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Environnement

Lac Rweru : la zone tampon bientôt protégée

25/12/2014 Commentaires fermés sur Lac Rweru : la zone tampon bientôt protégée

S’étendant sur 46 km du côté burundais, elle sera couverte par des arbres. Et ce via le projet de gestion environnementale du bassin du lac Victoria, (LVEMP) phase II.

Dégagée, la zone tampon du lac Rweru est occupée par des penissetum  et d’autres plants d’arbres  ©Iwacu
Dégagée, la zone tampon du lac Rweru est occupée par des penissetum et d’autres plants d’arbres ©Iwacu

Dans la zone tampon du lac Rweru, occupée, il y a quelques mois, par des cultures comme les tomates, les oignons… 148.000 plants de greveria et 4.500.000 penissetum sont déjà plantés. Un caniveau servant de limite entre les terres de la population et la zone tampon est déjà tracé sur une distance de 26 km. Cela a coûté environ 44millions de Fbu. Ce caniveau a 1m de profondeur sur 1m de largeur et est une technique utilisée pour empêcher les hippopotames d’abîmer les cultures, selon Joachim Cimpaye, environnementaliste de terrain pour le projet LVEMP, à Kirundo et Karusi.

Libérat Nahimana, coordinateur du projet LVEMP, affirme que de telles activités ne visent qu’à faire appliquer le nouveau code de l’eau et de l’environnement. Ce dernier institue une zone tampon de 50 m pour les lacs intérieurs et 150 m pour le lac Tanganyika. Ainsi, pour protéger l’environnement, rappelle M. Nahimana, il est interdit d’y exercer l’agriculture, l’élevage et toute activité nuisible à la biodiversité.

Comme cette zone tampon était convoitée par les riverains, des séances de sensibilisation ont été tenues par la plantation des arbres pour leur montrer l’importance de la protection du lac Rweru. Selon M. Cimpaye, une entente avec les communautés constituait un préalable, pour la Banque Mondiale, pour financer ce projet. Ainsi, les ressortissants des onze sous-collines riveraines de ce lac ont été regroupés en onze groupes. Notons que toutes ces collines se trouvent dans les zones de Gatare et Nyagisozi, de la commune Busoni, province Kirundo. Chaque groupe propose au minimum un sous-projet pouvant être appuyé jusqu’à 3 millions de Fbu. Et comme la zone tampon était très convoitée, l’environnementaliste de terrain pour le projet LVEMP indique que pour aider les populations à améliorer leur rendement, une technique d’irrigation est prévue par la distribution des motopompes. En outre, au moment de l’engagement de la main d’œuvre, les riverains sont prioritaires. « Par exemple, lors du traçage du caniveau, 2 300 ouvriers ont été engagés et, chaque jour, chacun recevait 4.000Fbu. » Il signale que les 20 km restants seront tracés en janvier 2015.

Les riverains exigent l’indemnisation

Au moment où les responsables du projet indiquent que cette zone tampon est la propriété de l’Etat, les personnes âgées de la région crient à l’injustice. Laurent Murekezi, de la colline Nyabugeni, est né en 1945. Il affirme que, depuis son jeune âge, l’agriculture s’y pratique. « Ce n’est qu’en 1961, suite aux fortes précipitations, que les eaux du lac sont montées, envahissant ainsi toutes les cultures. Les cultures ont reculé, mais dès qu’il y a diminution du niveau d’eau, les gens ont occupé l’espace dégagé. » Moussa Kayambu, 73 ans, zone Gatare, commune Busoni, province, Kirundo abonde dans le même sens : « Chaque mois, je récoltais au moins 100.000 Fbu grâce à mes bananiers installés dans cette zone dite tampon. Quand je suis né, des populations y pratiquaient des activités agricoles. » Pour lui, c’est le lac qui a envahi les propriétés de la population. Et de conclure : « Vaut mieux qu’on nous accorde au moins une indemnité ». Ce à quoi Laurent Cimpaye déclare qu’aucune indemnité ne sera donnée, faute de promesse.

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