Vendredi 19 avril 2024

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Le calvaire des journalistes calvaire

JOUR 16

06/11/2019 Commentaires fermés sur Le calvaire des journalistes calvaire : JOUR 16
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Par Abbas Mbazumutima

 

Sortie médiatique du CNC ce mercredi 6 novembre 2019 après 16 jours d’incarcération des 4 journalistes du Groupe de Presse Iwacu et leur chauffeur poursuivis pour ’’complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’. Le CNC affirme ne pas être informé des différentes fautes que ces journalistes d’Iwacu auraient commises.

On retiendra que selon Nestor Bankumukunzi, le président, le CNC n’a pas encore assez de détails et d’éléments pour s’exprimer sur l’incarcération de ces 4 reporters arrêtés à Musigati le 22 octobre 2019.

D’après lui, la justice est libre et le CNC n’est pas en droit d’intervenir pour dire à la justice ce qu’il faut faire. «La justice étant libre, le CNC n’a pas le droit de lui dicter ce qu’il faut faire. Aucun citoyen n’est au-dessus de la loi, même les journalistes».

Nestor Bankumukunzi s’en lave donc les mains : «S’ils ont commis des fautes de droit commun, dans ce cas le CNC n’est pas directement concerné à part qu’il voudrait que les juges puissent dire le droit».

Le président du CNC s’exprimait en marge de la présentation du rapport trimestriel de monitoring des médias tenant compte de la dimension genre. C’est en collaboration avec l’AFJO (Association des Femmes Journalistes).

Diane Ndonse, sa représentante légale déplore la détention de 2 femmes journalistes avec leurs collègues, tous du Journal Iwacu. Elle plaide pour l’accélération des enquêtes pour que justice leur soit rendue.

Signalons que les avocats d’Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana, Térence Mpozenzi et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza ont fait appel contre l’ordonnance de leur maintien en détention préventive. La demande a été déposée à la Cour d’Appel de Ntahangwa.

Le mardi 22 octobre, vers midi, une équipe du journal Iwacu dépêchée pour couvrir des affrontements dans la région de Bubanza est arrêtée. Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi, Egide Harerimana et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza voient leur matériel et leurs téléphones portables saisis. Ils passeront une première nuit au cachot, jusqu'au samedi 26 octobre. Jusqu'alors, aucune charge n'était retenue contre eux. Mais le couperet est tombé : "complicité d'atteinte à la sécurité de l'Etat". Depuis l'arrestation de notre équipe, plusieurs organisations internationales ont réclamé leur libération. Ces quatre journalistes et leur chauffeur n'ont rien fait de plus que remplir leur mission d'informer. Des lecteurs et amis d'Iwacu ont lancé une pétition, réclamant également leur libération. Suite à une décision de la Cour d'appel de Bubanza, notre chauffeur Adolphe a retrouvé sa liberté. Ces événements nous rappellent une autre période sombre d'Iwacu, celle de la disparition de Jean Bigirimana, dont vous pouvez suivre ici le déroulement du dossier, qui a, lui aussi, profondément affecté notre rédaction.