Vendredi 29 mars 2024

Environnement

Des ravins à Mugoboka : la population dans le désarroi

21/04/2022 Commentaires fermés sur Des ravins à Mugoboka : la population dans le désarroi
Des ravins à Mugoboka : la population dans le désarroi
Des habitations et la route s’affaissent suite aux menaces des ravins à Mugoboka I

Des maisons qui continuent de s’effondrer, une route presque coupée, la population du quartier Mugoboka I en commune Mukaza de la mairie de Bujumbura vivent la peur au ventre suite à des menaces de ravins. Ils appellent le gouvernement à agir dans l’immédiat pour sauver ce qui peut l’être.

Ces ravins de la rivière Ntahangwa continuent de s’agrandir du jour au jour, forçant la population à se relocaliser après l’effondrement de leurs maisons.

A 10 heures de ce 20 avril, les tôles d’une maison qui s’est écroulée, il y a quelques jours étaient encore dans le ravin. Une église, un centre de santé, des boutiques, des salles de cinéma et d’autres habitations sont menacées. Des tuyaux d’eau ont été brisés, ce qui entraîne la pénurie de l’eau dans ce quartier.

La route menant vers le quartier Mugoboka II est presque impraticable. Un petit chemin y reste pour les piétons. Des propriétaires de véhicule sont obligés de les laisser de l’autre côté et rentrent à pied. La population déplore l‘indifférence de l’administration face à cette situation préoccupante.

« Une boutique s’est effondrée avec des marchandises, il y a deux semaines. D’autres habitations sont menacées. De l’autre côté, une église et un centre de santé seront bientôt touchés. Nous avons vraiment peur », se lamente un habitant de Mugoboka I.

Ce dernier confie qu’il y a aussi la pénurie de l’eau dans ce même quartier suite à la dislocation des tuyaux d’eau de la Regideso suite à l’affaissement du terrain.

Il rappelle que les berges de la rivière Ntahangwa ont commencé à s’écrouler depuis 2002. « Cela fait 20 ans qu’on fait face à des ravins dans notre quartier, mais l’administration semble indifférente face à cette menace », s’indigne-t-il.
Un boutiquier rencontré sur place dit avoir perdu ses marchandises ayant une valeur de 500 mille BIF après l’effondrement de sa boutique. « Ma boutique s’est écroulée dans la nuit alors que je n’étais pas là pour sauver les marchandises. Les pertes ont été énormes. Les tables, les chaises, les cartons de boissons, les étagères ont tous été emportés dans le ravin. Il y avait aussi un parking de vélos et ces derniers ont disparu la même nuit », révèle-t-il avec amertume.

Les autres habitants craignent pour la route reliant les quartiers de Mugoboka I et II : elle peut se couper d’un moment à l’autre : « Cela rendra difficile la circulation entre les deux quartiers. Les véhicules ne peuvent plus emprunter cette route. Avant la menace de ces ravins, on pouvait prendre un taxi jusqu’à la maison, mais aujourd’hui on doit rentrer à pied ».

La population de Mugoboka demande au gouvernement du Burundi de réhabiliter les berges de la rivière Ntahangwa pour que les ravins qui continuent à se former ne menacent pas la sécurité de la population et de leurs habitations.
Contacté, l’administrateur de la commune Mukaza Rénovat Sindayihebura se dit préoccupé par cette situation : « Les interventions nécessitent beaucoup de moyens, mais nous continuons à crier au secours ».

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La fin du Phénix ?

Les dés sont jetés, les carottes sont cuites : le ministre de l’Intérieur a validé les conclusions issues du congrès extraordinaire tenu à Ngozi le 10 mars par des dissidents d’Agathon Rwasa. « Nous prenons acte du rapport et des décisions prises (…)

Online Users

Total 2 142 users online