mets à la place des enfants de pauvres incapables déjà de se payer les études secondaires. Et je sais qu’ils sont nombreux.
      Pour les études supérieures, ça va être, à coup sûr la cata pour les moins nantis (les damnés de la terre).
      Il faudra des cerveaux ultra-féconds pour imaginer des solution adéquates à cette unique équation à infinité d’inconnues.

      • kabingo dora

        @Bakari
        None ko ubibwira jewe ?

        • Bakari

          @kabingo dora
          Ngo ubusya uwundi ntibuguma!

  9. Jereve

    Ce Président qu’une certaine opinion qualifie de populaire bat les records dans la prise de décisions et mesures impopulaires. Pour le cas présent, il a d’abord décidé d’affamer les étudiants en supprimant leur petit déjeuner. Comme si cela ne suffisait pas, il en rajoute maintenant en supprimant la bourse ou plutôt en transformant la bourse en prêt. Ce qui revient au même pour les étudiants issus des familles pauvres, lesquelles constituent la majorité silencieuse sur laquelle on compte pour gagner les futures élections ou mandats. Pire encore, c’est que au bout de la course, il n’y aura même pas de travail. Nous aurons sur les bras des chômeurs endettés jusqu’au cou. Qui veut démanteler l’enseignement supérieur et l’avenir de nos enfants ne s’y prendrait pas autrement. On rit jaune quand on entend des gens qui proclament sans honte que demain sera beau.

    • Mafero

      Mr Jerêve, en 2020 le CNDD n’aura pas besoin des voix de cette « majorité silencieuse. » On va nous mettre devant un « fait accompli » comme on l’a d’ailleurs fait en 2015 et voilà où nous en sommes…

  10. Pablo

    Ni babahe amahera sha nta ngurane ngaho abo ba DD bakeneye ayo bahekenya gusa none bazohaga ryari? ?

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