Mercredi 09 octobre 2024

Politique

Verbatim | « Tout ce que nous apprenons à l’école au Burundi nous est inutile »

03/11/2022 17
Verbatim | « Tout ce que nous apprenons à l’école au Burundi nous est inutile »


Lundi 31 octobre à Makamba, le Secrétaire général du parti Cndd-Fdd, Révérien Ndikuriyo, a clôturé une formation de 6 mois sur l’auto-développement à l’intention des jeunes venus de toutes les provinces du pays, regroupés au sein de l’association’’Eagle Security Services’’. A cette occasion, il a exprimé sa vision de l’éducation. Une vision déconcertante qui fait beaucoup réagir. Iwacu l’a traduite.

 

Verbatim : Kirundi Verbatim : français
Ndongozi mwese, mumenye y’uko uru rwaruka rwacu rutegerezwa gutergurwa. Si ukuvuga ngo urahejeje amashure, mw’ishure wiga ’’base’’, birya bisanzwe. Ni nk’umushinge, ntiwubatse. A tous les leaders, sachez que la jeunesse doit être préparée. Il ne faut pas se dire que les études sont terminées. A l’école, on apprend que les basiques, des choses simples, c’est comme une fondation, il n’y a pas d’autre construction.
Genda mubaze barya bari kw’ishure, birya twiga kw’ishure mu Burundi, ntaco bitumariye. Allez demander à ceux qui se trouvent à l’école, tout ce que nous apprenons à l’école au Burundi nous est inutile.
None mwese, abo ’’basegondere’’x2-1= (x-1)×(x+1), vyokumarira iki mu Rugarama ? Mais entre nous, ceux qui sont à l’école secondaire, x2-1 = (x-1) ×(x+1), cela vous servirait à quoi ici à Rugarama ?
Birafata inswa ? Reka ndababaze, birafata inswa ? Est-ce cela peut attraper les termites comestibles ? Je vous pose la question : cela peut attraper les termites comestibles ? (Salve d’applaudissements).
Ntagusunikana, twese twarize turamara amashure, turi aba licenciés. Ugasanga uhejeje amashure ntuzi gusoma igitabu. Calmez-vous, nous avons tous fait des études, nous sommes des licenciés.
Ugasanga uri ’’dépassé’’, dunia imebadilika, ntitwabadiritse natwe. Ntitwahindutse. Vous vous rendez compte qu’après les études vous êtes incapable de lire un livre, que vous êtes dépassé, le monde a changé. Mais nous n’avons pas suivi le mouvement.
Isi irahinduka, dutegerezwa guhindukanayo. Niyo ngorane dufise. Le monde change, nous devons nous adapter. C’est ça notre problème.
Ugasanga umuntu yigumiye hahandi ngo mi niko ’’licencié’’. Uri umu ’’licencié’’ wa 1985, jewe nkiri kw’ishure. Quelqu’un stagne et se contente de dire qu’il a sa licence obtenue en 1985, quand j’étais sur le banc de l’école.
Ugasanga ntiwigeze umenya ko isi yahindutse. Ubu rero ugiye gukora ikintu ugasanga ntuzi n’iyo bigeze. Vous êtes là et vous ignorez que le monde a changé. Et quand vous allez entreprendre quelque chose, vous vous retrouvez à la traîne.

 

Forum des lecteurs d'Iwacu

17 réactions
  1. Rusaku

    Relisez ce qu’a dit Kadodwa
    Autrement ces paroles à l’enporte pièces sont tout simplement ……..
    On chercherait plutôt où se cacher.
    O my God

  2. G

    Ce qu’a dit le patron du parti de l’aigle est en parti vrai, en temps que citoyen. Mais en tant que membre du parti au pouvoir, c’est une honte.Pourquoi? Parce qu’il a montré que le régime en place n’a rien fait pour adapter le système éducatif burundais que le Secrétaire G. du parti de l’aigle juge inadapté et suranné et archaïque. Ici, on peut se poser la question dz savoir si son parti envoie à la tête des ministères des gens incapables d’élaborer des programmes résilients. Si il ose nommé des gens inaptes dans les hautes fonctions comme les ministères. N’est-ce pas une honte pour lui? Pourquoi il blâme les chômeurs comme si ce sont eux qui ne s’adaptent aux changements? A mon avis, il faudrait bien voir à qui revient la faute.

  3. Jereve

    Que pense le Ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique à propos de ces déclarations à l’emporte-pièce de son collègue patron du parti? Car finalement si on y regarde bien, c’est son ministère qu’on est en train de démolir. Ces propos me rappellent aussi certains qui disaient: muturusha ubwenge bwo mw’ishule, natwe tukabarusha ubwenge bwo hanze. Pour mettre en concurrence le savoir qu’on acquiert à l’école et la débrouillardise en affaires que peuvent avoir les cancres ou ceux qui n’ont pas été à l’école. Il était malheureusement sous-entendu qu’on avait pas besoin de travailler beaucoup à l’école, qu’on pouvait réussir dans la vie par d’autres moyens, y compris ceux liés à la corruption.

  4. Augy

    Franchement, c’est triste et honteux de sa part

  5. Nkurunziza

    Une bonne formation quel qu’elle soit permet l’ouverture d’esprit et crée en soie une curiosité permanente qui est source du progrès. Quoi qu’on dise et quoi qu’on pense et malgré les problèmes et les difficultés, le Burundi de 1975 n’est pas celui de 2022. Si le pays est dans sa situation actuelle, c’est grâce ou…à cause des instruits.

  6. Nshimirimana

    Monsieur Mbazumutima,
    Je voulais ici vous rendre attentif une traduction littéral d’un discours peut entrainer des incompréhensions coupables. Dans un contexte comme le nôtre, la sagesses recommanderait Plutôt l’interprétation à la traduction. Ku basoma ( ceux qui lisent et non ceux qui boivent), le roman de Kathryn Stockett s’intitule en anglais « The help » traduit en français sous le titre de « La couleur des sentiments » sans pour autant trahir le fond de l’histoire ( je recommande en passant aux amis d’Iwacu de le lire). Ici, vous prenez un discours qui s’adresse à des jeunes qui ont toujours cru que la fonction public leur donnera de l’emploi après leurs études. Pour ce secrétaire qui rappelle une réalité à ceux qui veulent comprendre et entendre qu’il faut retrousser ses manches, ranger ses notes de cours dans un tiroir et se débrouiller, et voilà que son propos est traduit littéralement et par conséquent, rendu presque inaudible. Au fond, son propos est caricaturé. Il est à la limite ridicule car, il remet en question les apprentissages.
    Exemple:
    Il dit: « Genda mubaze barya bari kw’ishure, birya twiga kw’ishure mu Burundi, ntaco bitumariye. », vous traduisez en : « Allez demander à ceux qui se trouvent à l’école, tout ce que nous apprenons à l’école au Burundi nous est inutile. ».
    Or, les hommes et femmes qui ont terminé leurs études universitaires sont aujourd’hui, chauffeurs de taxi, barmen ( barwomen), maçon, babby sitter etc…Recourent-ils aux équation à une une inconnu? Non! (Ntacobibamariye) Est-ce que ces équations sont utiles sont utilses à ingenieur qui travaille dans son domaine? Oui, pour conclure que LE PROPOS DE CE SECRÉTAIRE EST TOUT SAUF VOTRE TRADUCTION . INTERPRETER AU LIEU DE TRADUIRE cher Mbazumutima

    • Edouard

      Cher Nshimirimana,

      Je trouve que la moitié du verbatim en Français confirme plutôt vos propos…

    • arsène

      @Nshimirimana
      « Dans un contexte comme le nôtre, la sagesses recommanderait Plutôt l’interprétation à la traduction » […]
      « Genda mubaze barya bari kw’ishure, birya twiga kw’ishure mu Burundi, ntaco bitumariye. », vous traduisez en : « Allez demander à ceux qui se trouvent à l’école, tout ce que nous apprenons à l’école au Burundi nous est inutile. ».

      Pour réagir à vos propos, j’aimerais bien dire que je m’inscris en faux par rapport à votre commentaire. L’auteur de l’article, M. Mbazumutima en l’occurrence, a bien indiqué que c’est du verbatim. Il a donc rendu le mot à mot de la déclaration. Il a choisi de nous donner ce discours brut et a laissé le lecteur libre de l’interpréter.
      Lorsque M. Ndikuriyo dit « None mwese, abo ’’basegondere’’, x2-1 = (x-1)×(x+1), vyokumarira iki mu Rugarama ? Birafata inswa ? Reka ndababaze, birafata inswa ? »
      Logiquement, il a raison de dire ça et j’en conviens, on n’a pas besoin des identités remarquables pour récolter les termites. Monsieur Ndikuriyo n’en avait pas besoin non plus pour être président du Sénat ou celui de la FFB.

      Seulement, quand on s’adresse à une jeunesse qui a tant besoin de formation et qui lui dit que les études ne valent rien, quelle interprétation cette dernière fera-t-elle du message ? L’interprétation peut aussi aller dans un sens peu flatteur d’avoir considéré que ces jeunes sont bons pour ramasser les termites et qu’ils n’ont par conséquent pas besoin de formation.

      Pour verbatim qu’est l’article, M. Mbazumutima a excellemment rendu le mot à mot. C’est le lieu de le remercier.

    • Mafero

      Monsieur Nshimirimana, on ne peut pas interpreter un langage code tel que »Gufata inswa « , que celui qui haranguait les jeunes (pas n’importe lesquels? a tenu a repeter. Ceux qui ont compris ont compris. Ma critique litteraire se limite la.

  7. Shavu

    Je me demande moi même quelle formation « J » a faite et dans quelle langue l’a t elle faite.
    Il se fait que j’ai exactement terminé en 1985.
    Je suis abasourdi d’entendre de tels amalgames.
    Juste hallucinant. Qu’a t il contre X2 -1?
    Pourquoi n’a t il pas parlé d’équations aux dérivés partiels?
    C’est vrai on s’adresse aux jeunes du pays le plus corrompu et le plus pauvre au monde.
    Je ne vois pas pourquoi ils applaudissaient

  8. j

    Pour une fois je suis d’accord avec le puissant Secretaire General du Parti-Etat, le CNDD-FDD.Meme s’il declare que ce que « nous apprenons a l’ecole est inutile », les exemples qu’il donne sont corrects et pleins de sens logique.L’adaptation aux changements du monde est tres necessaire pour survivre et progresserdans la vie competitive du 21ieme siecle.Une Licence en Langues et Litterature Francaise ou Africaines obtenue en 1985 ne conduira pas loin son detenteur.Les demandes des employeurs de 2022 sont plus exigeantes qu’a cette epoque.On exige d’avoir une Maitrise voire un Doctorat pour etre invite a une interview d’embauche.La connaissance de l’utilisation des outils informatiques est un prerequisit condition sine quoi none en plus des capacites d’etre un(e) bon(ne) communicateur(trice).Il faut s’adapter ou mourir…
    Note
    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre point de vue. Toutes les études, je dis bien TOUTES, sont nécessaires à l’ouverture et à la compréhension du monde. J’ai senti comme un brin de mépris pour les diplômes « littéraires », je ne connais pas votre formation mais j’imagine que si vous n’aviez pas eu un bon professeur de français ou d’anglais vous ne seriez pas « allé très loin » dans vos études. Personnellement, après l’université, j’ai fait des études de journalisme. Mais à la base je suis littéraire. J’ai d’ailleurs fait ce Département de Langue et Littérature Françaises pour lequel vous avez si peu de considération. Moi j’en suis très fier et ne vous déplaise,  » je suis allé loin ». Malgré cette formation. Moi je dis, grâce à cette formation.
    Pour faire une telle remarque, je me demande d’ailleurs votre formation…
    Antoine Kaburahe

    • Yan

      Là je vous rejoins Antoine; il n’y a pas de « sot métier (Nta mwuga udakiza, kiretse uwo kuroga) »!

      • Ced

        Et surtout il n’ y a point de sottes formations (sauf celles visant à faire du mal ou à imposer ces idées à autrui bien évidemment).

        • Ced

          ses***

    • Kabutura

      Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je ne vois quelqu’un en train d’apprendre une science sans la maitrise d’une langue. En effet, la maitrise de toute langue est l’outil indispensable pour l’apprentissage d’un métier. Le problème de chez nous, c’est que tout le monde veut devenir universitaire sans les conditions requises: capacités intellectuelles et moyens financiers entre autre.

      Note

      Vous savez, ce dédain des langues est ancien, même de mon temps à l’université. Or, comme vous le dites bien, une langue vous permet « d’entrer » dans la matière. Je me rappelle ces lauréats des facultés dites « nobles » (Economie, Droit ) qui savaient à peine s’exprimer…
      Antoine Kaburahe

    • Aigle

      De mon temps, on disait de ces fins lettrés qu’ils étudiaient dans la faculté d’ “Au-delà du son!” C’était cruel, j’en conviens.

    • Kadodwa JEAN

      Kaburahe ne tombez pas dans ce débat des caniveaux et propos lançés çà et là sans consistance. Pour maintenir un bon écosystème qui produisent les « iswa » on a besoin des personnes qui connaissent bien les équations(agronomes,hydrauliciens,experts en aménagements…….) pour préserver ces ressources naturelles et qu’elles ne disparaissent pas. Pour planifier une économie on a besoin des personnes qui maîtrisent les X et Y. C’est sur base des X et d’Y que l’on construit et qu’on peut préserver ces termitières?
      Sinon ce « J » je ne sais pas sur quel planète il vit. Dans TOUS les domaines du droit, de l’audit ,de la science que sais-je pouvoir communiquer correctement est un must dire que les Lettres Humaines n’ont aucune importance est un hérésie.
      Aussi pour avoir un bon journaliste, un bon sociologue, un bon anthropologue,un bon historien,un bon géographe on a besoin de quelquin qui comprend bien la logique mathématique des X et Y pas des « Einsten ». Somme toute la complémentarité de toutes bases.
      Au lieu des formules légères ,ce dignitaire aurait dû se poser la question lancinante de l’adéquation formation /emploi. Mais les bases mathématiques doivent être là pour donner une base loqique de raisonnement. Comment comprendre par exemple un business plan sans pouvoir le lire et sans avoir une notion basique des X et Y? Merci pour ce Verbatim nos dirigeants doivent affiner leur communication et éviter un langage infantilisant et avoir la décence d’éviter des raccourcis.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La tolérance n’est pas une faiblesse

Le processus électoral est en cours. À quelques mois des élections de 2025, le Code électoral, ainsi que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses antennes sont en place bien que critiqués par certains acteurs politiques et de la (…)

Online Users

Total 3 855 users online