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Mishiha, trafic des jeunes filles au grand jour

05/05/2013 Commentaires fermés sur Mishiha, trafic des jeunes filles au grand jour

Depuis un mois, un trafic de petites filles est signalé dans la commune Mishiha. 10 enfants ont été emmenées dans un endroit jusqu’ici inconnu. Un présumé trafiquant se trouve déjà dans les mains de la police.

Trois filles vivant au chef lieu de la commune Mishiha, province de Cankuzo, ont été embarquées, mardi 31 janvier 2012, dans un bus de l’Office de transport commun (Otraco). A la maison, les enfants avaient signalé qu’elles allaient à l’école comme d’habitude. Pourtant, elles étaient sur rendez-vous d’un trafiquant de jeunes filles d’entre 12ans et 14 ans, des classes de 5ème et 6ème primaire. Sept autres filles de la colline Rukwega sont aussi parties à la fin du mois de janvier. Le présumé trafiquant s’appelle Juvénal Manirambona, originaire de la commune Ntega, province Kirundo, récemment installé sur la colline Rukwega de la commune Mishiha. Selon un habitant de Mugera où vivent ces jeunes filles et qui a suivi le mouvement, le bus allait déposer ces enfants à Gitega et un autre véhicule devait prendre le relai jusqu’à Ngozi.

La destination finale serait l’Ouganda. D’après les enquêtes menées auprès de la population de Mugera et confirmées le Centre de développement familial (CDF) à Cankuzo, le trafiquant allait recevoir 60.000 dollars pour chaque enfant. Petite sœur de Zamda Miburo qui a été déportée, Laya fait savoir qu’elle avait, elle aussi, été contactée pour partir avec Zamda. « Le trafiquant nous disait que nous allions quelque part pour travailler et gagner des {devises} », raconte t- elle. Laya précise que l’homme n’a pas précisé clairement leur destination mais qu’il acceptait de prendre les frais du voyage.

Le CDF et les parents inquiets

Selon Anatole Karabumba, coordonnateur provincial du CDF Cankuzo qui a suivi de près ce phénomène, l’administration devrait s’y investir pour que ces jeunes filles retournent à l’école. Il craint que ces enfants fassent l’objet d’exploitation sexuelle en Ouganda car elles n’ont pas de force pour aller cultiver dans les champs. Des sources à Rukwega, où réside le présumé trafiquant, indiquent que six autres jeunes filles étaient parties vers une destination inconnue.

La population rencontrée sur place déclare avoir pensé que ces filles partaient pour être embauchées comme domestiques à Bujumbura. Cette inquiétude est partagée par les parents qui n’ont pas eu d’écho de leurs enfants. « Nous avons beaucoup de craintes par rapport au sort réservé à nos enfants », s’indigne un père d’une élève de la 5ème année, à l’Ecole primaire de Gitega, commune Mishiha, partie dans les mêmes circonstances. Les parents de ces enfants se plaignent par ailleurs que l’administratrice de la commune Mishiha n’a pas fourni suffisamment d’efforts pour juguler ce trafic. « Nous sommes mal reçus quand nous demandons où on en est avec les enquêtes sur cette affaire. »Contactée par téléphone, Odette Niyizonkiza, administrateur de Mishiha, n’a pas voulu s’exprimer sur ce dossier.

Toutefois, ces parents se réjouissent du fait que la police a mis la main sur le présumé trafiquant. Ils souhaitent que les enquêtes soient bien menées pour démanteler ce trafic et voir comment retrouver les enfants. Le dossier se trouve actuellement au niveau du parquet de Cankuzo.
Les autorités scolaires de Mishiha appellent les parents des enfants à bien surveiller le mouvement de leurs enfants, surtout les jeunes filles, depuis la maison jusqu’à l’école. Car ces élèves partent comme si ils allaient à l’école.

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