Jeudi 28 mars 2024

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Opinion* – La seule chose qui compte est l’économie

07/04/2021 16
Opinion* – La seule chose qui compte est l’économie

 

Un pays en paix et en état de droit attirerait  des milliers d’investisseurs à commencer par les Burundais intérieurs,  la diaspora ensuite et puis les Chinois, les Indiens, les Africains, etc.

Par Chris Harahagazwe

« It’s the economy stupid ! » affirmait le fameux slogan du président Clinton. Faustin Ndikumana se bat depuis des années pour ramener le pays à l’essentiel : la seule chose qui compte dans la nation est la gestion de l’économie pour créer des emplois capables d’absorber les millions de jeunes désespérés et assurer le bien-être des populations. Hélas, nous avons choisi depuis l’indépendance la voie de la haine grand-lacustre pour détruire et tuer au lieu de construire un pays de paix et de croissance.

En 1993, nous étions en paix et en démocratie, mais des militaires fous ont décidé de ramener la nation à la seule tâche que nous savons faire : détruire et tuer. En 2015, nous étions en paix et le grand journaliste kenyan Charles Obbo Onyango affirma que « personne ne pouvait s’imaginer qu’il y avait encore des gens suffisamment fous pour ramener le pays à la guerre ». Il faudrait par tous les moyens pacifiques possibles mettre le pays sur la bonne gouvernance et le respect des droits de la personne pour enfin nous consacrer à l’essentiel : créer des emplois pour les millions de jeunes désespérés et donner une vie digne aux populations afin de cesser d’être la honte de l’humanité à savoir le pays le plus arriéré, le plus pauvre et le plus malheureux.

Un pays en paix et en état de droit attirerait  des milliers d’investisseurs à commencer par les Burundais intérieurs,  la diaspora ensuite et puis les Chinois, les Indiens, les Africains, etc. Le plus grand secteur créateur d’emplois est le tourisme. Un touriste dit-on crée cinq emplois induits et tous les secteurs  profitent : construction, agriculture, services, transport, taxis, artisans, communication, etc. Un pays voisin est devenu en un rien de temps une destination touristique prisée et la troisième destination du tourisme de conférences en Afrique après Cape Town et Marrakech. Et pourtant nous avons plus d’attraction : une mer intérieure, le lac Tanganyika, des paysages du Mugamba beaux à vous couper le souffle qui seraient un paradis pour les touristes en quête de repos et de randonnées.

Ramener les hommes d’affaires investisseurs qui ont fui le pays


Un marché peu achalandé à l’intérieur du pays (Crédit photo R.)

Un pays en paix et en état de droit suscite l’épanouissement des PME, le secteur moteur de l’économie d’une nation. Si j’étais au pouvoir je ferais tout pour favoriser les PME et ramener les hommes d’affaires investisseurs qui ont fui le pays.

Je voudrais partager un témoignage personnel. J’étais un petit patron d’une ferme commerciale et j’employais 50 ouvriers agricoles majoritairement des Hutus avec quelques Batwa et un ou deux Tutsis. Ils avaient un salaire confortable, une assurance-maladie. Les hommes hutus et batwa sortaient le weekend dans le bar le plus huppé du village. La pauvreté c’est le manque de revenus. Ils s’habillaient en culottes amples et T-shirts bariolés à la mode américaine si prisée, des baskets aux pieds. Les femmes pouvaient se payer de beaux pagnes et les frais scolaires de leurs enfants. Leurs salaires « ruisselaient » dans toute la communauté suivant le principe économique de « trickle down economy ». Un boutiquier voisin m’a ébloui par sa formule keynésienne digne de Harvard School of Economics : « Ifaranga ntiriba iry’umwe ». En d’autres mots, le moindre sou provenant des salaires que tu paies se répand dans toute la communauté. Extraordinaire ! De jeunes Hutus me demandaient les larmes aux yeux de leur donner du travail. Moralité : l’ethnisme prôné si loin à Bujumbura est un leurre pour épater les esprits simples.

Il faut créer de toute urgence un climat de paix et un véritable état de droit pour l’épanouissement des investisseurs particulièrement ceux des PME afin qu’ils viennent créer des millions d’emplois pour les jeunes désespérés. It’s the economy stupid ! Oublions nos stupides haines, sinon par devoir évangélique, mais pour des motifs banalement économiques.   La seule chose qui compte est l’économie. Faustin Ndikumana a mille fois raison.

Chrysostome (Chris) Harahagazwe
Traducteur Freelance Anglais-Français
Membre fondateur de la Ligue Iteka
Auteur de nombreux articles sur la vie politique et sociale du Burundi

*Les articles de la rubrique opinion n’engagent pas la rédaction

 

 

Forum des lecteurs d'Iwacu

16 réactions
  1. Balame

    Je pense que Chris a raison sur au moins un point et personne ne l »a contredit.
    « Dans toutes les dictatures du monde entier, la mauvaise gouvernance et la corruption ne profitent qu’a une petite poignee de gens ».
    Ces dirigeants vont alors instrumentaliser les divisions religieuses, ethniques, regionales pour leur interet et juste se maintenir au pouvoir.

    Dans les annees 1960-1970, les pays les plus pauvres se trouvaient en Asie du Su Est.
    Maintenant c est en Afrique. Ko mutibaza ico kibazo?
    Permettez moi l expression, elevons un peu nos analyses et regardons plus loin que nos nez.
    Il suffit juste de regarder les pays ou ca va mal (en Afrique) et juste comparons avec le Burundi.
    Vous serez stupefait de voir que les causes du desastre sont quasi identiques dans toutes les republiques bananieres

  2. Aloys Jusho

    J ai lu avec intérêt l article de Mr Chris.
    J ai encore analysé les reproches véhiculés par différents intervenants.
    Tous manipulent avec dextérité la langue de Voltaire.
    Vous vous accordez tous sur le constat accablant : « Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres et les plus corrompus au monde ».
    C’est terrible que des intellectuels vomme vous soyez oncapables de cerner, d’hièrarchiser les causes, même les solutions.
    1) Oui les bailleurs ont fermé les robinets depuis 2015.
    C’est quelque chose de terrible pour un pays comme le Burundi
    2) Mais à qui est il par exemple imputable, la corruption qui gangrène le Burundi?
    3) Pour mieux éclairer les gens, il faut comparer les choses comparables.
    Le Burundi a les même problèmes de fond comme :Haiti , Rd Congo, Cameroun, Zimbabwe, etc…

  3. Jereve

    Nshimirimana exagère un peu en avançant qu’une quarantaine d’individus burundais (où a-t-il trouvé cette information?), de surcroît exilés à l’étranger, bloque les projets du gouvernement, car, semble-t-il nous dire, ces gens ont «des bras longs » et se font ouvrir facilement les portes des chancelleries occidentales. As-t-il voulu insinuer que notre gouvernement et toutes les structures autour de lui ont « des bras courts ou des bras cassés » à telle enseigne qu’ils se font devancer par une poignée d’exilés? Sur ce, je n’ai aucun doute: notre gouvernement a tout ce qu’il faut pour occuper le terrain dans les négociations spécialement pour booster les investissements aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Si nos autorités n’ont pas encore déployé toute leur capacité à se présenter comme interlocuteur privilégié de la communauté nationale et internationale, maintenant est le bon moment de se mettre en question et changer de stratégies. Ne perdons pas de temps à chercher les boucs-émissaires.

  4. Ngirente

    Votre envolée lyrique sur l’économie est stopée net par un retour brutal aux vieux démons qui semblent hanter votre univers mental. Ces derniers ont pour noms, ethnie, détruire, tuer, massacrer, génocide, folie, haine et j’en passe. Je vous invite à sortir de ce tropisme aveuglant qui vous amène à penser qu’au Burundi, la bonne gouvernance et le respect des droits de la personne appartiennent à un seul camp: le camp de ceux qui ne sont pas au pouvoir. Instrumentaliser ces deux concepts pour accéder à ce dernier en en faisant des préalables à la reprise de l’aide bilatérale à notre pays, c’est cela précisément qui crée  »des millions de jeunes déséspérés » et  »un peuple affligé par la misère » comme vous vous plaisez à le souligner. Au moins vous parlez de les mettre à l’honneur dans notre pays PAR TOUS LES MOYENS PACIFIQUES, c’est déjà ça! Votre cadre conceptuel est un serpent qui se mord la queue. Je ne m’étendrai pas davantage sur le sujet, monsieur Nshimirimana a déjà dit l’essentiel là-dessus.
    Pour revenir donc à l’économie (il faut bien qu’on y revienne n’est-ce pas?), le plus grand secteur créateur d’emplois c’est le tourisme, dites-vous? Les plus grandes destinations touristiques au monde sont la France et les États-Unis. Je vous mets au défi de me démontrer, chiffres à l’appui, la part du tourisme dans le PIB de ces pays, pour prouver que ce secteur y crée plus de richesse que l’industrie et les services.
    Pour relancer l’économie dans une perspective post covid-19, Joe Biden, le nouveau président américain,vient de proposer un plan gigantesque d’investissement massif dans les infrastructures, plan qu’il compte financer notamment en faisant passer l’impôt des entreprises privées de 21 à 28%. Pour notre pays, l’investissement dans les infrastructures pourrait se faire au moyen des aides directes, bilatérales ou multilatérales au budget de l’État, appuis budgétaires que vous et vos amis faites tout faire bloquer auprès des bailleurs, ce qui crée  »des millions de jeunes déséspérés » sans débouché et sans perspective, et un peuple qui se bat malgré tout avec dignité. Il est vrai que vous ne cessez de parier depuis 2015 sur la faillite imminente et l’effondrement de l’État au Burundi…
    Votre exemple personnel est édifiant à plus d’un titre. L’application d’un  »numerus clausus » en vue du respect de la représentativité ethnique au sein du personnel de votre ferme commerciale prête à sourire mais l’essentiel du propos est ailleurs: dans ce que font les uns et les autres avec le  »salaire confortable » que vous leur versez. Si pour les employés tutsi, les choses ne semblent pas très claires, pour les employés hutu et twa par contre, la cause est entendue: une fois qu’ils ont reçu de leur patron magnanime leur  »confortable paie », ils sortent, bien sapés, la dépenser dans le bistrot hupé du coin. La suite se lit à l’aune de la théorie du ruisselement semble-t-il… L’argent de la paye des employés de la ferme qui irrigue, arrose, asperge voir même inonde la communauté autour de celle-ci, c’est la fameuse théorie du ruisselement en effet selon vous.
    S’agissant de celle-ci, l’expérience démontre que cette théorie est un leurre, un miroir aux alouettes. En France, Emmanuel Macron soutenait le plus sérieusement du monde au début de son mandat que les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, la France d’en haut (et qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros) allaient conduire à des créations d’emplois qui bénéficieraient à la France d’en bas par effet de  »ruissellement ». Au moment ou son mandat est en train de s’achever (les élections en France c’est l’année prochaine), personne en France n’a une idée exacte des emplois créés par effet de ruisselement tout simplement parce que l’argent donné à la France d’en haut est resté en haut. La covid-19 n’a rien à voir là-dedans! Attention donc `ne pas récupérer à peu de frais certains concepts en vogue sans se coucier de leur efficacité opératoire. Gira amahoro!

    • Ngirente

      Une question tout à fait anecdotique en passant, monsieur Harahagazwe: est-ce que les employés de votre ferme commercial étaient syndiqués et connaissaient le code du travail? Ou vous estimiez que la magnanimité du patron devait suffire à leur bonheur?

  5. Chris Hara

    Réponse à Nshimirimana et aux autres,
    C’est un dialogue de sourds mais dialoguons quand-même car nous trouverons peut-être si Dieu veut un terrain d’entente pour enfin donner aux enfants de nos enfants un pays habitable. Pour nos enfants c’est raté il faut attendre la 3ème génération. J’écris parce que j’aime m’exprimer et j’ai un refus viscéral pour toute injustice d’où mon engagement pour la lutte pour les droits humains.
    Nous devons apprendre que chacun a le droit à son opinion. Nous devons à apprendre qu’opinion divergente n’est pas passible de mort. Des milliers ont été tués en 2015 parce qu’ils exprimaient pacifiquement une opinion autre. Des membres de famille ont été exécutés pour l’opinion de leurs parents comme le cas emblématique du juste parmi les justes Pierre-Claver Mponimba dont le beau-fils et le fils ont été massacrés pour le punir de ses opinions par parentés interposées. Suprême atrocité d’un pays dit chrétien. D’autres ont été mutilés, torturés, violés et exilés par centaines de milliers. J’ai déjà écrit des centaines d’articles dont certains ont eu un succès monstre suscitant des débats houleux. Voyageant beaucoup de par mon métier, je m’inspire d’autres expériences pour produire des analyses économiques et sociales pour éveiller les consciences sur l’impérieuse nécessité de transformer la société.
    Témoin de l’importation de l’idéologie du virus rwandais du génocide, je me fais la voix des sans voix pour le petit peuple tutsi massacrable et exterminable à merci depuis 1965. Si j’ose parler de l’injustice faite à ma famille maternelle décimée et mes tantes suppliciées de façon atroce, c’est un manque de peur utile pour rappeler les souffrances indicibles des autres familles victimes d’un génocide occulté et banni. J’ai déjà dit qu’il n’existe pas de souffrances ethniques mais humaines. Je suis tout autant habité par les souffrances hutues et j’écrirais des pages émouvantes sur mes amis d’enfance, voisins, fonctionnaires, prêtres, institutrices victimes du virus de génocide importé du Rwanda.
    Gacece dit qu’il n’y a pas de violations des droits humains ni de guerre. Deux mille jeunes ont été massacrés, mutilés, torturés, violés et des centaines de milliers d’autres exilés. Si ce n’est pas une guerre cela, je ne sais ce qu’est une guerre. Des milliers croupissent dans la puanteur des prisons pour le seul péché d’avoir une opinion différente. Je me suis occupé des mamans MSD et je connais le malheur des hommes prisonniers politiques. Certains sont morts des privations. D’autres ont vu leurs familles réduites à la misère noire. L’honorable Fabien Baciryanino est dans les geôles puantes de Mpimba pour des propos tenus au parlement alors que l’immunité parlementaire est un principe universel. Des journalistes d’Iwacu ont passé une année en prison pour avoir fait leur métier. Des militants politiques ont été exécutés pour le tort d’avoir cru en la promesse de la démocratie. Souvent dans mon amertume, je me dis que s’ils avaient su que leur engagement serait passible de mort, ils auraient laissé cette démocratie qui tue.
    Sur tweeter on m’a traité de « extrémiste », un qualificatif qui est affublé à toute personne qui ose dire que le petit peuple tutsi massacrable et exterminable à merci a le droit à la vie. On m’a accusé de faire montre de « AKAGAYE », l’éternel argument impossible à parer. Ma prétention d’avoir créé des emplois pour des hutus est, m’a-t-on dit, signe de mépris (Akagaye) comme si d’autres ne pouvaient pas créer des emplois. C’est exactement le problème. Il n’y a pas de création d’emplois pour des millions de jeunes et ma petite contribution valait ce qu’elle valait.
    Je ne crois pas en mon for intérieur de l’existence des hutus et des tutsis, c’est une création politique pour une société intellectuellement et économiquement indigente. J’utilise les termes hutus et tutsis par facilité d’expression puisque c’est le seul langage que l’on comprend.

    • Gacece

      « Ma prétention d’avoir créé des emplois pour des hutus est, m’a-t-on dit, signe de mépris (Akagaye) comme si d’autres ne pouvaient pas créer des emplois. C’est exactement le problème. »
      Non monsieur! Le problème se trouve dans le mépris et non dans la création d’emplois. Si vous disiez plutôt : « J’ai créé des emplois pour 50 personnes, toutes ethnies confondues »? Votre message passerait plus positivement.

      Voyez-vous, vos propos puent l’égocentrisme et l’orgueuil à plein nez! Et je vais peut-être vous aidez à voir autrement… Essayez ceci: au lieu de dire que vous aviez une majorité d’employés hutus, dites plutôt que vous aviez une majorité de clients hutus. À moins que vos produits (de ferme) étaient seulement destinés aux tutsis ou aux étrangers, ce dont je doute! Nous savons tous que le plus important pour un homme d’affaires n’est pas la façon dont il traite ses employés, mais dans ses profits.

      La plupart des compagnies dont la clientèle se trouve au Burundi ont une majorité de hutus comme clients! C’est une vérité indiscutable. Les hutus vous ont rendu riche cher monsieur! It’s the economy, stupid!

      Dernière chose : quand vous dites que vous ne croyez pas (en votre for intérieur) en l’existence de hutus et de tutsis, vous mentez! Et juste pour vous aider à le vérifier : « Espèce de hutu! »

      Comment-vous-êtes-vous-senti? Gardez la réponse pour vous, sauf si vous voulez continuer de mentir.

  6. Stan Siyomana

    Il est vrai que le tourisme au Burundi pourrait creer des emplois, mais je ne crois pas que (dans le cas du Burundi) « Le plus grand secteur créateur d’emplois est le tourisme… »
    Niyumvira ko tourisme y’uburundi ahanini izoba ijanye n’ikiyaga Tanganika n’impongore z’ibikoko vyo mw’ishamba.
    Amakenga mfise ni aya:
    1. Bizotwara uburyo bwishi mu gutunganya amabarabara meza, imiduga y’amabus meza aja kuri izo mpongore, no gutunganya neza services abatouristes bahabwa aho nyene mu mpongore.
    2.Bizosaba ko uburundi bushiramwo uburyo bwinshi mu kubaka amahoteli meza kandi yakira neza abayagendeye (hanyuma akazotinda amenyekana kurwego mpuzamakungu).
    3. Nk’urugero ni Lupita Island Resort & Spa mw’izinga riri mu kiyaga Tanganika (mu gice gikukira igihugu ca Tanzaniya).
    « Located on Lake Tanganyika, this 130-acre private island has eleven lavishly decorated, thatched-roof living spaces and two family cottages that offer breathtaking, uninterrupted views of Africa’s second largest lake… »
    https://www.tripadvisor.com/Hotel_Review-g2361361-d1068326-Reviews-Lupita_Island_Resort_Spa-Kipili_Rukwa_Region.html

  7. Nshimirimana

    Avec l’accord du modérateur , je réagis au propos de M. Gihugu. Si on était face à face M. Gihugu, je vous promets que vous n’alliez pas tenir une seconde dans votre argumentation . Je fais partie de cette minorité mais cette minorité qui reflète la grande majorité silencieuse pour laquelle les portes sont closes, ce peuple que l’on cherche à faire taire ou simplement ce peuple à abolir parce qu’elle ne vote pas comme il faut . Je ne suis pas constitutionnaliste mais je vous lance un défit de me dire en qoui M. Nkurunziza a violé les textes fondamentaux de notre pays . Au fait , si l’on s’aligne sur le discours communément admis ailleurs qu’au Burundi c’est à juste titre que vous affirmez que le mandat de 2015 fut anticonstitutionnel . Mais non ! Il s’agit simplement de l’histoire de l’arroseur arrosé car en effet , les deux dispositions de notre constitution avait été sciemment mis dans le texte pour pouvoir servir le moment venu. Ce moment ne s’est jamais présenté et finalement , ces deux dispositions ont servi à ceux qu’ils n’étaient pas destiné.
    Revenons sur le fond de la pensée de M Harahagazwe.La discussion tournait autour du constat que tout va mal dans le royaume de Ntare avec une analyse hautement intellectuelle mais qui occulte la vraie réalité . Ma réaction était de dire que si nous nous trouvons dans un tél état , les causes sont à chercher quelques part et dans son analyse, je ne m’y retrouve et cette majorité silencieuse non plus. JJ’ai évoqué l’attitude des burundais frères qui traînent jour et nuit notre pays dans la boue et si vous vous voulez des preuves , je peux vous les donner . Les règles de ce forum ne me l’autorise pas. En revanche, je peux esquisser, cher compatriote Gihugu, quelques éléments factuels pour te démontrer ce complot dont vous ne semblez croire . je vous lance en même temps un défi de me prouver le contraire . Quelques faits :
    – le combat contre le 3ème mandat commence avant même que feu Nkurunziza ne se déclare candidat. Pour ne pas me mettre en marge des règles de ce forum, je ne cite pas les faite et led noms des animateurs.
    – le combat a été alimenté par des hommes et femmes , parfois étrangers, avec des positions qui frisaient l’insolence et la condescendances . Je vous laisse apprécier par exemple les propos d’un certain Michel lors de ses prises de position dans des colloques à Louvain la Neuve et au sein de du parlement de l’Union européenne ,
    – le combat a été mené sur les plateaux des télévisions et sur ce, je vous laisse , Cher Monsieur Gihugu, apprécier les diffusions sur Fr3 de ces mensonges grotesques sur de prétendus massacres à Karusi. Je vous épargne les noms des invités sur le plateau pour commenter sur le génocide dont il était question à travers le reportage .
    – le combat s’est poursuivi à Genève où, les pas africains, alors qu’ils avaient voté une résolution à première vue réfléchi, se sont vu imposé le lendemain une nouvelle résolution qui plaise aux pays occidentaux ….
    – le combat s’est poursuivi à Paris avec le Tribunal Roussel etc…
    Vous voulez que je continue? Non je pense que ce n’est pas nécessaire … Pour revenir à notre débat , le Burundi s’en sortira quand vous, cher frère, moi et les autres apprendront que finalement , ce pays est notre mère patrie et que l’on doit l’aimer , le chérir , le construire …
    Tant que l’on se comportera comme pompier à Bruxelles , Paris, Genève , New York et ailleurs et qu’en même temps , l’on est pyromane à Cendajuru, Mukike, bref au Burundi, le développement attendra ! Ces cinquante pauvres hutu qui travaillaient pour sieur Haragazwe dans son exploitation attendront également .
    Gira amahoro dans un Burundi apaisé !

  8. Francis Gihugu

    Monsieur Nshimirimana, je ne suis pas sûr que vous êtes bien intentionné en niant les évidences. Je veux paraphraser Mr Joseph de Maistre qui disait que toute nation a les dirigeants qu’il mérite même si j’avoue même que nous avons les plus mauves que le peuple. En tentant d’affirmer ça c’est justement de voir, les intellectuels, coe vous qui étaient supposés éclairer la masse nier toute réalité,toute vérité. Il me semble que c’est même ridicule de revenir sur les causes de la crise de 2015. Qui sont ces puissances ou ces mains invisibles qui ont conseillé feu Nkurunziza à violer le compromis des accords d’Arusha? Qu’est ce qui avait empêché le parti au pouvoir à faire la chose la plus simple »trouver un candidat légitime et légal » pour éviter cette crise? Imaginer que vous affirmez que toutes personnes intelligentes, mûres qui avaient décidé de dénoncer cette violation sont manipulées par une « force extérieure ». Soyez vraiment honnête une fois dans la vie, accepter que les gens sont capables de se faire une opinion et défendre ce qui leur semble juste? Pourquoi infantiliser toujours les Burundais comme si ils ne sont pas capables de voir et de refuser une injustice? Les Burundais ont toujours lutté pour la dignité, juste comme les autres l’ont fait dans le monde. Ce n’est pas juste d-affirmer ce qui n’est ni juste ni crédible. Si nous ne sommes pas capables de comprendre que les gens peuvent se lever pour la dignité, si nous ne sommes pas capables de comprendre que la gestion d’un pays nécessite une honnêteté, un respect des engagements, des accords, nous sommes encore dans les conflits interminables. Il faut toujours voir ce qui est important pour éviter le conflit quand on est leader. Comme disait Mandela, c’est l’oppresseur qui impose la forme de combat et les armes mais pas l’oppressé. Dis mois si le feu Nkurunziza allait appeler son équipe avant le 25.04.2015 pour leur dire de chercher un autre candidat, pour le bien du pays, dis moi sincèrement ce que les Burundais allaient perdre. Juste comme il l’a fait d’ailleurs en 2018 quand certains des plus zélés disaient à qui voulaient l’entendre que le président sera tjrs le même jusqu’à mort.? Bref, le complotisme, le tribalisme et la politique paroissiale restent toujours d’actualité en Afrique en attendant le changement de mentalités, d’abord par les peuples, ensuite par les leaders. De toute manière, les leaders sont choisis parmi ce même peuple. Pour terminer sur une note d’espoir, contrairement aux faux intellectuels Africains qui crient toujours aux complots pour cacher leurs propres maux, je ne désespère pas que nous retrouverons la stabilité. Nous avons tendance toujours à commettre une erreur d’appreciation en voulant faire compétition avec les autres parties du monde qui ont parfois des siècles d’avance en matière de démocratie et de développement telles que nous les connaissons dans ce monde contemporain. Ne cherchons pas des bouc-emissaires pour nos propres échecs, cherchons plutôt à nous améliorer, assumons et les autres nous respecterons. C’est vieux comme le monde. Le Burundi n’est une une exception.

    • Ngirente

      Monsieur Gihugu, je ne crois pas que l’on peut contribuer à faire avancer le débat de quelque façon que ce soit en accusant les autres de  »nier les évidences », en reprochant aux intellectuels  »qui étaient supposés éclairer la masse, de nier toute réalité,toute vérité. Qu’Il (vous) semble que c’est même ridicule de revenir sur les causes de la crise de 2015 », c’est votre droit. Le hic c’est que dès lors qu’il s’agit de mouvements politiques, sociaux ou des phénomènes de société, la messe n’est jamais dite. Le rôle des intellectuels est justement de creuser, de questionner, d’investiguer, bref d’aller au-delà des évidences, sortir la masse de sa zone de confort! Un siècle et demi plus tard, on en est encore, en France, à analyser le mouvement insurrectionnel de la commune de Paris qui a eu lieu en 1871 après la capitulation de la France face à la Prusse. La gauche française encense le mouvement pour avoir inspiré les avancées sociales connues par la société française après la deuxième Guerre mondiale. La droite française reproche à la commune les destructions dont elle s’est rendue coupables lors de sa défaite face aux Versaillais. Une lecture bien différente donc d’un même mouvement sociopolitique.

      D’autre part, les gens qui ne pensent pas comme vous, les gens qui ne sont pas imbus des mêmes certitudes que vous ne sont pas forcément des gens qui n’ont jamais été honnêtes dans leur vie! Il faut reconnaître aux autres le droit de penser, d’agir et de faire des choix qui ne sont pas forcément les vôtres. C’est à ce prix que nous pouvons tous ensemble cheminer vers la vérité. Tous ensemble!

  9. Gacece

    Je n’ai pas de doutes que l’auteur de cette opition ait de bonnes intentions… mais, sa façon de s’y prendre transpire tellement de négatif que cela ne m’étonne pas qu’il suscite des réactions aussi virulentes à son encontre. Il devrait peut-être faire une profonde intronspection ou réexaminer sa façon de s’y prendre.

    Il parle de « haine » et de « haines » et omet de dire par où il les voit ;
    Il parle d’un pays qui n’est pas « en paix » mais ne montre pas par où se trouve la guerre ;
    Il parle d’un pays qui n’est pas « en état de droit » en omettant de démontrer que ce même pays était plus en « état de droit » lorsque son « business » était si florissant ;
    Il parle des employés en « ethnies » au lieu de simplement les appeler « des employés ».

    Tout ce que je peux dire à cet auteur est de d’abord commencer par se débarasser de cette attitude hautaine, ce dedain qui transparaissent dans ses écrits, même s’il veut faire croire qu’il est plein de vertus. Tant pis si ce commentaire n’est pas publié.

    Ensuite cher monsieur, soignez bien vos opinions car elles sont malades de la haine! Je ne sais pas à qui vous en voulez exactement, mais il est clair qu’il y en a au moins un!… Et j’espère que vous n’en voulez pas à toute une ethnie.

    Prenez ceci comme une opinion et non une vérité.

  10. Nshimirimana

    Cher Monsieur,
    Je ne vous connais pas mais je lis souvent vos opinions et autres prises de positions qui se réduisent et se résument souvent en des théories « dualistes » entre gentils/victimes d’un côté et méchants de l’autre….Vous avez la chance d’être dans de bonnes grâces d’Iwacu car vos opinions sont généreusement acceptées pour être diffusées, ce qui n’est pas toujours le cas pour les autres. Un regard critique sur ce que l’on appelle crise de 2015 et le rôle nocif qu’a joué la société civile n’a pas eu les mêmes faveurs. Tout ceci pour vous dire que ce développement tant souhaité par vous et par tous , moi y compris, trouve sur ce chemin des obstacles de taille. Il nous faudra des hommes et femmes de grande lucidité pour les affronter.
    C’est juste qu’«Il faut créer de toute urgence un climat de paix et un véritable état de droit pour l’épanouissement des investisseurs…» . Ici je cite mais, Cher Monsieur, se sont les Burundais qui ont appelé le monde libre à asphyxier le Burundi et son économie, à ternir son image, à le trainer dans la boue. Ils ont apparemment le bras long et des portes grandement ouvertes partout! Les décideurs de ce monde semblent être à l’écoute d’une quarantaine de personnes plutôt que de voir «ces jeunes désespérés et contribuer à donner une vie digne aux populations afin de cesser d’être la honte de l’humanité à savoir le pays le plus arriéré, le plus pauvre et le plus malheureux».

    Oui il y a des violations des droits de l’homme au Burundi mais le pays est loin d’en détenir le monopole. Le seul monopole est le traitement injuste que ce pays subit de la part des puissants et décideurs de ce monde avec la complicité de ses propres citoyens !
    Je ne suis pas partisan des théories complotistes mais le Burundi est victime de complot ! Il suffit de porter un regard sur la manière dont cette fameuse crise de 2015 est née et l’exploitation dont on en a fait pour s’en rendre compte ! S’il faut abattre les hommes et femmes qui ont duré au pouvoir, s’il faut sanctionner les peuples qui les ont engendrés, s’il faut vraiment s’attaquer aux violations des droits de l’homme dans le monde, le Burundi s’en sortirait avec les honneurs.
    Gira amahoro
    Note du modérateur
    Cher Monsieur. Ce procès d’intention à l’égard d’Iwacu est déplacé. Toutes les opinions, pour autant qu’elles ne véhiculent pas des insultes et des attaques personnelles sont acceptées et publiées.

    • Kagabo

      Merci bcp monsieur Shimirimana pour ta contribution en idée riche. Et si la majorité des Burundais auront le même regard et lecture de la situation en générale, le Burundi sortirait gagnant en tous. Merci encore une fois. Et ramba

    • SAKUBU

      Même constat que Monsieur Nshimirimana, je dirai vous avez marché sur ma langue y compris même votre point de vue sur iwacu malgré le déni du modérateur qui parle d’un procès d’intension.
      Note du modérateur
      Cette opinion de Harahagazwe ne pouvait pas être publiée?

  11. Fadjo st-james

    « It’s the economy, stupid » vient du stratège politique de Bill Clinton, un dénomé James Carville durant la campagne électorale de 1992.

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Editorial de la semaine

La fin du Phénix ?

Les dés sont jetés, les carottes sont cuites : le ministre de l’Intérieur a validé les conclusions issues du congrès extraordinaire tenu à Ngozi le 10 mars par des dissidents d’Agathon Rwasa. « Nous prenons acte du rapport et des décisions prises (…)

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