Un certain Ezéchiel Rwasa est hospitalisé à Kayanza alors que son fils a été tué par balle, la nuit du samedi 20 août 2011. Les Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir, sont pontés du doigt.
Colline Bigera, zone Mparamirundi, commune de Busiga, la nuit du 20 août a été longue pour Ezéchiel Rwasa. Cet homme de 51 ans et père de 10 enfants raconte : « Vers minuit, des hommes armés dont des civils et des policiers sont entrés dans ma maison après en avoir forcé la porte.
Certains parmi les civils étaient armés de machettes et de gourdins.»
D’après M. Rwasa, ce groupe a immédiatement ouvert le feu sur son fils Pierre Hategikimana, 19 ans, élève au lycée pédagogique communal de Busiga. Après ce forfait, ils ont tiré sur le père au pied et l’ont frappé avec le dos de machette en l’accusant de collecter vivres et cotisations pour des groupés armés.
La piste des Imbonerakure
Vedkus Hakizimana, un commerçant résidant sur la même colline dit avoir été, lui aussi, attaqué et battu par le même groupe. Le mercredi le 17 août, dit-il, un certain Manassé Nduwayo, directeur de l’école primaire de Randa, commune Kabarore, province de Kayanza, lui « avait promis une visite nocturne. » Et le samedi 20 août, vers 21 heures, poursuit-il, M. Nduwayo et Évariste Hatungimana, enseignant en 6ème année à l’école primaire de Munyange à Busiga, accompagnés d’autres personnes attaquent son domicile : « Ils m’ont battu et m’ont ordonné de les conduire chez Ezéchiel Rwasa.» Et de fil en aiguille, ce commerçant accuse les deux fonctionnaires d’avoir trempé dans le meurtre chez M. Rwasa. Il affirme aussi que les eux font partie des Imbonerakure, la jeunesse du parti Cndd-Fdd.
Manassé Nduwayo affirme être un vrai Imbonerakure; mais il nie avoir participé à cette tuerie. Son alibi : ce jour-là, il était dans une cérémonie dans la commune de Kabarore. Dieudonné Hiboneye et Pascasie Manirakiza, respectivement conseiller principal du gouverneur de Ngozi et administrateur de la commune Busiga réfutent, eux aussi, ces accusations. Selon eux, ces malfaiteurs ne sont pas des Imbonerakure mais des criminels. Et les deux autorités d’appeler la population à veiller à sa sécurité en collaborant avec les forces de l’ordre.
