En marge de la conférence de Genève, Iwacu a rencontré Bengt Van Loosdrecht, responsable de la direction subsaharienne au ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas. Au moins 120 millions d’euros d’aide au Burundi pour les années 2012-2015. Mais le Parlement hollandais veille…
<doc5775|right>« J’apprécie beaucoup la conférence, c’est une occasion de faire le point, une occasion pour le Burundi de trouver d’autres partenaires ». Bengt Van Loosdrecht, responsable de l’Afrique subsaharienne au ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas apprécie aussi « le franc-parler qui caractérise les échanges. Nous autres Hollandais, nous avons la réputation de dire les choses directement. J’apprécie le discours franc que ce soit du côté du gouvernement ou des partenaires du Burundi. »
Au sujet de la coopération, Bengt Van Loosdrecht souligne que l’aide multi annuelle de son pays est déjà en cours. Le secteur clé de la coopération hollandaise reste le soutien aux forces de sécurité avec plusieurs volets : appui à la police, réintégration des anciens combattants, soutien à l’AMISOM. Les Pays-Bas soutiennent aussi la CNIDH.
Par contre, les cas des exécutions extrajudiciaires ont attristé les Pays-Bas « Le ministre de la Coopération, Ben Knapen, est passé au mois de juin au Burundi. Il a demandé que toute la lumière soit faite sur ces atteintes graves à la vie, aux droits de l’homme. » M. Van Loosdrecht précise : « Le Parlement de mon pays veut savoir ce qui se passe, veut que les suspects soient jugés. C’est ainsi que l’on construit un Etat de droit. »
Et apparemment, les Pays-Bas sont fermes avec ces principes. Déjà un programme d’appui à la police a été « momentanément gelé » en attendant que toute la lumière soit faite sur ces exécutions extrajudiciaires.
« Vous pouvez aller plus loin ! »
Malgré tout, pour les Pays-Bas, le Burundi a fait énormément de progrès. Bengt Van Loosdrecht, qui connaît bien le pays s’anime : « Le pays vient de loin, mais vous pouvez encore faire plus, il y a un tel potentiel dans votre pays !» lance-t-il, avec force.
Rappelons que pour les années 2012-2015, les Pays-Bas vont notamment allouer une aide pour 4 secteurs, sécurité (23 millions), sécurité alimentaire (54 millions), énergies renouvelables (10 millions), santé reproductive et des droits sexuels (12 millions). Signalons aussi une somme de 20 millions d’euros réservés aux ONG impliquées notamment dans le peace-building.
Les Pays-Bas restent donc très engagés aux côtés du Burundi. Mais un petit bémol : un nouveau gouvernement sera aux affaires à partir du mois de novembre. Et avec la crise, des nouvelles mesures d’austérité seront prises. M. Van Loosdrecht, reste optimiste : « Pour le moment, je n’ai pas les détails, je ne sais pas comment ces mesures vont affecter les budgets de la coopération, j’espère que l’enveloppe du Burundi ne sera pas touchée », conclut-t-il avec sourire.
