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Politique

Sous-Région : Une visite après un boycott

14/06/2019 Commentaires fermés sur Sous-Région : Une visite après un boycott
Sous-Région : Une visite après un boycott
La présence des groupes rebelles sera également évoquée.

Le Burundi avait boycotté la réunion des chefs de renseignements des pays des Grands Lacs en RDC. La visite du président congolais est une occasion de réchauffer les relations entre les deux pays.

Chapeautée par la SADEC, la CIRGL et l’ONU, cette session a réuni des représentants des services de renseignements du Congo, du Rwanda, de l’Ouganda, de la Tanzanie. Le Burundi, pourtant invité, a décidé de passer son tour. Un membre du gouvernement est catégorique : il est hors de question de s’asseoir avec les Rwandais, « nos ennemis » et partager nos renseignements avec eux. « Nous avons un contentieux très sérieux avec le Rwanda et, à ce stade, difficile de parler coopération,» explique une source au gouvernement.

Ce boycott a suscité beaucoup de questions et certains ont même évoqué un « refroidissement des relations burundo-congolaises ». Gitega aurait vu d’un mauvais œil le rapprochement de Kinshasa et Kigali, concrétisé par la présence du président rwandais aux funérailles de Tshisekedi père.

La visite du président congolais prévue ce vendredi serait une occasion de mettre fin à ce « refroidissement », car selon une source au gouvernement, « la RDC est un ami traditionnel et historique et nos relations sont loin d’être tendues ».

Le président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi a été invité par son homologue burundais, le président Pierre Nkurunziza. Les deux présidents devraient analyser notamment la question de la présence des groupes rebelles Burundais présents à l’est de la RDC. Il sera aussi question de la non-participation du Burundi à la réunion des renseignements des pays des Grands Lacs convoquée par le président congolais.

Enfin, cette visite intervient après la demande de la RDC d’adhérer officiellement à la Communauté d’Afrique de l’Est. Dans sa lettre adressée à Paul Kagame, président en exercice de cette communauté, M. Tshisekedi parle d’échanges commerciaux qui ne cessent de croître entre les opérateurs économiques de la sous-région.


>>Réactions

Léonce Ngendakumana « éviter toutes les réunions où le Rwanda est invité, c’est se mettre en prison »

Pour le vice-président du parti Sahwanya Frodebu, depuis le 13 mai 2015, le président n’est plus sorti du Burundi même dans une rencontre sans le Rwanda. Il explique les plaintes du Burundi contre le Rwanda « qui serait une source d’insécurité pour le pays ». Tout cela veut tenter de justifier pourquoi le Burundi n’a pas participé à la réunion. « Mais il est incompréhensible et injustifiable que le Burundi n’ait pas participé à cette réunion au moment où le gouvernement dit que beaucoup de mouvements qui sèment l’insécurité au Burundi se trouvent à l’est de la RDC. » Selon Léonce Ngendakumana, si le Burundi prenait cette grave décision de ne plus participer aux réunions où le Rwanda serait invité, cela voudrait dire qu’il n’irait plus dans les réunions de l’EAC, de l’UA, de la SADC, de l’ONU, etc. « Et ceci serait mettre à jamais en prison le Burundi et son peuple. Nous avons intérêt à avoir de bonnes relations avec le Rwanda ».

Sylvestre Ntibantunganya « une excellente nouvelle »

La visite du président congolais est une excellente nouvelle et cette demande d’adhésion l’est également pour le Burundi et la région, d’après l’ancien président. « Si la demande de la RDC est acceptée, cela ouvrirait des perspectives très prometteuses en matière commerciale et économique ».

L’ancien président estime que cela exige un climat de confiance et de sérénité entre les pays. « S’il y a un contentieux entre les pays de l’EAC, il faut qu’il soit réglé et qu’on trouve des solutions ».
Une sous-région qui fait aujourd’hui face à des litiges entre les pays.

Le président de la République est allé jusqu’à qualifier le Rwanda d’ennemi du Burundi, l’accusant de recruter des Burundais dans le camp de Mahama et de les former en vue de déstabiliser le Burundi. Il a adressé l’année dernière une correspondance au président en exercice de l’EAC de l’époque, l’Ougandais Museveni, demandant un sommet spécial pour régler cette crise. Un sommet qui n’est jusqu’ici pas à l’ordre du jour.

Un autre conflit ouvert existe entre le Rwanda et l’Ouganda, qui fragilise encore plus la sous-région.

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