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« Il n’y a ni gros ni petits poissons devant la loi ! »

05/06/2013 Commentaires fermés sur « Il n’y a ni gros ni petits poissons devant la loi ! »

Jean Baptiste Gahimbare, ministre de la Bonne gouvernance, dresse un bilan positif alors que le rapport de Transparency international classe le Burundi 8ème sur 183 pays les plus corrompus. C’était ce 9 décembre, lors de la journée dédiée à la lutte contre la corruption. <doc2313|left>{Quel bilan faites-vous de la politique de « tolérance zéro » ?} En regardant d’où nous venons, le Burundi a franchi un pas considérable. Des structures mises en place pour mener des investigations et se saisir des cas de corruption et de malversations économiques sont à l’œuvre. Les résultats s’avèrent positifs parce qu’il y a des gens qui sont poursuivis aujourd’hui. {Ce n’est plus un secret, certaines hautes autorités de l’Etat sont citées et une opinion estime que vous ne vous attaquez qu’aux « petits poissons »…} Il n’y a ni gros ni petits poissons devant la loi. Personne n’est à l’abri. Vous pouvez vérifiez auprès de la cour et de la brigade spéciale anti-corruption. Des préposés de l’Etat sont aussi concernés car la récréation est terminée. L’inspection générale de l’Etat a à son actif plus de 400 dossiers, dont plus d’une centaine sont déjà fixés devant les cours et tribunaux. La cour anti-corruption compte à elle seule plus de 700 dossiers déjà exécutés sur 1150 dossiers qui sont devant cette juridiction. La brigade anti-corruption quant à elle enregistre plus de 650 dossiers avec un préjudice de presque 20 milliards de Fbu appartenant à l’Etat. {Quelle somme recouvrée et pourquoi des arrestations ne s’en suivent pas ?} Jusque-là, il y a eu un recouvrement de 5 milliards, ces chiffres sont vérifiables à la brigade anti-corruption. Concernant les arrestations, je donnerai l’exemple de l’ex directeur général de la Sosumo, des directeurs de l’Otraco et beaucoup d’autres cadres de l’Etat dont les dossiers ne sont pas encore terminés. {Pour l’Olucome, les institutions de lutte contre la corruption sont comparables aux épouvantails. Qu’en dites-vous ?} Elles sont loin d’être des épouvantails. Le Burundi est l’un des rares pays africains qui s’est doté des structures spécialisées en matière de lutte contre la corruption, et travaillant efficacement. L’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (Olucome) devrait savoir que c’est plutôt une avancée qui est même appréciée par les autres pays du monde. {Et comment expliquez-vous que le pays soit classé parmi les pays les plus corrompus ? N’est-ce pas une contradiction ?} Pas du tout. Le rapport de Transparency international est l’indice de perception, c’est-à-dire la façon dont les gens appréhendent le phénomène de corruption dans un pays donné. Il n’est pas fiable. Nous mettons d’ailleurs en cause la validité de son échantillon au Burundi parce qu’il a interrogé des gens ou des organisations qui ne disposent pas de toutes les données ou qui nous apprécient négativement. Pourtant, le rapport du Doing Business a fait avancer le Burundi de 8 places et l’a classé parmi les 7 premiers pays réformateurs au monde. {Certains bailleurs de fonds se retirent petit à petit dans le financement du Burundi parce que, estiment-ils, il y a une mauvaise gouvernance. Qu’en pensez-vous ?} Cela m’étonne parce que d’après les contacts que nous faisons, les bailleurs apprécient la façon dont le Burundi évolue. En matière de coopération, il y a plusieurs approches. Aujourd’hui, la plupart des bailleurs préfèrent financer des projets et ne pas donner des liquidités. Après tout, ça revient au même. L’essentiel, c’est que ces projets et programmes du gouvernement soient réalisés.

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