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Le somnambulisme : une anomalie, pas une maladie

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le somnambulisme : une anomalie, pas une maladie

Le somnambulisme survient en général pendant le sommeil profond. Selon le neuropsychiatre Sylvère Sakubu, les personnes qui en souffrent quittent le lit, font un tour et retournent se coucher. Au réveil, elles ne se rappellent de rien. Interview.

<doc2220|left>{Est-ce qu’il existe différentes phases de sommeil ?}

Oui. Habituellement, une personne qui dort doit se retourner toutes les quatre vingt dix minutes. C’est là que le cycle se termine et on a à peu près cinq cycles. La phase d’endormissement où les mécanismes physiologiques du sommeil sont lancés. Cette phase peut durer quelques secondes à 10 minutes. Ensuite, la phase de sommeil léger: nos fonctions végétatives ralentissent. Cette période marque la perte de conscience. Une autre phase est celle dite paradoxale : elle ressemble fortement à la précédente. Les neurones, en commençant à s’activer, préparent la phase suivante, celle qu’on appelle phase profonde.

{Quel phénomène explique que le somnambulisme survienne pendant le sommeil profond ?}

Tout ce que nous vivons est enregistré automatiquement et inconsciemment dans notre cerveau. La personne maîtrise l’espace de vie habituelle. Et voilà que de petits troubles surviennent pendant le sommeil profond. C’est juste des actes automatiques du cerveau qui le conduisent. On ne se rappelle ce qu’on a fait que pendant le sommeil paradoxal. Quand le premier cycle se termine, c’est-à-dire après cinq minutes, on rêve et puis après on retombe dans le sommeil. Le cerveau fonctionne tel quel quand la personne est réveillée.

{Est-ce une maladie ?}

Non, juste une anomalie. Ce sont des perturbations du sommeil. Mais ce n’est pas très pathologique, parce que ça passe de soi. Ce sont des symptômes banals surtout chez l’enfant.

{Pourquoi chez l’enfant et non chez l’adulte ?}

Elle se manifeste souvent chez des enfants, généralement de cinq et douze ans, car leurs cerveaux ne sont encore organisés de façon mature. Quand le somnambulisme survient chez l’adulte, il faut éviter de prendre de façon isolée ce symptôme. On cherche d’autres signes associés. Et de là, traiter la pathologie qui en est la cause.

{Que faire devant un somnambule ?}

Il faut le prendre, le serrer très fort et le remettre dans son lit. Il est en phase trois du sommeil profond. Il ne faut pas le réveiller de façon brusque, car il risque de sursauter. Étant inconscient, il peut tomber et se faire mal. On peut aussi choisir de fermer la porte à clé afin de l’empêcher de sortir. Souvent, cette anomalie passe sans traitement chez l’enfant. Dans le cas contraire, il faut consulter le médecin.

{Aucun rapport entre le somnambulisme et la fatigue ?}

Quand le cerveau n’est pas programmé pour avoir huit heures de sommeil, vous comprenez qu’il ne peut pas y avoir un bon équilibre. Quand le sujet n’a pas le sommeil réparateur, ça se répercute sur le rendement dans la vie de tous les jours. Pour les gens qui ne dorment pas assez, ça veut dire que le cerveau n’aura pas vraiment le temps de « recharger les batteries. »

{Des conseils ?}

Il est important de se reposer suffisamment. Même jusqu’à l’adolescence, le cerveau a besoin de sommeil. Quand le cerveau n’est pas encore mûr, il y a des choses qui se mettent toujours en place. Le sommeil normal, c’est à peu près entre huit heures, chez les personnes adultes. Mais pour les enfants, ça varie. Le nouveau-né, c’est presque vingt heures ; et puis, au fur et à mesure, seize heures. Puis ça va se réduire et se programmer : huit heures pour le travail, huit heures pour le sommeil, huit heures pour les activités de loisir. Dans tous les cas, il faut se reposer assez.

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