Dimanche 08 décembre 2024

Société

« Papa Parfait » identifié

03/02/2019 Commentaires fermés sur « Papa Parfait » identifié
« Papa Parfait » identifié
La victime s’appelle Irankunda Modeste

L’homme dont la séance de torture a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux vit dans le sud du Burundi. Il s’appelle Irankunda Modeste.

La vidéo d’une séance de torture filmée au Burundi a circulé sur les réseaux sociaux et choqué l’opinion. Pour des raisons éthiques, Iwacu ne peut pas mettre en ligne cette vidéo de 12 minutes de torture, très choquante. Elle montre un homme nu, les bras ligotés derrière le dos. Les parties génitales sont attachées par une cordelette blanche. L’homme est battu par ses tortionnaires qui lui ont passé un portable afin qu’il appelle son épouse. Les journalistes d’ Iwacu ont pu identifier l’homme torturé. La victime s’appelle Irankunda Modeste et réside sur la colline de Mutambara (Rumonge).

Irankunda Modeste est marié, père de 3 enfants , il est âgé d’une trentaine d’années. Bien connu à Mutambara, Modeste Irankunda vit de la fabrication des briques et, comme beaucoup de gens de la localité, il travaille aussi dans la production de l’huile de palme.

La victime connue, les autorités peuvent facilement retrouver et poursuivre les auteurs de cette torture atroce filmée. Si Modeste Irankunda était coupable d’un délit quelconque, il devrait être poursuivi devant la justice.


Echange entre le tortionnaire et Modeste Irankunda

Les tortionnaires ont passé un portable afin que la victime appelle son épouse pour donner de l’argent pour sa libération.

Homme torturé : Maman Parfait, t’es à la maison ?
La femme : Oui !
Tortionnaire : Lève ta tête !
Homme torturé : En quelques mots, tu sais que je t’avais dit que l’allais à Bujumbura, plutôt à, à, …à Kizuka. Finalement, en quelques mots, je n’ai pas pu faire escale à Kizuka. J’ai continué jusqu’à Bujumbura mais j’ai eu un problème. Franchement, il faut que je te le dise, en peu de mots, prends bien soin de mes enfants.
La femme : son inaudible !
Homme torturé : J’ai été arrêté, oui.
Tortionnaire : Dis-le.
La femme : Hein !
Tortionnaire : (Avec un coup sur la tête) Dis que tu as été surpris en flagrant délit d’adultère !
La femme : Hein ! T’étais en train de faire quoi ?
Homme torturé : J’ai été attrapé en flagrant délit d’adultère,… en flagrant délit d’adultère!
La femme : Hein !
Homme torturé : Oui, j’ai été attrapé en flagrant délit d’adultère !
Tortionnaire : (Avec un coup sur la cuisse) Et il est entre les mains de la police.
Homme torturé : Oui, franchement ma vie est en danger.
La femme : T’étais en train de faire quoi ?
Homme torturé : J’ai été surpris en flagrant délit d’adultère, entends-tu, en flagrant délit d’adultère ! Tu n’entends rien de ce qui se passe ?
La femme : Non !
Tortionnaire : (Ricanement, il semble s’adresser à un autre tortionnaire : « Fais-lui quelque chose ! Elle dit qu’elle n’entend rien ». Un coup suivi de cris) Tais-toi !
La femme : T’es où ?
Tortionnaire : Coupe, … à Bujumbura… Et on me demande de l’argent
Homme torturé : A Bujumbura !
La femme : Où exactement ?
Homme torturé : A Bujumbura !
Tortionnaire : Qu’est-ce que tu veux toi ? Est-ce que tu es sa femme ?
La femme : Oui !
Tortionnaire : Ecoute, cet homme veut causer la dislocation des familles en commettant l’adultère. Quelqu’un de Rumonge qui vient à Bujumbura commettre l’adultère ! Peut-être qu’il a beaucoup d’argent provenant de la vente de ses palmiers. Nous allons t’envoyer sa tête (les coups pleuvent). Nous allons t’envoyer sa tête toute à l’heure, je te le dis, et c’est là…
La femme : Vous dites qu’il est où ?
Tortionnaire : A Bujumbura
Est-il déjà arrivé à Bujumbura alors qu’il vient à peine de partir ?
Tortionnaire : Oui, il à Bujumbura, à Bujumbura. (Ton moqueur) Pour l’instant, il a ses testicules et son pénis ligotés.
Femme : Est-ce que je peux venir le voir ?
Tortionnaire : Venir le voir ? On va te l’envoyer. Même à 20 heures nous allons te l’envoyer, même plus tard ! (Un autre coup).
Tortionnaire à son complice : Dis-lui d’envoyer de l’argent. Dis-lui d’envoyer de l’argent, c’est tout !
Femme : Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi ?
Homme torturé : (Sous les coups) Alors écoute bien …, je l’ai déjà dit. Cela est arrivé et on me demande une affaire de dix millions de francs.
Tortionnaire : Je vais t’envoyer sa tête.
Homme torturé : Ici, on risque de me tuer
Tortionnaires (entre eux à voix basse): Afande (chef), attends !
Homme torturé (comme un ultime message à sa femme): Prends soin de notre enfant.
Tortionnaire : Dis-lui d’envoyer de l’argent.
Homme torturé : Ecoute, Maman Parfait !
Une voix féminine présente : Dis-lui d’envoyer de l’argent seulement !
Homme torturé : Je te jure ma vie est en danger. Ils me demandent de l’argent. Il y a quelqu’un qui va voir ma maman pour voir comment arranger cette affaire. Je te jure si à 13 heures mon téléphone ne passe pas, ma vie sera finie.
Femme : (Inaudible)
Homme torturé : Je vous le dis, il faut prier pour moi, si je t’ai fait du tort…, pardonne-moi.
Tortionnaire : Ils m’ont ligoté au niveau des couilles et du pénis. Dis-le à voix basse.
Homme torturé : Ecoute, en ce moment où je te parle, je te le jure, la corde me fais mal, j’ai mal
Femme : C’est qui cette femme avec qui tu étais ?
Homme torturé : Ecoute, il n’y a rien à comprendre, retiens seulement que cela s’est passé.
Femme : Franchement, je ne comprends rien du tout.
Tortionnaire : (En chuchotant) Dis-lui d’envoyer de l’argent !
Homme torturé : Ecoute bien, prend soin de mon enfant, Maman Parfait, c’est moi qui te le dis, prends soin de mon enfant ! Je te dis que je suis en train de mourir !

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Gitega a-t-il convaincu ?

Au moment où nous mettons sous presse, se tient à Bujumbura une Table ronde regroupant investisseurs privés et partenaires de développement. Les attentes au sein de l’opinion publique sont mitigées. Pour les optimistes, cet événement témoigne d’une volonté politique forte (…)

Online Users

Total 2 082 users online