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Ngozi : « On t’engage et on te chasse quand on veut »

02/09/2011 Commentaires fermés sur Ngozi : « On t’engage et on te chasse quand on veut »

Dans le souci de défendre leurs droits, les domestiques de Ngozi ont pensent à créer une association pour défendre leurs droits.

« Je me demande pourquoi il y a plusieurs associations à Ngozi, mais aucune des domestiques ? », s’interroge Dieudonné Rukundo, domestique dans un ménage du quartier Muremera. D’après lui, la plupart des domestiques sont malmenés et ne savent pas comment s’y prendre. Il envie les motards et les conducteurs de vélos avec leur union: « Ils s’entraident mutuellement et restent toujours solidaires. Et les policiers les respectent. » Si une moto ou un vélo est volé, continue-t-il, tous les membres de l’association, avec la police, vont à la chasse de la moto ou la bicyclette volée.

Contrairement aux autres travailleurs, indique Erick, domestique en provenance de la commune Kabarore, province de Kayanza, les domestiques n’ont pas de repos. «  Quand un domestique tombe malade, son patron le chasse pour éviter les charges médicales », fait-il constater. Selon ce jeune homme, les domestiques ne se reposent que lorsqu’ils vont dormir et ne touchent qu’un maigre salaire. Pour lui, une association forte des domestiques de Ngozi s’impose pour défendre leurs droits.

Premiers suspects en cas de vol       

« En cas de vol dans les ménages où ils travaillent, les domestiques se retrouvent dans le box des accusés », précise Jean Claude alias Kadogo qui vient de passer quatre ans dans le métier. C’est ce qui lui arrivé l’année dernière, lorsque des bandits ont volé matelas, radio et ustensiles de cuisine dans le ménage où il travaille. « J’ai dû payer ces biens volés après un emprisonnement de 12 jours. »

Dans ces conditions, les efforts fournis pour s’auto-développer sont parfois annihilés. Pourtant, Kadogo est parvenu à s’acheter une chèvre qu’il élève sur sa colline natale et, pour le moment, il se prépare au mariage. Et il en serait peut-être à plusieurs chèvres n’eut été ce vol.
Un fonctionnaire de Ngozi, qui a évolué en Europe, estime qu’au Burundi le métier de domestique n’est pas réglementé.

«  On t’engage et on te chasse quand on veut et sans aucune forme de procès, alors qu’ailleurs, notamment en occident, c’est un travail très payant. » Les membres de la société civile à Ngozi appellent, eux aussi, les domestiques à se regrouper en associations pour défendre leurs droits.

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