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Tout pour prévenir le cancer du col de l’utérus

13/05/2012 Commentaires fermés sur Tout pour prévenir le cancer du col de l’utérus

Rares sont les Burundaises qui se font dépister du cancer du col de l’utérus. De ce fait, une campagne de sensibilisation a été organisée du 7 au 11 mai à l’hôpital Roi Khaled de Kamenge. Des femmes y reçoivent un dépistage gratuit…

Venues de plusieurs quartiers de la capitale, des femmes ont répondu à l’appel lancé par les médecins pour faire le dépistage précoce du cancer du col l’utérus. Tellement nombreuses que les services de gynécologie du Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge (CHUK) sont débordés. Certaines sont obligées de rebrousser chemin, puisque vingt femmes seulement sont dépistées chaque jour. « Depuis lundi, je suis venue pour me faire inscrire sur les listes et, à chaque fois, on m’a dit qu’on a clôturé », se plaint une femme de Kinama, qui indique être arrivée tôt le matin, à 8h, pour avoir la chance de faire le dépistage. Cette mère de 26 ans admet avoir été alertée par ce qu’elle a entendu sur les ondes des radios : « Je suis venue pour me rassurer que je ne courre aucun risque de ce cancer. Je ne veux pas souffrir de cette maladie par ignorance. » Pourtant, elle ne subira pas de dépistage lors de cette campagne de sensibilisation, dans les prochains jours : « Je me suis faite inscrire sur les listes de celles qui vont être dépistées au mois de juillet. Je compte le faire même si cela ne sera pas gratuit. »

47% des cancers chez la femme sont ceux du col de l’utérus

D’après la gynécologue Jeanne Odette Niyongere, 100 femmes seulement devront être dépistées durant cette semaine, dont 20 par jour et sept gynécologues s’en chargent. Elle explique que les organisateurs de cette campagne de sensibilisation ne pouvaient pas aller au delà de ce nombre, car les moyens sont aussi limités : « L’objectif est de conscientiser les femmes sur les dangers de ce cancer. Car dépisté précocement, le cancer du col de l’utérus peut être traité et les chances de guérison sont maximales. » Des chiffres parlants et alarmants. Elle précise que 47% des cancers chez la femme sont ceux du col de l’utérus. Elle indique en outre que les burundaises ne se font pas dépister. Par conséquent, le cancer est diagnostiqué tardivement, au stade avancé : « Elles ignorent que l’évolution d’un cancer du col de l’utérus ne s’accompagne pas toujours de symptômes. Au Burundi, rien n’est fait à ce stade. C’est pourquoi elles doivent avoir cette habitude de se faire dépister régulièrement.»  Souvent, précise la gynécologue, elles l’apprennent lors d’une consultation ou d’une hospitalisation. Toutefois, quelques signes peuvent alerter les femmes à savoir des écoulements ou des saignements vaginaux inhabituels, des rapports sexuels douloureux, des pertes malodorantes récidives malgré le traitement, etc.

Faire un frottis au moins une fois par an

Cette sensibilisation, selon la gynécologue, concerne toutes les femmes de tout âge ayant déjà eu des relations sexuelles : « L’important est qu’elles comprennent qu’il faut faire un frottis au moins une fois par an. Si les résultats ne montrent rien d’anormal, le répéter l’année suivante. Par après, le faire une fois les trois ans. » Si le cancer est diagnostiqué précocement, il est traité. Jeanne Odette Niyongere précise que celles qui se sont faites dépistées recevront les résultats des analyses dans les prochains jours. Inhabituel car les résultats de cet examen médical peuvent souvent prendre des mois, voir une année selon les établissements hospitaliers. La gynécologue ne nie pas l’existence de ce problème et affirme avoir fait face à cette contrainte même lors de la campagne : « Nous avons un seul laboratoire qui se trouve à l’hôpital Roi Khaled et un seul anatomopathologiste. Ils ne peuvent pas faire toutes les analyses. Ce qui explique la lenteur dans la remise des résultats. » Toutefois, elle espère que le ministère de la Santé publique envisage d’utiliser la technique d’inspection visuelle à l’acide acétique, qui consiste à dépister le cancer du col de l’utérus précocement : « Elle permet de monter les premiers signes qui peuvent alerter le médecin traitant. » Et d’ajouter que la dite technique pourrait être utilisée par le personnel soignant même à l’intérieur du pays.

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