Vendredi 29 mars 2024

Editorial

Un round des « leaders »

18/10/2018 Commentaires fermés sur Un round des « leaders »

Enfin, c’est officiel : le 5ème et « dernier » round du dialogue inter-burundais est fixé du 24 au 29 octobre. Les Burundais commençaient à se lasser de l’éternel report. Aussitôt annoncé, les politiques se creusent les méninges sur l’agenda des pourparlers et la qualité des invités.

Onze partis politiques qui se disent de l’opposition extra-parlementaire ont adressé, ce 15 octobre, une correspondance à la médiation. Pour eux, leur participation au dialogue dépendra du strict respect de l’ordre du jour à savoir la feuille de route pour les élections de 2020. « Nous rejetons d’avance toute manœuvre qui tenterait de nous écarter de cet objectif. » Ceux qui se nomment partis et personnalités politiques membres du directoire du Cnared-Giriteka avaient écrit le 6 octobre à la médiation pour montrer leur position par rapport au prochain round des « négociations inter burundaises. »

Des préoccupations tous azimuts : l’agenda qui ne comporte que le seul point à savoir l’analyse d’une feuille de route pour les élections de 2020, la manière dont les invitations sont en train d’être distribuées « en excluant certains partis et personnalités politiques de l’opposition», la sécurité des participants… Pour eux, il y a des préalables, notamment la restauration de l’Accord d’Arusha et la Constitution qui en était issue. Position que semble partager l’opposition Amizero y’Abarundi. « Les points faisant l’objet d’un dialogue ne peuvent pas venir d’une seule partie. »

Visiblement, la facilitation a du pain sur la planche. Avec la crise politique qui dure depuis avril 2015, plusieurs Burundais ont quitté le pays. Parmi eux, on y compte ceux qui se disent être leaders d’opinion, de la Société civile, des partis politiques, des religions, des médias. Tous ces « leaders » veulent participer et donner leurs opinions. Avec Arusha I, la facilitation a eu le génie et la sagesse de scinder les protagonistes en G7 et G10.

Elle croyait que le mal burundais était principalement ethnique. La donne semble avoir changé. Quels critères faut-il considérer aujourd’hui pour l’invitation ? Comment harmoniser les positions asymétriques pour s’entendre sur l’agenda ? Mais, n’est-ce pas aussi l’art d’un bon médiateur ? Cette rencontre sera-t-elle réellement la dernière ? Les Burundais souhaitent de véritables négociations qui viendraient répondre à leurs attentes dans leur ensemble. La médiation et surtout la Communauté de l’Afrique de l’Est devraient avoir la même compréhension de la crise politique burundaise et, par ricochet, l’harmonisation sur l’approche des solutions adéquates à mettre en branle pour un retour effectif de la paix.

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