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Personnel de l’ISTEEBU : pas de salaire depuis janvier

05/05/2013 Commentaires fermés sur Personnel de l’ISTEEBU : pas de salaire depuis janvier

Depuis le début de l’année 2012, le personnel de l’ISTEEBU (Institut de Statistique et d’Etudes Économiques du Burundi) n’a pas touché son salaire. Un nouveau barème salarial cause problème.

<doc3721|left>« Nous sommes désolés que l’ordonnance ministérielle du 3/11/2011 portant institution du Barème salarial du personnel de l’ISTEEBU établie conjointement par le ministère du Plan et du Développement Communal et le ministère des Finances ne soit pas mis en application », indique Antoine Gahiro, vice-président du syndicat des travailleurs de l’ISTEEBU. Il précise qu’avec cette ordonnance, les employés allaient voir leurs salaires augmentés de près de 40% par rapport à ceux de 2011.

Ce syndicaliste ne comprend pas pourquoi cette ordonnance a été annulée alors que les montants avaient été déjà prévus dans la loi budgétaire de 2012 : « Le barème a été proposé par le conseil d’administration et accepté au sein du gouvernement.  » Et d’expliquer qu’une autre ordonnance ministérielle du 29/3/2012 est sortie pour réviser celle du 3/11/2011. D’après M. Gahiro, cette 2nde ordonnance affiche une augmentation de 10% des salaires plutôt : « Le barème salarial qu’elle comporte n’avait pas été proposé par le conseil d’administration comme cela se fait normalement. »

Toutefois, ce vice-président du syndicat reconnait que la 1ère ordonnance n’était pas accepté par tout le personnel : « Oui, certains avaient fait des réclamations. Mais cela ne pouvait pas bloquer la rémunération pour tout le monde. Les corrections ne pouvaient pas durer plus de deux jours. »

Des conséquences

Le personnel de l’ISTEEBU ne parvient plus à satisfaire ses besoins fondamentaux, selon Gahiro : « Plus de 90% du personnel ont des loyers qu’ils doivent payer. Imaginez alors ce qui se passe quand nous passons plus de 3 mois sans salaire ! » Et d’identifier d’autres problèmes comme le cumul des intérêts pour ceux qui ont contractés des crédits bancaires ; le retard dans la cotisation des services sociaux comme la mutuelle, l’INSS… A part ces conséquences familiales, le niveau de productivité chute : « Certains quittent le travail pour emprunter de l’argent ici et là. Sûrement que le rendement diminue parce qu’une partie des heures de travail est perdue. »

Nous avons cherché à savoir l’avis du conseil d’administration sur la 2nde ordonnance qui est sortie sans sa proposition, sans succès. Le président du conseil d’Administration nous a dit qu’il était malade. Le vice –président n’est pas plus informé : « Je n’aurais pas beaucoup à dire là-dessus, car je n’ai pas participé aux différentes réunions tenues. »

A propos de l’annulation de la 1ère ordonnance, le ministère des Finances est dans le bon droit : « Le ministère s’est rendu compte que le barème proposé ne faisait pas l’unanimité du personnel. Il favorisait certains», précise Joseph Ndayikeza, porte –parole dudit ministère. Et de souligner qu’il n’y a aucune violation de la loi en ce qui est de la mise en place de la deuxième ordonnance reprochée de ne pas être proposée par le conseil d’administration : « Le ministre a l’autorité supérieure au conseil d’administration. »

Ce porte-parole fait savoir, ensuite, que l’augmentation de 10% figurant dans la 2ème ordonnance est jugée plus réaliste : « Le Budget tient compte des voies et moyens. Il n’est pas réalisé à 100%. Et les 30% sont utilisés pour autre chose.» Ainsi, M. Ndayikeza indique que cette seconde ordonnance est en cours d’exécution : « La 1ère tranche des subsides trimestriels a été versée pour le compte de l’ISTEEBU. Le paiement des salaires est très avancé, d’ici peu de jours les employés vont percevoir leurs salaires des deux premiers mois. Pour le reste, le dossier est en train d’être traité. »

Le Budget salarial 2011 de l’ISTEEBU était estimé à 1.003.357.255Fbu et celui de 2012 à 1.508.292.964Fbu, selon le vice-président du syndicat des travailleurs de cet institut. Cet établissement compte 193 employés, selon toujours Gahiro.

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