Vendredi 29 mars 2024

Editorial

Un quitus

22/11/2018 Commentaires fermés sur Un quitus

Vers un nouveau cadre de dialogue ? Après le fiasco du dernier round du dialogue inter burundais, les chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est, l’EAC, ont été pointés du doigt pour leur inefficacité. Entre autres raisons, le manque de convergence, le médiateur qui n’a pas été disponible, voire indifférent, selon certains. Bref, le facilitateur n’a pas bénéficié de tout l’appui dont il avait besoin pour réussir sa difficile mission. Indirectement, l’Union Africaine (UA) et les Nations Unies (ONU) sont aussi impliquées. Les deux organisations ont mandaté l’EAC en vertu du principe de subsidiarité.

De par des déclarations, des rapports, des initiatives tous azimuts, plus d’un se demandent si les deux organisations se mobilisent enfin pour « réparer les torts. »

« Je demande à tous les partenaires régionaux et internationaux concernés, y compris les membres du Conseil de sécurité, de participer à des débats de fond après la tenue, fin novembre, du Sommet des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est, afin de faire le point et de décider ensemble de la voie à suivre. » Une des recommandations du Secrétaire général de l’ONU dans son rapport soumis au Conseil de Sécurité le 15 novembre sur la situation au Burundi. Le Portugais Antonio Guterres affirme qu’en fonction de la situation sur place, il proposera « plusieurs rôles possibles pour l’ONU au Burundi, après avoir tenu des consultations avec les principaux partenaires internationaux, dont l’EAC et l’UA. »

Entre-temps, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a tenu des débats sur le Burundi le 19 septembre au cours desquels il a adopté plusieurs décisions. Le Conseil a notamment réaffirmé son attachement à l’esprit et à la lettre de l’Accord d’Arusha ainsi que son appui aux efforts entrepris dans le cadre du dialogue inter burundais tenu sous les auspices l’EAC. Les mêmes débats reprendront le 19 novembre.

Du 5 au 7, Smaël Chergui, commissaire Paix et Sécurité de l’UA, effectuera une visite au Burundi. Par ailleurs, le facilitateur dans le dialogue inter-burundais, Benjamin Mkapa, a remis le 19 novembre son rapport sur le dialogue inter-burundais au président Yoweri Museveni, le médiateur dans la crise burundaise.

Certes, ce sont les Burundais qui doivent tracer leur destin. Mais la méfiance restant profonde entre le gouvernement et le parti au pouvoir d’une part, et l’opposition de l’autre, un médiateur est toujours indispensable. Alors que le pays se dirige vers la tenue des élections de 2020, le dialogue ne devrait pas trop durer. Il faudra s’atteler à trouver des compromis sur certains préalables des scrutins en vue d’apaiser les tensions politiques. Entre autres l’environnement politique, sécuritaire et légal. Si la classe politique veut continuer à faire entendre sa voix, ce quitus suffit.

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