Mercredi 24 avril 2024

Société

Plus de 115 mille cas d’abandon scolaire en deux trimestres

21/07/2016 15

Les effectifs des cas d’abandon scolaire font froid dans le dos. La Fenadeb lance un cri d’alarme et recommande au gouvernement de s’en préoccuper davantage.

Jacques Nshimirimana : « Même si ce sont 15 élèves, le gouvernement a le devoir de les maintenir à l’école.»
Jacques Nshimirimana : « Même si ce sont 15 élèves, le gouvernement a le devoir de les maintenir à l’école.»

«Les cas d’abandon scolaire prennent une allure très inquiétante au Burundi », déclare Jacques Nshimirimana, président de la Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance au Burundi (Fenadeb).

Cette dernière, selon son président, a compté 115.193 cas d’abandon scolaire sur tout le territoire burundais pour la période allant de septembre 2015 à avril 2016.

Pour la Fenadeb, les effectifs des abandons scolaires sont de plus en plus inquiétants, depuis l’éclatement de la crise en avril 2015. «La fuite vers l’étranger, les mariages précoces, la pauvreté, les grossesses non désirées et le désintéressement des enfants sont parmi les causes extrascolaires de ces abandons.» Elle considère que ce rythme d’abandon scolaire est l’une des conséquences des sanctions que la communauté internationale a prises contre le gouvernement burundais. Mais « le constat est que ces sanctions frappent plus les enfants que le gouvernement.»

Abandons«Il faut une stratégie nationale visant le maintien des élèves à l’école.»

La Fenadeb déplore que les rapports des directions provinciales de l’enseignement (DPE) fournissent des données statistiques des abandons scolaires et leurs causes, mais elle ne voit pas de suivi visant à réduire ou à juguler ce phénomène. Interrogé, Juma Edouard, porte-parole du ministère de l’Education, indique ne pas pouvoir se prononcer pour le moment car ils n’ont pas encore pris connaissance des rapports des DPE. Toutefois, il semble contester ces chiffres de la Fenadeb : « Si un élève a raté le premier trimestre et qu’il revienne au trimestre suivant, il est reçu sans problème. Je me demande si cette association a pris en compte ces paramètres.»

Jacques Nshimirimana assure que cela a été fait. Et de préciser que les rapports utilisés sont les mêmes que ceux envoyés par les DPE à leur ministère. « Je pense qu’il n’est pas question d’effectifs ici. Même si ce sont 15 élèves, le gouvernement a le devoir de les maintenir à l’école.»

La Fenadeb lance alors un cri d’alarme aux partenaires techniques et financiers de préserver l’intérêt supérieur des enfants burundais en finançant le secteur de l’éducation afin d’ «éviter que le Burundi ne devienne un centre de production des gangsters dans la sous-région.» Et au gouvernement, d’agir directement sur les causes intra et extrascolaires de ces abandons et de mettre sur pied une stratégie nationale visant le maintien des élèves à l’école.

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. congo

    Un sage africain écrivait : le monde actuel apprécie la compétence, l homme instruit est un lion . L ignorant n a pas de place ,C H K. . Il s est trompé sur le seul cas Burundi .Les non instruits ont pris les choses en main après avoir pris les armes. La suite est à être apprécié par tout un chacun.

  2. Jereve

    N’attendez pas que l’état vous donne les vraies raisons de cette hémorragie dans les écoles. Demandez aux parents et aux enseignants, vous comprendrez que les élèves désertent parce qu’ils ont faim. Il est très difficile de fréquenter assidument l’école quand l’estomac crie famine. Même ceux qui sont assez courageux pour y aller passent le gros du temps à somnoler sur les bancs. Le pouvoir peut dire qu’il n’y a pas de famine, c’est dans sa nature de dire que tout va bien ; mais les effets sont là, impossibles à cacher.

  3. NIYOYANDEMYE ISAAC

    Pas dire que gribouiller sur la photo se trouvant dans un manuel scolaire n,est pas un demarche a bannir si jamais tu avais frequente l,ecole.les manuels scolaires doivent etre proteger!

  4. Où va?

    Le régime actuel conduit le Burundi vers une catastrophe. Tous les signaux sont en rouge: politique, sécurité, santé, enseignement, économie, alimentation, diplomatie….

    • verité

      les robinets sont coupés, maais moi je voyais pas que c’ était une bonne solution de demander aux bienfaiteurs de couper, parce que qd ils coupe, il coupent pas seulement pour les gens que vous n’ aiment pas , c’ est y complis tous les parentés.

  5. Jereve

    Une école où un petit gribouillis sur une photo peut vous envoyer directement en prison, avouons que cela n’encourage pas à rester sur les bancs de l’école.

  6. Cette association doit interpeller Nininahazwe Pacifique et Sinduhije pour les pousser a cesser de droguer les jeunes pour les envoyer a se suicider en commettant du terrorisme et/ou en attaquant des Camps militaires. La place des enfants est l’ecole. Vous rendez un mauvais service a vos enfants.

    • KANYANA Libérate

      @HIMA Jeremy
      Les 3 premiers provinces où l’on trouve les abandons sont Ruyigi (23 649), Rutana (11 475) et NGOZI (10 903). Si Pacifique et SINDUHIJE ont pu convaincre les enfants de ces provinces à abandonner l’école, là vous leur donner des dons extra terrestres. Je ne comprends pas comment Pacifique va entraîner un enfant de MWUMBA voisin du Président à abandonner l’école. Les élèves ont compris qu’avec le CNDD FDD ce ne sont pas ceux qui sont instruits qui progressent dans la vie. Ils côtoient chaque jour des généraux qui ont le niveau du primaire. Les provinces qui ont connu les manifestations anti 3ème mandat connaissent peu d’abandons scolaires : Bururi (1982) et Mwaro (1678). Peut être plutôt que ces enfants sont devenus Imbonerakure et qu’ils passent la nuit à faire des rondes (Gukizura) et se reposent le matin fatigués et ne peuvent pas aller à l’école.

      • Arsène

        @Kanyana Libérate
        Très bonne analyse

        • Peter James

          @ Arsene,
          I’m wondering if u know what analysis stand for?

      • Peter James

        @ kanyana et Arsene,
        Muracari inyuma ibinjana 5.
        Abo basikikare baronse ayo grades kubera
        Ibikorwa vyabo bakoze.
        Ntimwibagire U na I cfr Bagaza.

    • Muhima Mweru

      Mr Hima, la Fenadeb a donnée les raisons qui sont derrière cette déperdition scolaire, mais comment pouvez vous accuser Mr Ninihazwe et Sinduhije? Il s’agit d’une diversion. Tu es de la famille du CNDD FDD qui ne veulent pas admettre l’échec de leurs politiques, d’une crise politique sans précédent causée par Nkurunziza. Par sa volonté de rester au pouvoir à tout prix, sans se soucier de difficultés de son peuple, voilà les conséquences et c’est le début.

      • Micombero

        Courage mon Frère, mais tu risques de pleurer demain

    • NGENDAMBIZI Jonathan

      Très bien dit HIMA Jeremy, il ne faut pas que NININAHAZWE Pacifique et SINDUHIJE Alexis poussent nos jeunes enfants à devenir la chair à canons des forces de sécurité en attaquant des camps militaires en étant drogués alors que leurs enfants suivent leurs études dans de prestigieuses écoles en Europe et en Amérique. La place des enfants c’est l’école.

    • Yves

      @Hima, porte-parole officiel des DD sur Iwacu : vous avez oublié les méchants colonisateurs belges, qui sont certainement à l’origine de cette désertion scolaire massive.

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