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Que les cours du soir ne deviennent pas du business!

05/06/2013 Commentaires fermés sur Que les cours du soir ne deviennent pas du business!

Les cours du soir, pour le pédagogue Joseph Ndayisaba, n’ont rien d’illégal. Mais quand ils prennent un caractère commercial, ils perdent leur valeur pédagogique… <doc2420|left>La direction de l’école Indépendante vient de décider la suspension des cours du soir à cette école. Selon le directeur de cet établissement scolaire, les responsables veulent organiser et réglementer eux-mêmes les cours de renforcement alors qu’avant les enseignants et les parents s’arrangeaient entre eux. Pour le président du syndicat des enseignants de cette école, c’est par nécessité (sollicitation des parents) qu’ils les donnent mais pas pour gagner de l’argent contrairement à ce que les gens pensent. Pour un parent dont quatre enfants étudient à cette école, cette décision montre que « cette décision va accroître la crédibilité de l’école car tous les enfants seront traités au même pied d’égalité. » Actuellement, constate le pédagogue Joseph Ndayisaba, le phénomène des cours du soir a pris de l’ampleur surtout dans les écoles privées de la capitale Bujumbura. Pour lui, pédagogiquement, faire ou donner les cours de renforcement est tout à fait normal. Selon lui, le problème, c’est comment il est fait : « Le danger est qu’il soit mené comme un acte purement commercial. L’enseignant va essayer d’avoir un maximum d’enfants pour gagner plus d’argent. » Et d’ajouter que le risque est qu’on retombe dans la même situation qui a conduit les enfants à l’échec. D’après le pédagogue, la demande des cours de renforcement est directement liée à la qualité des prestations en classe qui varient pour plusieurs raisons : matériels didactiques, le niveau de formation des enseignants, etc. Ainsi, les situations d’échec créent un marché pour les enseignants. Revenir à l’école pour le renforcement : une gestion équitable Normalement, explique le pédagogue, les enfants en situation d’apprentissage n’ont pas la même vitesse d’apprentissage : il y a ceux qui apprennent plus rapidement que les autres parce qu’ils sont stimulés à la maison, surtout quand les parents y mettent des moyens. Et d’autres qui éprouvent des difficultés pour assimiler les matières « peut-être » pour des raisons de santé ou se trouvent dans une situation familiale difficile et se retrouvent avec des trous dans l’apprentissage : « Ce sont ceux là qui ont plus besoin de cours de renfoncement. Dans notre pays, explique-t-il, il existe une série de pratiques plus ou moins acceptables. La première consiste à faire retourner les enfants à l’école certains jours pour des séances de renforcement : « Les enfants et les enseignants reviennent sur les sous chapitres mal assimilés ou mal compris. C’est une manière équitable car tous les enfants étudient dans les mêmes conditions. » <doc2422|right>La deuxième, qui est fréquente -pour les familles qui ont des moyens- les parents se débrouillent pour chercher les enseignants qui prennent en charge les enfants en dehors des cours en classe. A ce niveau, déplore Joseph Ndayisaba, des enseignants acceptent les enfants qu’ils enseignent en classe : « Cela crée une injustice au sein de la classe, car celui qui bénéficie de ces cours a plus de chances de réussir par rapport à celui qui n’en a pas. » D’ailleurs, affirme-t-il, que des instructeurs donnent des devoirs qu’ils vont donner en classe, ce qui n’est pas sans conséquence. D’après le pédagogue, cela va donner l’illusion aux parents que l’enfant a progressé mais seront plus tard surpris désagréablement quand il obtiendra de mauvais résultats à la fin de l’année scolaire. Donner les cours du soir aux enfants d’autres écoles est permis Pour éviter les suspicions, Joseph Ndayisaba propose d’interdire aux enseignants de donner des cours du soir aux enfants dont ils ont la charge en classe. Toutefois, il précise qu’ils peuvent enseigner à des enfants des autres écoles puisque pédagogiquement, c’est permis. Par ailleurs, ajoute le pédagogue, les parents ont le droit même le devoir de faire tout pour que leurs enfants évoluent. Néanmoins, il leur demande de s’informer sur les conditions dans lesquelles ce renforcement est fait car la plupart  ne cherche pas à savoir comment cela se fait. « Envoyer seulement les enfants et payer les enseignants, ne suffisent pas. Pour mener à bien l’éducation de leurs enfants, ils doivent s’impliquer davantage », conseille le pédagogue.

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