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Café Gourmand : un p’tit croissant ?

05/05/2013 Commentaires fermés sur Café Gourmand : un p’tit croissant ?

Nous avons poussé la porte d’un établissement qui, en peu de temps, est devenu un lieu de rendez-vous incontournable à Bujumbura.

<doc5759|right>Pas besoin de donner l’adresse au chauffeur de taxi : l’avenue de France, c’est le quartier général d’Herman Abdelatif Ferga, le patron du Café Gourmand. Cette maison, c’est plus qu’une boulangerie-pâtisserie : c’est une véritable institution. Mot d’ordre : apporter chez nous la culture du pain français de haute qualité.

Le personnel s’affaire derrière le comptoir. Les clients entrent et sortent, jettent un coup d’œil gourmand sur l’étalage de produits sortis tout droit des fourneaux. Tôt ce matin, plusieurs personnes sont déjà attablées.
Dans leurs assiettes, croissants, pains au chocolat, petits gâteaux de toutes formes … Quand on aime, on ne compte pas. Dans les tasses, un café fumant bien tassé. L’odeur si caractéristique du pain frais et des tartelettes vous réjouit les narines, une musique d’ambiance berce les oreilles.

L’espace est large, lumineux

Hermann Abdelatif Ferga nous accueille avec le sourire. Lui, c’est le patron, le chargé de production. Un jeune patron : il n’a que trente-cinq ans. Marié, père de trois enfants, il est de nationalité française. Son parcours ne l’a pas directement plongé dans la farine : détenteur d’un doctorat en langue arabe, il a tout d’abord été professeur de langue arabe en France avant d’entamer une formation en boulangerie et pâtisserie. Un changement de cap qui lui a manifestement réussi.
Rencontre.

{Monsieur Abdelatif, d’où vous est venue l’idée de venir au Burundi ? Comment ça s’est fait ?}
{Hermann Abdelatif :} L’idée est venue de mon oncle, Aziz Ladak. Il voulait retrouver la qualité du pain qu’il avait l’habitude de manger avant la guerre au Burundi. En effet, il achetait son pain chez Kappa, mais avec la guerre le pain a perdu de sa qualité. Il m’a donc proposé d’ouvrir une boulangerie pâtisserie. C’est ainsi que je suis venu au Burundi et le 1 avril dernier, le Café Gourmand ouvrait ses portes.
Le café gourmand a l’ambition d’apporter la culture du pain français de haute qualité, en n’utilisant que des produits locaux frais ou fabriqués par nous-mêmes. Pour cela, nous formons le personnel du mieux possible.

{Comment expliquez-vous le succès grandissant de votre établissement ?}
(Un sourire en coin) Avez-vous déjà goûté à nos produits ? Nous utilisons et créons des produits de très bonne qualité, et nous les vendons à un prix relativement raisonnable. Les Burundais étant des amateurs de pain, nous avons mis à leur disposition un choix très vaste, de pains, gâteaux, tartes… En plus nous fournissons un service de qualité, notre personnel est composé de professionnels venus de France et un personnel local que nous avons formé nous-mêmes.

{Y a-t-il des nouveautés prévues pour les semaines à venir ? }
Dans un premier temps, nous aimerions créer d’autres points de ventes un peu partout dans la ville afin d’agrandir notre clientèle. Plus tard, nous étendrons notre marché dans la sous-région vers le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie. Nous allons aussi diversifier nos produits, en introduire de nouveaux comme de la glace, du chocolat et bien d’autres choses encore ; toujours dans le but de nous démarquer.
Nous comptons aussi améliorer la qualité de nos services et intensifier la formation de notre personnel.

{Quid du personnel ?}
Le Café Gourmand emploie prés de 40 personnes, dont 80% sont locaux. Nous faisons également appel à une entreprise externe pour l’hygiène, le nettoyage de nos locaux. Nous avons aussi un chef pâtissier français et un pâtissier également français.

{Quelle est votre clientèle cible ?}
Nous travaillons beaucoup avec les restaurants et les hôtels sans oublier les particuliers. Mais nous souhaitons étendre la distribution aux commerces alimentaires.

{D’autres projets ?}
Nous espérons que le gouvernement burundais va valoriser le métier d’artisan boulanger pâtissier, car c’est vraiment un secteur en pleine évolution, qui constitue un débouché pour les jeunes. Il faut, en outre, promouvoir la formation professionnelle, car il est souvent difficile de trouver un personnel qualifié. Enfin, nous espérons que le problème de l’électricité sera résolu, car c’est un coût supplémentaire pour une entreprise.

Herman jette un coup d’œil vers l’atelier. Il est temps pour lui de regagner son quartier général. Aujourd’hui, une fois de plus, il a du pain sur la planche…

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