Professeur d’université et observateur averti de la vie politique burundaise, Julien Nimubona livre une analyse sans détour du nouveau gouvernement récemment nommé. Dans cet entretien approfondi, il décrypte la logique de sa composition, les limites structurelles du système politique, les enjeux socio-économiques urgents, mais aussi la place réelle du chef de l’État face aux influences multiples. Pour le Pr Nimubona, l’heure est à l’efficacité concrète plus qu’aux discours. Une lecture lucide et exigeante d’un moment politique charnière.
Selon le ministre des Finances, Nestor Ntahontuye, l’Etat accuse un manque à gagner annuel de 1 600 milliards de BIF à cause de la non-utilisation de la machine de facturation électronique (MFE). Et pourtant, la loi de 2020 instituant la taxe sur la valeur ajoutée « TVA » rend obligatoire l’utilisation d’une MFE à toute personne assujettie à la TVA. D’aucuns s’interrogent sur cette inertie des services chargés de la collecte des taxes.
Le budget général de l’État pour l’exercice 2025-2026 est estimé à 5 258,6 milliards BIF, soit un accroissement des dépenses de 10 % par rapport à l’exercice précédent. Certaines taxes et impôts ont été modifiés, d’autres introduits. Les prix des documents de voyage ont été revus à la hausse. Beaucoup d’observateurs société civile et experts dénoncent un budget déséquilibré, perçu comme un fardeau pour le peuple.
Depuis le vendredi 4 juillet 2025, les gouverneurs des cinq nouvelles provinces ont pris fonction. Leur mandat est scruté de près par la population qui espère des solutions face aux multiples défis. L’opposition et certains observateurs de la scène politique burundaise dénoncent le verrouillage de l’appareil de l’État à tous les échelons.
En marge de la Session plénière de la 79e Assemblée des Nations-unies, Zéphyrin Maniratanga, ambassadeur du Burundi aux Nations- unies demande une reconnaissance du « génocide » des Hutu en 1972. Le président la Commission Vérité et Réconciliation (CVR), Pierre-Claver Ndayicariye, lui emboîte le pas. Une démarche qui vire vers une instrumentalisation politique de cette démarche selon certains observateurs.
Réunis à Gitega sous la présidence du Chef de l’Exécutif burundais, les acteurs politiques, les membres de la CENI, les anciens chefs d’État et quelques délégués de la société civile ont évalué le processus électoral du 5 juin. Même si la CENI défend la régularité des scrutins, l’opposition dénonce toujours des « irrégularités majeures ». Des voix sages en appellent à l’apaisement et à la responsabilité.
Bénéficier d’assistance en matériel de construction, avoir droit aux compteurs du courant électrique, être soutenus dans leurs projets, … Ce sont les doléances adressées aux nouveaux élus par les habitants du site de déplacés de Ryanyoni, zone Kabanga, commune Giheta de la province Gitega.
Le 18 juin 2020, Évariste Ndayishimiye prenait les rênes du pouvoir au Burundi. Cinq ans plus tard, son action apparaît comme un savant mélange d’avancées sensibles et de difficultés persistantes. À travers les domaines politique, économique et diplomatique, ce panorama retrace les réalisations majeures, les zones d’ombre et les défis qui ont jalonné les cinq ans.
Selon l’économiste André Nikwigize, les cinq ans de présidence d’Evariste Ndayishimiye sont caractérisés par une pauvreté extrême qui touche plus de 80% de la population, une corruption qui s’est maintenue à un niveau élevé, un pays isolé de la région et du monde, des déséquilibres financiers majeurs, une économie au bord de la faillite, des centaines de milliers de Burundais réfugiés vivant des conditions difficiles dans les pays voisins, un espace politique et civique fermé ainsi que des violations massives des droits de l’Homme.
Se soucier du bien-être de la population, former les femmes en gestion financière, réhabiliter les routes, multiplier les écoles et les adductions d’eau potable, fournir de l’électricité suffisante, … Telles sont les préoccupations qui devaient être à l’agenda des nouveaux élus selon les jeunes et les femmes de la commune et province actuelle de Gitega.
Les résultats provisoires des élections communales et législatives de 2025 ont été publiés au niveau national le 10 et le 11 juin, dévoilant un paysage politique largement dominé par le Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Toutefois, cette victoire est déjà contestée par l’opposition, qui soulève des doutes sur la transparence du processus électoral.
Selon l’économiste Jean Ndenzako, l’avenir du Burundi dépendra de la capacité du pays à surmonter ses défis structurels et à construire un système politique plus inclusif et représentatif.