Samedi 04 mai 2024

Editorial

Un châtiment qui ne s’explique pas

15/08/2019 Commentaires fermés sur Un châtiment qui ne s’explique pas

Certains directeurs des écoles s’apprêteraient à « châtier » les lycéens coupables d’avoir déchiré leurs uniformes pour célébrer leur  joie de sortir du secondaire et d’accéder à l’enseignement supérieur. Iwacu et de nombreux lecteurs  se sont exprimés là-dessous. Parents, éducateurs, syndicalistes, autorités de l’Etat, à l’unisson, ont « condamné avec  toute leur dernière énergie ce comportement indigne et dégradant affiché par ces élèves sur la place publique. » Pour eux, c’est une abomination,  un affolement qui dépasse l’entendement.

Cependant, si la mesure de ces directeurs devait être appliquée, ces lycéens n’auraient  même plus droit à leurs diplômes. Ce qui les éjecterait du système éducatif !  C’est très grave.

Une telle mesure est disproportionnée au regard des faits qui restent somme toute  mineurs. En tout état de cause, ce qui s’est passé, aussi déplorable soit-il, ne justifie en aucune manière un tel châtiment.

La ministre  de l’Education doit veiller à ce que les droits (dont celui d’avoir leurs diplômes)  de ces lycéens soient maintenus. Elle est avant tout un parent et devrait se rappeler que lorsqu’un enfant commet un impair, il faut lui expliquer, le ramener dans le droit chemin. Bref, user de pédagogie.

Par ailleurs, à l’échelle de nombreux problèmes auxquels est confronté le système éducatif, le geste posé par les enfants ne devrait pas être tellement prioritaire.

Comme parents, citoyens, nous invitons madame la ministre  à protéger ces enfants  contre ces terribles châtiments. Madame la ministre, l’histoire oubliera les habits déchirés de ces lycéens, mais pas les vies brisées pour une fantaisie de jeunesse.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.