Vendredi 29 mars 2024

Politique

La ratification de la Charte africaine de la Jeunesse saluée

14/01/2023 2
La ratification de la Charte africaine de la Jeunesse saluée
Thierry Ingabire : « La ratification vient en réponse aux différentes préoccupations des jeunes. »

Après la ratification de la Charte africaine de la Jeunesse par le président Evariste Ndayishimiye, ce 9 janvier 2023, les leaders des organisations des jeunes expriment leur gratitude.

« C’est une grande joie et une grande fierté pour nous » a réagi Thierry Ingabire, président du Conseil national de la jeunesse du Burundi (CNJB). Pour lui, le président de la République vient de prouver encore une fois son engagement ferme à hisser la jeunesse burundaise à un rang plus honorifique dans le concert des Nations. « Nous lui en remercions infiniment. »

M. Ingabire estime que la ratification de la Charte africaine de la Jeunesse par le Burundi vient en réponse aux différentes préoccupations des jeunes. Les pays africains, rappelle-t-il, y avaient pensé après avoir noté avec intérêt la situation des jeunes africains qui sont pour la plupart marginalisés suite aux inégalités des revenus, du patrimoine et du pouvoir, suite également au chômage et au sous-emploi, à l’accès précaire aux services de santé, à l’information, etc.

Attente de la non-discrimination

Le Burundi ayant ratifié la Charte africaine de la jeunesse, le président du CNJB espère que cela permettra aux jeunes Burundais de jouir de la non-discrimination comme le stipule la charte en son deuxième article, alinéa 2 : « Les Etats Parties prennent les mesures appropriées pour veiller à ce que les jeunes soient protégés contre toutes formes de discrimination sur la base du statut, des activités, des opinions ou croyance exprimées. » Et de poursuivre : « Cela voudra dire que désormais la jeunesse doit jouir des mêmes opportunités que leurs aînés. La méritocratie devra primer sur l’expérience pour donner la chance aux jeunes. » Pour lui, c’est un élément positif qui s’ajoute aux divers programmes de soutien aux initiatives des jeunes déjà initiés par le gouvernement de la République du Burundi.

Le CNJB s’attendent déjà au changement. « C’est un signe positif qui convainc notre esprit que le Conseil National de la Jeunesse Burundaise qui, jusqu’alors n’a pas de cadre légal, aura bientôt ses textes ratifiés par les organes habiletés », espère son président.
« Tout dépendra de la volonté politique »

Eric Ndayikengurutse : « Le gouvernement pourra s’inspirer des droits qui sont consacrés aux jeunes par la Charte africaine de la jeunesse. »

« C’est important que le Burundi ait rejoint le concert des nations africaines en ratifiant cet instrument juridique », observe à son tour Eric Ndayikengurutse, coordinateur national du Réseau des Organisations des Jeunes en Action(REJA). Pour lui, le Burundi en tant que pays africain était obligé d’appliquer la Charte africaine de la Jeunesse dans ses documents, dans ses projets etc. « Le quorum des pays exigé pour que la charte soit appliquée sur tout le continent avait été atteint. » Il se dit également qu’il y a des avantages que les jeunes Burundais vont avoir grâce à sa ratification, parce que, explique-t-il, elle consacre un certain nombre de droits aux jeunes notamment le droit à l’emploi, à la participation, etc. « Les jeunes auront une base légale de revendication de leurs droits consacrés par la Charte africaine de la jeunesse. » Il espère que les droits qui sont conférés par la charte seront pris en compte par le Burundi dans la conception de ses politiques et programmes publics.

M. Ndayikengurutse pense qu’il va y avoir un changement du côté des droits jeunes. Mais, nuance-t-il, tout dépendra de la volonté politique. « Si le gouvernement fait de la jeunesse sa priorité sûrement qu’il va y avoir des retombées positives en terme des droits des jeunes. » D’après le coordinateur de REJA, le gouvernement pourra se référer, s’inspirer des droits qui sont consacrés aux jeunes par la Charte africaine de la Jeunesse afin de tenir ses engagements et de garantir les droits des jeunes en ajustant les différentes politiques, les différents documents juridiques nationaux qui auraient des incohérences à l’égard de la Charte africaine de la jeunesse.

L’Association pour une Jeunesse africaine progressiste (AJAP) félicite le Burundi et le président de la République « pour cette décision sage et noble ». L’Union panafricaine de la Jeunesse a adressé aussi ses sincères félicitations au gouvernement de la République du Burundi pour avoir ratifié la Charte africaine de la Jeunesse. Pour elle, cela prouve son engagement pour le développement de la jeunesse. Elle considère que c’est une victoire pour le développement des jeunes Burundais et demande au CNJB de profiter de cette bonne volonté du président de la République.

Signalons que la Charte africaine de la Jeunesse a été adoptée le 2 juillet 2006 à Banjul (Gambie). En son article 12, elle propose l’élaboration de la politique nationale pour la jeunesse qui devra se fonder sur une consultation massive des jeunes et prévoir la participation active de ces derniers à tous les niveaux de prise de décision.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. blandine niyongere

    La ratification de cette charte est un pas de géant pour le Burundi en général et pour la jeunesse burundaise en particulier. Que les politiques prennent enfin conscience que dans la machine economique d’une nation,la jeunesse constitue la pierre angulaire pour un developpement à long terme. Que les concepts d’âge et d’ancienneté laissent place à la compétence.
    Blandine NIYONGERE, Secrétaire CNJ Mairie de Bujumbura

  2. Jacques Nyandwi

    En tant que président provincial du CNJ en Provence Makamba,je salue cette volonté réservée au développement durable des jeunes Burundais.
    J’espère que d’autres pays africains, ainsi que tous les continents vont optés le même chemin.

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