Dimanche 08 décembre 2024

Politique

Albert Shingiro : « Nous avons intérêt que l’Est de la RDC retrouve la paix »

Albert Shingiro : « Nous avons intérêt que l’Est de la RDC retrouve la paix »
Albert Shingiro : « Nous avons intérêt, en tant que citoyens de la région, à militer pour que cette partie de l'est de la RDC retrouve la paix »

Le chef de la diplomatie burundaise a tenu ce mardi 19 novembre un briefing à l’intention des chefs de missions diplomatiques et consulaires ainsi que des représentants des organisations régionales et internationales accréditées à Bujumbura. Une occasion pour clarifier la part du Burundi dans la résolution du conflit à l’est de la RDC en proie à l’insécurité chronique.

D’entrée de jeu, des questions sur le processus de Nairobi et celui de Luanda ont fusé et notamment celle de l’ambassadeur de Belgique au Burundi, Michaël Wimmer : « Comment évaluez-vous l’évolution de ces processus ? Comment voyez-vous le rôle de chaque processus pour la résolution du conflit à l’Est de la RDC ? Et comment évaluez-vous l’implication du Burundi dans ces deux processus ? ».

Cette question a permis au ministre burundais des Affaires Étrangères et de la Coopération au Développement, l’Ambassadeur, Albert Shingiro de détailler les engagements du Burundi :
« Le processus de Nairobi centre ses intérêts sur la lutte contre les groupes armés qui pullulent dans cette région de l’est de la RDC. C’est à ce sujet que le Burundi est très impliqué directement sur le terrain. Nous avons déployé des troupes qui sont sur le terrain en RDC, mais c’est sur invitation. C’est par la voie bilatérale que nous sommes là juste après la fin du mandat de la force régionale dans le cadre de l’EAC, dont le mandat avait pris fin le 8 décembre de l’année dernière », a-t-il expliqué.

Le ministre Albert Shingiro a tenu à donner plus de lumière sur l’importance d’une action coordonnée entre les deux mécanismes. « Les deux processus ne se concurrencent pas, ils se complètent. Le mécanisme de Luanda consiste essentiellement à rapprocher les deux leaders pour reprendre la coopération normale entre les deux pays, tandis que le processus de Nairobi se concentre sur les groupes armés », a-t-il souligné.

Selon lui, l’instauration d’une paix durable à l’est de la RDC est essentielle pour toute la région, notamment pour saisir les opportunités économiques qu’offre ce vaste pays.
« La persistance de l’insécurité à l’est de la RDC diminue les chances d’opportunités économiques pour tous les citoyens de la région », a-t-il fait savoir tout en insistant sur le fait que la paix bénéficierait directement aux populations locales.

Le chef de la diplomatie burundaise a également rappelé que la restauration de la paix et de l’autorité de l’État congolais nécessite du temps.

« Il s’agit d’un processus qui prend du temps. On ne peut pas prétendre restaurer la paix à l’échelle de la RDC en une semaine ou en un mois », a-t-il reconnu.
Cependant, il s’est montré optimiste quant à l’avenir, soulignant l’implication des leaders et des citoyens de la région dans cette quête de stabilité.

Distinguo entre les deux mécanismes

Pour mieux comprendre l’approche régionale, il est important de distinguer les deux processus évoqués : Le processus de Luanda, lancé sous l’égide du président angolais João Lourenço, vise principalement à apaiser par voie diplomatique les tensions entre la RDC et le Rwanda, notamment à travers un dialogue constructif entre leurs dirigeants.

Ce mécanisme se concentre sur le rétablissement de la coopération bilatérale entre ces deux pays voisins, en particulier face aux accusations de soutien présumé du Rwanda aux groupes rebelles tels que le M23.

Tandis que le processus de Nairobi, initié en novembre 2022 par l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta sous l’égide de l’EAC, cible spécifiquement les groupes armés actifs dans l’est de la RDC.

Ce mécanisme combine des actions diplomatiques et militaires pour éradiquer ces menaces, avec une forte implication des troupes de la région, dont celles du Burundi.

En marge de ce briefing, le ministre Shingiro a également répondu à une question sur les priorités du Burundi en tant que président en exercice de ce vaste groupement régional, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) : « Notre but est l’intégration régionale. Réussir ce pari est très important pour améliorer la vie de nos populations. Sur le plan socio-économique, c’est très important, l’économie améliore la vie de nos populations », a-t-il souligné tout en promettant un briefing détaillé sur les plans spécifiques à venir.

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