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Culture

Festival Amani de Goma/ Tiken Jah Fakoly au « Lion Story » : « Faut pas baisser la garde ! »

24/02/2015 Commentaires fermés sur Festival Amani de Goma/ Tiken Jah Fakoly au « Lion Story » : « Faut pas baisser la garde ! »

Ce musicien ivoirien, le phare de ce festival pour la paix, organisé le week-end dernier à Goma en RDC, appelle tous les artistes persécutés à continuer le combat pour la paix et la justice.

Tiken Jah Fakoly : « C’est le rôle des artistes de réveiller les consciences.» ©Iwacu
Tiken Jah Fakoly : « C’est le rôle des artistes de réveiller les consciences.» ©Iwacu

« Les artistes engagés font partie de la génération consciente. Ils doivent réveiller les consciences », a insisté Tiken Jah Fakoly. C’est après avoir échangé quelques mots et quelques salutations typiques rasta de poings entrechoqués avec Pacy, Romeo et Urbain en exil pour le moment. Ils sont entre Kampala, Nairobi, Dar es-Salaam et Kigali.

Ils se sont produits, lors de ce festival, l’ambiance était électrique. Les 12.000 spectateurs ont repris en chœur les refrains fétiches des ’’Lions Story’’ comme « Wibaza ngo » (Tu penses que …), « Iza ngondagonde »(Les procès entachés d’irrégularités).

« Il faut continuer le combat, c’est malheureusement le prix à payer. C’est de cette façon que les gens entrent dans l’histoire par la grande porte», a lancé Tiken Jah Fakoly. Selon lui, toutes les personnalités qui ont marqué l’histoire ont été victimes de certaines situations, d’injustice. «Il faut continuer à réveiller les consciences. C’est cela le vrai combat.»

«La génération consciente ne peut plus s’arrêter, elle peut être retardée dans sa lutte, mais tôt ou tard, le combat finira par aboutir», a martelé ce rasta panafricaniste. « Nos pays sont dans une phase importante, il y a des choses qui se faisaient avant, mais qui ne se font plus. La jeunesse doit se réveiller ! »

Education, base de la paix et du développement

Le chanteur Pacy de « Lion Story » avec le promoteur du Festival Amani, Eric de La Motte ©Iwacu
Le chanteur Pacy de « Lion Story » avec le promoteur du Festival Amani, Eric de La Motte ©Iwacu

Tiken Jah Fakoly a beaucoup insisté sur le rôle de l’éducation. «C’est le prix à payer pour la paix. Il faut envoyer les enfants à l’école, c’est la base de tout. Si le peuple est éduqué, les seigneurs de guerre qui sèment la zizanie et qui distribuent des armes n’auront pas de place.»

Il y a 17 ans, raconte-t-il, les Européens étaient en guerre et il y a 50 ans, il y avait encore des coups d’Etat. « Il y avait une instabilité, mais ils ont su développer l’éducation et le peuple a pris conscience que l’union fait la force. Ils ont déployé beaucoup d’efforts et de force pour rester ensemble, regarder dans la même direction.»
Selon Tiken Jah Fakoly, il ne peut pas y avoir de stabilité, vecteur de développement, si le peuple n’est pas uni. «Si nous envoyons les enfants à l’école, le moment viendra où les gens se mettront au dessus des religions, des ethnies et des régions pour mener un combat ensemble.»

D’après lui, la mission de nos ancêtres était de lutter contre l’esclavage pour nous assurer la liberté, celle de nos pères était de combattre la colonisation, et ils ont réussi après beaucoup de sacrifices. La mission de notre génération est de stabiliser l’Afrique. «Il faut dialoguer pour léguer une autre Afrique à nos enfants. C’est avec la stabilité que le monde entier viendra investir en Afrique.»

Les artistes engagés ont un rôle à jouer

Pour le chanteur Pacy de « Lion story », le message livré à Goma, c’est la paix, non pas celle obtenue par les armes. « Cette paix n’est pas possible sans liberté, sans justice, sans équité, sans bonne gouvernance.»
Selon lui, les « Lion Story » n’ont pas fui le pays. «Mais nous sommes allés jouer notre musique dans des pays qui ne nous persécutent pas. Il était devenu pratiquement impossible d’organiser un concert au pays qui ne soit perturbé ou annulé. Nous subissions des menaces.»

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