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Thierry Kubwimana, l’insoumis

05/06/2013 Commentaires fermés sur Thierry Kubwimana, l’insoumis

A l’occasion de leur nouvelle exposition « Mise à nu » à l’IFB, du 9 novembre au 3 décembre, rencontre avec Thierry Kubwimana, l’un de ces artistes qui, entre passion et réalités de la vie, nous peignent un quotidien tissé comme une toile aux multiples couleurs. <doc1998|left>Très jeune, Thierry passait son temps à dessiner plutôt qu’a étudier. Ce qui exaspérait fortement ses parents et ses professeurs qui ne cessaient de le punir. A l’époque, ses dessins ressemblent à ceux de tous les enfants de son âge : des voitures, des joueurs de foot…etc. Mais loin de se désister, Thierry continue à exercer « ce pour quoi [il est] né ». Au petit séminaire de Mugera, il est remarqué par une religieuse; la sœur Delaby qui admire les belles cartes d’Afrique que l’artiste concocte avec amour et lui propose de créer des affiches de théâtre pour sa troupe: « C’est à ce moment que j’ai réalisé que les gens appréciaient mon travail surtout quand Monseigneur Ruhuna m’a fait un compliment pour l’une de mes affiches », se rappelle le peintre. L’idylle sera malheureusement de courte durée entre lui et les séminaristes. La raison du conflit  est vielle comme le monde : l’attrait d’une fille avec qui on le surprendra au séminaire. La sentence est inévitable : renvoi définitif. Vers la fin de l’année 1993, il se retrouve au Rwanda. Il y croise un vieil ami à lui, Gaston. Un peintre qui a fait l’école d’art technique de Gitega :«  J’étais jaloux de lui, jaloux de voir que je n’avais pas été admis à cette école.» Par rivalité lors d’une exposition des tableaux de ce fameux Gaston, Thierry n’arrête pas de dénigrer ses œuvres jusqu’à ce qu’un client (Le directeur du CCF de Kigali) le mette au défi de réaliser une toile. Chose qu’il n’avait jamais faite de sa vie. Mais vu que le pari reposait sur une somme d’argent assez conséquente, en moins d’une heure le tableau fut fait :«Je ne savais rien, ni comment monter une toile, ni où trouver les matériaux nécessaires. Mais grâce à Gaston j’y suis arrivé. » <doc1999|right>De retour à Bujumbura, il monte ,avec trois amis, « Villages artistiques » et organise une exposition au CCF (actuel IFB). Les choses s’accélèrent à ce moment : 6 mois de stages en arts plastiques à Dakar où il remporte même le deuxième prix lors d’une biennale. Le prix étant un séjour à Paris, Thierry lui préfère empocher l’argent et revenir vers sa mère patrie. Il s’associera par la suite à Baby John (Artiste-musicien burundais). A deux, ils effectueront des tournées dans toute les écoles de Bujumbura Rural et Bujumbura Mairie. Il intègre le collectif dès ses débuts, en 2003. Pour « Mise à Nu », trois de ses tableaux sont exposés : la navigation, la pomme, l’amour. « Ce qui m’inspire dans la peinture, c’est l’anatomie féminine, les seins surtout avec un regard abstrait bien entendu  », souligne Thierry, à la dégaine inimitable, espiègle comme toujours.

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