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Rutana/Bururi : manque criant de livres et de laboratoires

05/06/2013 Commentaires fermés sur Rutana/Bururi : manque criant de livres et de laboratoires

La plupart des écoles de Bururi et Rutana manquent de livres et de laboratoires malgré le paiement annuel de deux mille Fbu par chaque élève à cet effet. <doc1840|left>Zone Ngoma, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la province Rutana, une école se dresse au milieu d’une nature verdoyante, en bas de la route macadamisée. C’est le lycée communal Ngoma. D’une population de 507 élèves repartie en dix salles de classe, ce lycée est subdivisé en un cycle inférieur et un autre supérieur. Celui-ci comporte une classe de 3ème scientifique, de seconde et de première. L’heure de la recréation touche à sa fin et les élèves regagnent petit à petit leurs salles de classe. Malgré l’envie visible d’apprendre de ces jeunes, leur école manque de bibliothèque et de laboratoire. Pourtant, l’école a une section scientifique. Richard Sindayikengera, élève de terminale à cette école n’y va pas par quatre chemins : «Nous n’avons aucun livre scientifique alors que nous sommes en terminal. » Pire, l’élève confie qu’il n’a jamais fait d’expérience scientifique au laboratoire alors que le matériel existe. Il déplore, en outre, que son école n’ait pas de bibliothèque. Vingt livres pour sept classes Dans ces conditions, il se demande comment il fera pour préparer l’examen d’Etat. Pour lui, cette situation a trop duré. Ernest Karibwami, son ami de troisième scientifique, va plus loin. Pour lui, si les responsables de l’Éducation Nationale ne peuvent pas leur envoyer livres et produits de laboratoire qu’ils arrêtent de percevoir ces deux mille Fbu : « Autrement, ça devient du vol », martèle-t-il. Ces inquiétudes sont partagées par Renovat Nimpenda, directeur de ce lycée. Pour lui, ce manque de livres et de laboratoire a une répercussion évidente sur la réussite de ses élèves. Il constate que les lycées publics réussissent mieux à l’examen d’Etat car disposant de laboratoires et de bibliothèques. Son lycée a une section scientifique et mais même le peu de produits chimiques qu’il possède se moisit dans des cartons : « Nous ne les utilisons pas par manque d’un endroit approprié. » <doc1842|left>Rénovat Nimpenda souligne, par ailleurs, que son école manque cruellement de livres, ceux de français notamment. Pour faire face à cette difficulté, il demande aux enseignants de choisir des textes qu’ils exploiteront durant le trimestre pour les faire photocopier et les distribuer aux élèves : « Ceux-ci payent 300 Fbu chacun à chaque photocopie. » Pour les sciences, le directeur ne trouve pas assez de mots pour décrire la situation. Il fait savoir que les 7 classes du cycle inférieur possèdent, en tout, une vingtaine de livres que les élèves se partagent. « Il n’y a aucun livre des cours des sciences pour le cycle supérieur, sauf quelques livres de documentation pour les enseignants. » Une commande a déjà été passée Comme ses élèves, Rénovat Nimpenda ne comprend pas non plus pourquoi les services du ministère de l’enseignement ne leur envoient pas le matériel didactique. Pourtant, soutient-il, il verse chaque année le montant collecté dans un compte bancaire à chaque début de l’année pour que ces livres et ces produits chimiques leur parviennent. La même situation se remarque au lycée Rubanga, une école publique. Des élèves rencontrés sur place affirment des livres d’anglais et de français manquent en 3ème lettres modernes tandis qu’en troisième scientifique ce sont des livres des sciences qui manquent : « Nous n’avons que des livres de langues », laisse entendre J.M, un élève de troisième scientifique. Nous avons contacté le directeur de cette école et le Préfet des études en vain. Interrogé, Siméon Ngenzebuhoro, Directeur Provincial de l’Éducation, nous renvoie au ministère de l’Enseignement Secondaire. Afin de résoudre cette question, des sources au ministère de l’enseignement indiquent qu’il a déjà passé une commande des livres et des produits de laboratoire à distribuer aux différentes écoles.

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