Jeudi 25 avril 2024

Santé

Le ministre Thaddée Ndikumana dans le collimateur du SYNAPA et du SNTS

01/03/2021 2
Le ministre Thaddée Ndikumana dans le collimateur du SYNAPA et du SNTS
Le SYNAPA et le SNTS accusent le ministre Thaddée Ndikumana d’être à la base du climat malsain régnant au sein de son ministère.

Dans une correspondance du 22 février adressée au Premier ministre de la République, le Syndicat National du Personnel Médical et d’Appui à la Santé Publique (SYNAPA), et le Syndicat National des Travailleurs de la Santé (SNTS) ne mâchent pas leurs mots. Pour les deux syndicats, en plus de la mauvaise gouvernance, Dr Ndikumana serait responsable du climat malsain régnant au sein du ministère ayant la santé dans ses attributions.

« Ayant déjà terni l’image du ministère en charge de la Santé auprès des partenaires, des travailleurs et des usagers de ce ministère, nous déplorons aussi le manque de dialogue social qui s’est érigé en règle », font savoir les deux syndicats. Dans cette correspondance, ces syndicats reprochent au ministre Thaddée Ndikumana d’être à la base d’un mauvais climat régnant au sein du ministère de santé publique et de la lutte contre le SIDA. Les deux syndicats lui reprochent de couper tout dialogue et les ponts de communication au sein du ministère en charge de la santé.

Le SYNAPA et le SNTS parlent aussi des scandales dans la gestion des ressources humaines, surtout les pots-de-vin et le népotisme dans les mutations en éloignant les uns des villes alors que les « surenchéris » du ministre sont ramenés dans des villes, des mutations que ces syndicats jugent arbitraires, non-demandées et non-négociées.
Dans cette lettre adressée au Premier ministre de la République, le ministre de la Santé publique est aussi reproché des manœuvres de violation des droits dans les recrutements. « Il viole les principes d’égalité des citoyens devant le service public », peut-on lire dans cette correspondance.

Le SYNAPA et le SNTS dénoncent la gestion opaque des fonds alloués à la Covid 19 au Burundi. Dans cette lettre, ils confient que selon les informations en provenance des services de gestion des fonds alloués à la Covid 19 au sein du ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le SIDA, «il semblerait qu’il existe un service de gestion de ces fonds parallèle aux services habituellement reconnus à travers l’organigramme habilité ».

Dans cette lettre, le SYNAPA et le SNTS ne manquent pas de fustiger le manque de culture de concertation des collaborateurs directs et des partenaires sociaux, surtout avant la mise en place des documents définissant le cadre normatif d’organisation de fonctionnement du ministère en charge de la santé, une pratique contraire aux usages des coutumes du monde du travail.

Pour clore leur correspondance, les deux syndicats évoquent un scandale dans la nomination d’un cadre par décret présidentiel au centre neuropsychiatrique de Kamenge, CNPK en sigle. Ces derniers disent que le ministre Thaddée Ndikumana a « piégé » le président de la République sortant, feu Pierre Nkurunziza, en lui faisant signer un décret présidentiel pour nommer comme directeur adjoint chargé des soins au CNPK un membre de famille du Dr Thaddée Ndikumana, alors que le statut de cette ASBL ne prévoit pas ce poste.

Iwacu a tenté de contacter le ministre en charge de la santé, Thaddée Ndikumana a maintes reprises, sans succès.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Gacece

    Si feu président Nkurunziza a signé un décret présidentiel pour nommer à un poste quelqu’un, c’est que le-dit décret a créé ce poste en même temps. Mais cela ne serait valable que si l’ASBL est financé par l’État, ce qu’il faudrait préciser. Inutile alors de tergiverser sur le fait que ce soit un membre de la famille de ce ministre ou qu’il y ait eu un piège. Le président avait des conseillers qu’il a écouté. Vous n’allez quand même pas nous convaincre qu’il a signé un décret sur un coup de tête, sans que personne d’autre ne l’ait lu!

    Au Burundi, le terme membre de famille a un sens élargi. Dans le cas qui nous concerne, il faudrait préciser si le membre de famille en question est son enfant, son frère ou sa soeur, ou l’un de ses parents. Si c’est un cousin ou une cousine, un oncle ou une tante, un neuveux ou une nièce, … il est où le mal? Surtout si la personne a les qualifications (études et/ou expérience) et les compétences requises pour le poste? On pourrait seulement invoquer un conflit d’intérêts si c’est le ministre lui-même qui procède directement à ces nominations de membres de sa famille ou à ces mutations. Si vous regardez les décrets nommant des cadres d’un ministère, il y a souvant 3 signatures : celle du président, celle du vice-président (sous Nkurunziza) et celle du ministre. Il doit y avoir eu un processus pour qu’un nom d’un candidat se rende jusqu’au bureau du directeur de cabinet du président, et les syndicats doivent être au courant de cela.

    Quant à la réorganisation du travail du ministère, je vois mal comment un ministre aurait assez de temps pour décider de qui va où et qui ne reste pas où, pour chaque employé. Donc, s’il y a des reproches et des doléances à faire, il faut les adresser à ses subalternes. J’espère aussi qu’il existe un procèssus de suivi des plaintes des employés pour résoudre ce genre de problème.

    Au cas où ces employés n’auraient pas bien compris, les litiges liés au mouvement du personnel doivent se traiter au cas par cas, parce que c’est individuellement qu’une personne est mutée à un autre lieu de travail. Et désolé, ce n’est pas au ministre de s’occuper du cas de chaque personne! Les syndicats peuvent épauler chacun dans ses démarches, mais ils ne peuvent pas décider d’accuser un ministre parce qu’il refuse de les écouter. Les personnes qu’il a mandatées pour réorganiser le travail de son ministère ne font qu’exécuter son agenda. Si on se présente devant le ministre pour se plaindre que ses employés ne devraient pas exécuter ses ordres, pourquoi écouterait-il?

    Maintenant si on revient dans la réalité… l’absès, il faut le créver! Est-ce qu’on peut s’entendre pour dire que le niveau du service à la clientèle dans les hôpitaux du Burundi est nul à ch…?! J’ai vécu des histoires et j’en ai entendu d’autres. Un exemple récent est cette histoire d’infirmières et infirmièrs d’un certain hôpital de Gitega qui n’aiment pas quand des médecins viennent de l’étranger pour des chirurgies gratuites pour corriger des malformations du visage ou des cataractes… Vous savez?… ces médecins chinois ou européens qui viennent dans le cadre d’un travail humanitaire! Eh bien, il y a des infirmiers qui usent de toutes sortes de stratagèmes pour s’absenter, se cacher,… pour ne pas être affectés au support de ces médecins parce que… apparemment… « ils les font trop travailler »!… Alors je vous laisse imaginer ce qui se passe quand ils se croient tout permis ou si on les laissent s’installer et s’éterniser dans la nonchalance, avec la complicité de leurs supérieurs, leurs amis et/ou collègues!… sans oublier la corruption et le favoritisme qui peuvent se développer si la personne reste dans la même place : privilégier ses connaissances et amis lors de rendez-vous, détournement de matériel, complicités entre collègues pour de mauvaises pratiques, les retards au travail ou dans l’accomplissement des tâches ainsi que les manquements et fautes qui ne sont pas dénoncés, etc.

    Il n’y a pas plus d’une semaine qu’on parlait déjà dans ce même site de cette histoire de commissionnaires pour des morgues dans un hôpital public!.. un scandale!… J’ai surtout cette impression que le ministre veut reprendre la main et le contrôle sur ce ministère et que les employés voient cela d’un mauvais oeil et décident de passer par leurs syndicats pour bloquer les changements. Cela s’apparente plutôt à une fuite en avant!

    Quelques fois le changement est bon et espérons que le fait que le ministre brasse ces cages-là va réveiller ces employés… Qui sait? Ils pourront peut-être réapprendre à travailler… et se mettre à travailler!

  2. Bundes

    Accusations graves! ! L’intervention du 1er ministre et du Président s’impose! ! Il paraît aussi qu’il serait complice dans le scandale « enfant ombudsman à l’aéroport Ndadaye  »
    mais il s’en est sorti !!

    Merci! !

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