Incendie à l’IFB : les pyromanes sont appelés « Peace & Love »

Ils ont littéralement mis le feu à la salle des spectacles de l’Institut français de Bujumbura(IFB) ce vendredi 10 mars 2012. Le public était surchauffé à blanc. Le groupe Peace & Love présentait son denier album, ’’Ingo murabe’’ (Venez voir). Ça méritait un détour. <doc3245|left>La salle est archicomble. Délire dans les 250 places assises et même entre les rangées. C’est toute la jeunesse de Bujumbura qui a convergé à l’IFB pour voir de leurs propres yeux vus le groupe ‘’des malvoyants’’, {Peace & Love}. De son Ruyigi natal, ce groupe qui a déjà conquis la capitale Bujumbura et tous les cœurs, s’affirme de plus en plus et confirme son talent. {Peace & Love}, c’est avant tout la maîtrise vocale dans une polyphonie parfaite, envoutante. {Peace & Love} chante juste dans une langue nationale (Kirundi) soutenue, les trémolos, les improvisations vocaliques en solo sont d’une mélodie digne des grands du R&B, … non de nos bergers avec leurs bucoliques, à la tombée de la nuit quand le troupeau rentre au bercail. C’est clair, il y eu un grand travail d’artiste abattu de ce côté-là : des heures et des heures de répétitions. Ceci vaut également pour le backing. Il est parfait, il est composé de cinq voix toutes différentes par le timbre. Il y a un jeune homme au milieu de quatre jeunes demoiselles de tailles différentes : une autre harmonie. Quand {Peace & Love} chante, il y a une magie qui s’opère, une sorte de complicité musicale et vocalique entre les deux principaux leaders du groupe, les deux ’’Stevie Wonder’’ burundais, Vianney et Bosco. Toujours en lunettes anti soleil. Un peu malvoyants, mais qu’importe, d’ailleurs on voit mieux avec le cœur, dit-on, et ces deux jeunes musiciens ont un grand cœur duquel coule des paroles d’amour qui ont rendu hystérique la gent féminine dans cette salle de l’IFB. Pour marquer cet album, ils étaient en tenue traditionnels, ’’Imbega’’. {Peace & Love} c’est également la maîtrise des instruments. Ces deux leaders du groupe sont multi instrumentistes. Vianney qui fait du ’’lead guitar’’ est au summum de son art. Il joue du solo avec une guitare semi acoustique et les sonorités produites témoignent d’une richesse musicale hors du commun. Il est aussi à l’aise à la batterie : «Il est parmi les grands de ce pays. Canjo Amissi peut reposer en paix, la relève est assurée », lance un spectateur, tout admiratif. Le complice de Vianney s’appelle Bosco. Une bête de scène malgré son handicap oculaire. Il chante tout en jouant à la guitare basse. Ils ne sont pas légion, des bassistes ayant ce don. Sa démonstration lui a valu des ovations nourries de toute la salle. C’est dommage, il n’y avait pas d’applaudimètre, il a carrément enflammé le public. Une diva appelée Samantha {Peace & Love} avait une invitée. Une diva nommée Samantha. Une des soprani les plus applaudies sur scène. Elle était là pour accompagner le groupe dans plusieurs chansons dont les deux tubes "Wobenga" et "Ninde"; de véritables hymnes à l’amour avec des paroles qui vous fendent le cœur d’émotions. Les spectateurs connaissaient par cœur les paroles de toutes les chansons du groupe et les deux leaders de {Peace & Love} ont su créer une symbiose musicale parfaite avec le public. Les refrains, les strophes, tout était repris en chœur. Cela a crée de l’ambiance, du bonheur à en mourir à l’IFB. Les thèmes développés par {Peace & Love} sont variés : il y a la déception, l’amour, la joie d’un jeune marié, l’éloge à la mère partie, le patriotisme, … « Il faut que les problèmes que nous avons connus soient une leçon pour un nouveau départ pour les Burundais épris de paix. Il faut que la jeunesse burundaise tourne la page et utilise sa force pour reconstruire le pays tant meurtri et non le détruire comme dans le passé », conclut Bosco, un des leaders de {Peace & Love}.