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Le mouvement des « bandits armés » s’amplifie à Isare

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le mouvement des « bandits armés » s’amplifie à Isare

Les habitants des zones Rukeco et Gahombo révèlent que des hommes armés ont déjà enlevé deux personnes. Ils sont aussi signalés dans la commune Isare. L’administration promet de suivre de près cette situation.

<doc4625|left>« Un mouvement anormal des hommes armés nous inquiète, ces derniers jours », témoigne N.D., un habitant de la colline Kamuvu, zone et commune Gahombo. Pascal Ncutinamagara de la colline Kivoga de la même commune affirme avoir été enlevé par ces hommes en uniformes. D’après ses dires, le 27 juin vers 22 heures, ce père de six enfants sort de la maison pour aller se soulager. Immédiatement, il tombe dans un groupe de 12 personnes. « C’étaient sept filles et cinq hommes armés de cinq fusils. »

D’après ce pasteur de l’Eglise témoin de Jésus Christ, ces agresseurs l’obligent de réveiller son voisin qui, d’après ce groupe armé, a osé mettre devant sa maison le drapeau du CNDD-FDD. « Il dormait, mais j’ai prétendu qu’il est à Bujumbura pour le protéger, car ils voulaient l’éliminer», raconte-t-il. Selon toujours Pascal Ncutinamagara, ces malfaiteurs décident alors de l’enlever. «Nous sommes passés sur les collines Bumba, Mbarara, Kibayi et Mubirizi ainsi qu’à côté de l’usine de Bwayi. Ils me disaient que nous allions dans la Kibira», se souvient-il.

Il parvient à s’échapper

Selon Pascal Ncutinamagara, vers 6 heures, ces hommes armés arrivent près de la Kibira et se reposent dans une petite maison. La victime prend son courage à deux mains et s’enfui à toutes jambes. « Je me suis retrouvé à Bukeye et les habitants de cette localité m’ont donné un peu d’argent pour retourner chez moi », indique-t-il. Dimanche 1er juillet, poursuit toujours Pascal Ncutinamagara, les éléments du Service National de Renseignements à Kayanza l’emprisonnent pour raisons d’enquête. « J’ai été libéré le 6 juillet, après interrogatoire », raconte-t-il. Il affirme qu’il ne s’agit pas d’un groupe de bandits, parce qu’ils n’ont rien volé chez lui et dans l’entourage. Il demande aux forces de l’ordre de renforcer la sécurité et surtout d’occuper les anciennes positions militaires.

La population s’inquiète

Des habitants de la zone Gahombo (Kayanza) et Rukeco (Ngozi) signalent également la présence d’hommes armés. H.A., un habitant de Gahombo, assure qu’ils ont enlevé une élève en 3ème lettres modernes au lycée communal de Rukeco. « Elle s’est échappée, après être arrivée dans la Kibira, côté Kayanza », témoigne notre source. Elle précise que ces hommes portaient des sacoches et étaient en tenues militaires, tous armés de fusils.

Léonidas Barampama, directeur de l’école primaire Gishunzi dans la zone Rukeco, affirme avoir ramassé un tract laissé par ces hommes armés. Néanmoins, il a refusé de révéler à Iwacu son contenu car, selon lui, les forces de l’ordre et l’administration s’occupent de cette question.

Jean Claude Mpawenimana, gouverneur de la province Kayanza, reconnaît avoir interrogé Pascal Ncutinamagara, une des personnes enlevées. « Nous sommes en train de mener nos propres investigations pour confirmer ou infirmer les informations qu’il a données », signale-t-il. Le gouverneur Mpawenimana tranquillise la population car la sécurité a été renforcée. Nous avons contacté Télésphore Bigirimana, porte-parole du SNR, sans succès.

<doc4626|left>L’insécurité signalée également dans la commune Isare

Les habitants des collines Nyarukere 1 et 2, dans la commune Isare, vivent la peur au ventre, depuis ce lundi 09 juillet. Ils révèlent que des hommes armés ont échangé des tirs avec les militaires. Dans cette localité, la situation est, à première vue, calme, ce jeudi dans l’avant-midi. Néanmoins, des signes d’insécurité se manifestent rapidement. Beaucoup de militaires sont déployés au centre Katiro, qui se trouve au pied de la colline Nyarukere 1, à plus au moins cinq kilomètres du chef-lieu de la commune Isare. « Ils ne sont pas connus dans cette localité, car ils rentrent de la Somalie », murmure une jeune dame avec un enfant au dos. Des habitants échangent dans de petits groupes.

L’homme qui nous a guidé jusqu’à ce centre est immédiatement interrogé par des militaires qui y effectuent des patrouilles. Nous déclinons notre identité et il est vite relâché. Certains habitants du secteur Sagara veulent savoir si les militaires ont déjà quitté cette localité pour retourner dans leurs ménages. « Ces militaires nous exigent de révéler où se cachent les hommes armés, alors que nous n’en savons rien », témoigne un cinquantenaire.

La cause de l’insécurité

D’après les habitants de cette localité, tout commence dans la nuit de ce lundi 9 juillet. Un groupe d’hommes armés, estimés entre 8 et 15 par la population se cache dans une bananeraie sur la colline Nyarukere, vers 3 heures du matin. Mardi matin, vers 8 heures, ils font irruption dans la maison d’un certain Stany Nyabenda et commencent à préparer de la nourriture. « Les occupants de la maison étaient tous partis pour les travaux champêtres », témoigne H.A., un voisin. Vers 9 heures, racontent nous sources, les éléments de la Force de Défense nationale passent à l’offensive. « L’échange de tirs a duré presque 15 minutes », précise N.E. qui tient une boutique dans cette localité. Après cet incident, poursuit-il, Claude Bibonimana, fils de Stany Nyabenda, est arrêté. Il est pour le moment gardé au cachot de la brigade Nyarukere.

La population indique que ces hommes armés sont venus de la colline Kirama en commune Muramvya. Ils ont pris la direction de la commune Nyabiraba. « Ils avaient des casseroles, un sac de farine de maïs et du riz et un bidon d’ l’huile de palme », affirme J.G. qui les a vus. Les habitants de Nyarukere accusent les militaires de les avoir brutalisés au moment de poursuivre ces hommes : « Certains ont failli nous tabasser, d’autres se sont mis à piller nos biens. »

L’administration est au courant

Augustin Ntahimpereye, chef de colline Nyarukere, confirme l’attaque de ce mardi. Il affirme avoir déjà entendu les lamentations de ses administrés. Il promet de tout faire pour éviter une crise de confiance, étant donné que les militaires déployés dans sa circonscription sont nouveaux.

Pontien Barutwanayo, administrateur de la commune Isare, parle seulement de 7 personnes, armées de 3 fusils. Pour lui, personne n’a été blessé ou arrêté au cours de l’attaque. « Elles seraient pour le moment en commune Nyabiraba », affirme-t-il. L’administrateur dit ne pas être au courant de l’usage de la force par les militaires envers la population.

Le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de la Force de Défense Nationale n’a pas encore reçu de rapport. Il promet de s’enquérir de la situation, et le cas échéant, de se rendre lui-même sur le terrain pour vérifier les propos de ces habitants.

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