Le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a lancé officiellement, ce 20 septembre 2024, le projet intitulé : « Restauration des paysages pour accroître la résilience dans les zones urbaines et périurbaines de Bujumbura (Ntahangwa II ». Un projet de 5 ans avec un budget d’à peu près 9,5 millions de USD financé par le Fonds pour l’environnement Mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
« Il s’agit d’un lancement d’un grand projet qui vise à soutenir le Burundi dans ses efforts de résilience face aux effets du changement climatique. C’est un projet qui a été baptisé Ntahangwa II et vise à protéger l’écosystème du paysage de Bujumbura et de ses environs », a indiqué Jonas Mfouatie, Représentant Résident a.i du PNUD Burundi, lors du lancement en présence des membres de l’équipe du projet, des autorités locales de la zone d’intervention, des représentants d’ONG, d’instituts de recherche et d’entreprises privées.
D’après lui, le FEM a mobilisé 8 millions de USD et le PNUD a contribué à hauteur de 1,5 millions de USD. « L’appui du PNUD à ce projet, qui sera entièrement mise en œuvre sous la modalité d’exécution nationale, se fait dans le programme du Programme-Pays du PNUD 2024-2027 ainsi que du Cadre de coopération conjointe des Nations Unies pour le développement durable au Burundi. » De plus, poursuit-il, il répond aux priorités nationales du Plan national de développement révisé ainsi qu’à la Vision Burundi émergent en 2040, Burundi développé en 2060.
Le Représentant Résident a.i du PNUD Burundi fait savoir que ce projet s’aligne aux principes du PNUD et toutes les activités menées dans le cadre de ce projet tiendront compte de la dimension genre et suivront les recommandations du plan d’actions en la matière.
Il a recommandé à l’équipe de mise en œuvre du projet le strict respect des principes universels à savoir l’égalité du genre et l’inclusion, le principe de ne laisser personne de côté, le principe de ne pas nuire et enfin la tolérance zéro pour le harcèlement sexuel, la violence basée sur le genre, l’exploitation et les abus sexuels qui pourront survenir à tous les niveaux.
Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Prosper Dodiko, a expliqué les 4 composantes de ce projet capital pour les riverains de la Ntahangwa en mairie de Bujumbura et des communes Isare et Kanyonsha qui la bordent, en amont, dans la province de Bujumbura. Premièrement, c’est le développement des capacités techniques pour la cartographie des zones à risques d’inondation et d’érosion induits par le climat et leur utilisation pour informer la gestion intégrée résiliente au climat des bassins versants et d’autres processus de planification.
Deuxièmement, la restauration du paysage et des mesures de gestion des inondations pour protéger les communautés dans le bassin versant de Ntahangwa et Bujumbura contre les risques d’inondation et d’érosion. Ensuite, mettre en place des options des moyens de subsistance et entrepreneuriat vert pour accroître la résilience des communautés urbaines, périurbaines et rurales dans le bassin-versant de Ntahangwa. Enfin, la coordination, la gestion, le suivi et évaluation et la communication.
Un projet qui arrive à point nommé
Selon le Coordonnateur de ce projet, Audace Bishurwe, le Burundi fait face à des phénomènes géophysiques cycliques qui provoquent des situations climatiques extrêmes, augmentant la vulnérabilité du pays dans différents secteurs, tels que le développement des infrastructures, les transports, les programmes de logement et la planification urbaine.
Il a précisé que ces risques naturels, induits par le climat, détruisent également les maisons et les infrastructures des communautés urbaines et périurbaines de Bujumbura le long des berges de la Ntahangwa et menacent les moyens de subsistance et la résilience des communautés.
M. Bishurwe a indiqué que la vision du projet et de répondre à la vulnérabilité des communautés urbaines et périurbaines de Bujumbura et du bassin-versant de la Ntahangwa face à l’augmentation de la fréquence des inondations, des ruissellements et des glissements de terrain à cause des changements climatiques.
« L’objectif global est de restaurer le paysage pour accroître la résilience climatique des communautés du bassin-versant dans et autour de Bujumbura grâce à une gestion intégrée et résiliente du bassin-versant de la Ntahangwa. »
Le Coordonnateur de ce projet a souligné que la zone d’intervention comprend les collines de Nyambuye, Nyakibande, Kibuye et Sagara en commune d’Isare de la province de Bujumbura ainsi que les collines de Sororezo rural, Coga, Muyira et Kirombwe en commune de Kanyosha rurale de la même province.
En mairie de Bujumbura, il s’agit des quartiers au-dessus du Pont de la République à savoir Mugoboka et Sororezo urbain en commune de Mukaza ainsi que la colline Gikungu de la commune de Ntahangwa.
Le Coordonnateur de ce projet promet que la dimension genre sera mise en avant. « Le projet encouragera un plus grand nombre de femmes à participer au processus de planification et de prise de décisions ainsi qu’à leur mise en œuvre effective. »
Quant aux partenaires de ce projet, ils sont entre autres l’administration locale pour le soutien dans la mise en œuvre du projet, les populations-cibles dans la zone d’action du projet, les structures communautaires comme les Associations sans buts lucratifs (Asbl) et les coopératives pour certains contrats d’offre des services et certains marchés. « Il y aura aussi un partenariat avec le secteur privé pour les marchés de grande envergure et un partenariat avec les autres projets qui œuvrent dans le même secteur ainsi qu’un partenariat avec les partenaires financiers. »
La stabilisation de la rivière, une priorité
L’inauguration de ce projet a été marquée par une visite guidée le long de la rivière Ntahangwa, présidée par le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Prosper Dodiko, afin de s’enquérir de la situation. Tous étaient d’accord de l’urgence de stabiliser les berges de la rivière qui continuent de s’affaisser.
« C’est la deuxième phase du projet. La première a stabilisé aussi les berges de la rivière Ntahangwa et c’était aussi sur le financement du FEM et l’agence d’exécution était le PNUD. Nous avons été contents des résultats de cette première phase et c’est pourquoi nous avons demandé à ce qu’elle soit complétée par une nouvelle phase », a souligné le ministre Prosper Dodiko. « Nous avons aussi constaté que même si les quatre composantes du projet sont importantes, nous allons demander au comité de pilotage d’allouer beaucoup de ressources à la deuxième composante qui s’occupe de la stabilisation de cette rivière parce que les ménages qui sont concernés sont très nombreux. »
Toutefois, le ministre Dodiko a déploré l’insuffisance du budget vu le tronçon qu’il faut stabiliser. « C’est pourquoi nous nous sommes posé une question : quel est le tronçon qu’il faut stabiliser ? Même certains bénéficiaires ont commencé à dire qu’il faut commencer par le haut, d’autres disent au centre. »
Pour trouver une solution adéquate, a-t-il indiqué, ils ont décidé de mettre en place une équipe mixte composée des experts du ministère, de l’OBUHA (Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la construction) et du projet tout en impliquant l’administration locale pour identifier le tronçon prioritaire qui devrait faire l’objet des études pour la stabilisation. « Nous allons continuer la mobilisation des fonds. Si tout marche bien, on devra arriver à des fonds additionnels. »
Le Représentant Résident a.i du PNUD Burundi pense que lorsque on aura renforcé la résilience dans les zones urbaines et périurbaines autour de Bujumbura, on pourrait le faire pour d’autres zones, « surtout que le gouvernement du Burundi a adressé une demande pour une évaluation post-désastres, ce qui va permettre au pays de développer un programme de résilience qui pourra s’étendre sur plusieurs zones actuellement à risques. »
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