Lundi 29 avril 2024

Archives

Souvenez-vous d’un Juste

05/05/2013 Commentaires fermés sur Souvenez-vous d’un Juste

Cinq ans déjà. Le 23 avril 2007, Léonard Nduwayo était emporté par un cancer foudroyant. Il reste vivant dans le cœur de nombreux Burundais. Jeune procureur il a refusé de condamner les innocents dans un complot fabriqué par le régime Micombero.

<doc3767|left>Début 1972, le régionalisme est à son paroxysme. De nombreux Tutsi originaires de Muramvya sont arrêtés. Ils sont accusés de « complot contre l’Etat. » L’entourage de Micombero affirme détenir des preuves. Marc Manirakiza, un des condamnés, se souvient : « Les ultras de Bururi les Simbananiye et autres Shibura avaient convaincu le président qu’ils avaient les preuves du complot. Micombero, confiant, a demandé que le procès soit exemplaire et public. Cela a été notre chance, car l’affaire a été instruite par un jeune procureur exceptionnel : Léonard Nduwayo. »

Et, effectivement, le jeune procureur va mettre à mal les accusateurs. «  Tout simplement, Nduwayo a refusé le montage. » témoigne encore Manirakiza. Il fallait avoir un courage extraordinaire pour aller à l’encontre de la machine à broyer. Personne n’oubliera le « je n’ai rien trouvé contre les accusés » lancé par le procureur, raconte un témoin.

Au sein de la clique à Micombero, c’était « la douche froide», se souvient Manirakiza. Malgré tout, les accusés seront condamnés à mort par le Conseil de guerre, puis graciés in extremis.
Le prix de l’intégrité

Léonard Nduwayo a payé cher son intégrité. Un témoin de l’époque confie : « Il ne faut pas perdre de vue que Nduwayo était de Bururi. En refusant de cautionner le montage, il prenait un énorme risque. » Limogé, après le procès, il connaîtra le chômage. « Mais il pouvait marcher la tête haute », lance admiratif un ancien camarade de classe.

<doc3768|right>Homme modeste, discret, il travaillera ensuite dans le privé (Brarudi). Sportif, il était membre des plusieurs instances sportives et ses conseils prisés. Il a aussi aidé de nombreux athlètes à percer. Son épouse, Régine, parle de 33 ans d’amour qu’elle a vécu avec un « homme exceptionnel.» Elle se souvient aussi de son courage : « Il se savait condamné par son cancer mais il n’a jamais laissé paraître la moindre peur et consolait ceux qui venaient le voir. » Pour les rescapés du faux coup d’Etat de 72, c’est tout simplement « un héros. »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le Burundi confronté à une question de survie

Quatre enfants sont morts dans l’ effondrement d’une maison dans la zone Ntamba, commune Musigati, un enfant de trois ans est mort, plus de 300 maisons détruites  après un éboulement sur la colline Gabaniro, commune Muhuta, plus de cinq cents (…)

Online Users

Total 2 930 users online