Les prix des loyers dans la ville de Bujumbura explosent. Parfois du simple au double, voire au triple. Les locataires ne savent plus à quel saint se vouer et accusent les bailleurs de spéculer. Inflation, appauvrissement de la population, présence massive des Congolais, une très forte demande, … les explications ne manquent pas. Au moment où certains demandent une régulation des prix des loyers par les pouvoirs publics, les économistes trouvent que le contrôle autoritaire des loyers constitue une réponse illusoire à une problématique complexe.
Pour cet économiste, la fixation autoritaire des prix des logements dans un contexte de pénurie est comme appliquer un garrot sur une jambe blessée. Selon lui, ça semble agir sur le problème (l’hémorragie/le prix), mais cela cause des dégâts bien pires (la nécrose/la pénurie) à long terme. La véritable solution, bien que plus complexe et à long terme, passe par l’augmentation de l’offre et des aides ciblées aux ménages plutôt que par le contrôle des prix.
Le 30 août 2025, le CNDD-FDD a fêté ses 20 ans au pouvoir lors d’une cérémonie marquée par des discours sur la paix, la stabilité et le développement. Si le parti de l’Aigle se présente comme un pilier du redressement national, les indicateurs économiques et sociaux offrent un bilan plus contrasté.
Vingt ans après la prise du pouvoir du CNDD-FDD, l’économiste Jean Ndenzako analyse les conséquences économiques de l’abandon de l’Accord d’Arusha par le pouvoir actuel. Selon lui, cet accord, souvent abordé comme un compromis politique visant à pacifier la compétition pour le pouvoir est plus que cela : un instrument de crédibilité, capable de réduire l’incertitude, d’abaisser la prime de risque et d’améliorer les conditions d’investissement.
Conformément à la nouvelle loi adoptée en 2024, la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a lancé officiellement, le 19 août 2025 en commune Ngozi de la province de Butanyerera, une nouvelle phase de ses activités : les conflits liés aux terres et autres biens spoliés lors des crises cycliques qu’a connues le Burundi. La pilule ne passe pas pour certaines associations des victimes.
Le lancement officiel des travaux de construction du chemin de fer Uvinza-Musongati, le 16 août 2025 en commune Musongati par le président Evariste Ndayishimiye en compagnie du 1er ministre tanzanien, a suscité enthousiasme et espoirs pour certains et scepticisme pour d’autres. Les économistes relativisent : « Un projet plein d’opportunités, mais exigeant pour sa réussite. »
Vingt jeunes ont été stoppés à l’Aéroport Melchior Ndadaye de Bujumbura alors qu’ils se rendent à Dubaï pour le travail. Quatre individus, non encore identifiés, ont empêché leur embarquement alors qu’ils étaient en règle. Motif : ces jeunes n’ont pas passé par les agences de recrutement agréées. Nombre de Burundais se demandent comment des gens non habilités peuvent se donner le droit d’empêcher les gens de voyager.
Six médias avaient prévu d’organiser, le jeudi 14 août 2025, une édition spéciale en synergie sous le thème « Conséquences de la pénurie de carburant sur le transport des personnes et des marchandises. » Ils viennent d’essuyer un refus catégorique de la part du Conseil national de la communication (CNC) arguant qu’il n’y a aucune nouvelle information. Les professionnels des médias dénoncent une violation de la loi et une volonté de museler la presse.
Alors que le pays fait face à une pénurie de devises étrangères, le yuan chinois devient une monnaie autorisée pour les importations à partir de la Chine. Une décision inédite qui suscite autant d’espoirs que d’interrogations sur ses véritables enjeux économiques, monétaires et géopolitiques. Des gens du domaine s’expriment.
Pour cette deuxième partie de l’interview, le politologue Julien Nimubona analyse, sans détours comme d’habitude, les dernières élections législatives et sénatoriales, l’architecture du nouveau Parlement, le « balayage » de l’opposition, le mode de gouvernance du parti de l’aigle et ses dangers, le nouveau redécoupage administratif, etc.
La Tanzanie a sorti, le 25 juillet 2025, une ordonnance sur les licences commerciales qui interdit une quinzaine d’activités commerciales pour les non-ressortissants. Selon nombre d’observateurs, cette décision viole le Protocole portant création du Marché commun de l’East African Community (EAC). Le Kenya envisage des représailles mais après l’épuisement des voies diplomatiques. Gitega n’a pas encore réagi.
Le Burundi s’est doté d’un nouveau gouvernement composé de 13 ministres, dirigé par un nouveau Premier ministre, Nestor Ntahontuye, ancien ministre des Finances. Seuls trois ministres du précédent gouvernement ont été reconduits. De la crise persistante du carburant aux tensions diplomatiques, en passant par l’urgence des réformes macroéconomiques indispensables à la relance d’une économie moribonde, les défis sont nombreux. Pour nombre d’observateurs, ce nouveau gouvernement n’a tout simplement pas droit à l’échec.