Pour Jean Ndenzako, professeur d’universités et ancien économiste à la Banque mondiale, à la Banque Africaine de Développement et à l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la Table ronde des partenaires au développement et investisseurs privés prévue les 5 et 6 décembre 2024 à Bujumbura représente une initiative majeure du gouvernement pour attirer les investisseurs étrangers, mais qui suscite à la fois espoir et questionnements quant à sa capacité à transformer concrètement le paysage économique burundais.
Que pensez-vous de cette prochaine Table ronde ?
L’organisation de cette Table ronde témoigne d’une volonté politique claire de repositionner le Burundi sur l’échiquier économique international. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique de recherche active d’investissements directs étrangers, essentiels pour atteindre les objectifs ambitieux de développement du pays. Toutefois, cette initiative stratégique arrive dans un contexte complexe.
Comment ?
Parlons d’abord des défis liés à un endettement croissant. Cette Table ronde intervient dans un contexte particulièrement délicat pour les finances publiques burundaises.
L’analyse des données sur l’évolution de la dette publique au cours de la dernière décennie révèle une situation préoccupante qui nécessite une attention urgente. Les chiffres sont éloquents : la dette intérieure a connu une progression vertigineuse, passant de 698 milliards de BIF en 2013 à 4334 milliards de BIF en 2023, soit une multiplication par 6 en 10 ans.
Plus inquiétant encore, cette augmentation s’est considérablement accélérée depuis 2020, exerçant une pression croissante sur les ressources du pays.
La dette extérieure n’est pas en reste, même si sa progression apparaît plus modérée. Elle est passée de 657 à 1840 milliards de BIF sur la même période, doublant presque de volume.
Quelles en sont les conséquences ?
Cette évolution témoigne des difficultés persistantes du pays à financer son développement par ses ressources propres. Cette structure d’endettement n’est pas sans conséquences sur l’économie nationale. Le recours massif à l’endettement intérieur assèche les liquidités disponibles pour le secteur privé, freinant ainsi les investissements productifs et la création d’emplois.
La prédominance de la dette intérieure, qui représente désormais plus de 70% de la dette totale, soulève des questions cruciales quant à la stratégie de financement du développement. Les banques locales, principales détentrices de cette dette, voient leur capacité à financer l’économie réelle significativement réduite.
Dans ce contexte, que doit faire le gouvernement ?
La Table ronde représente une opportunité majeure pour le Burundi de repenser sa stratégie d’endettement.
Le pays devra convaincre ses partenaires de la pertinence de ses projets de développement tout en démontrant sa capacité à gérer durablement sa dette. Les autorités burundaises devront notamment expliquer comment elles comptent inverser la tendance actuelle.
Le gouvernement travaille déjà sur plusieurs pistes, notamment l’amélioration de la mobilisation des ressources internes et le renforcement de la gestion des finances publiques. « Il est crucial d’optimiser nos dépenses publiques et de privilégier les investissements productifs », souligne un haut cadre du ministère des Finances. La question de la dette ne peut être dissociée des ambitions de développement du pays.
Avec un objectif de porter le PIB par habitant à 2000 dollars d’ici 2040, contre environ 350 dollars actuellement, le Burundi doit trouver un équilibre délicat entre ses besoins de financement et la soutenabilité de sa dette.
Les partenaires au développement attendront certainement des engagements concrets lors de la Table ronde. Le pays devra présenter un plan crédible de gestion de la dette, accompagné de réformes structurelles visant à améliorer l’efficacité de la dépense publique et à dynamiser les secteurs productifs de l’économie.
La diversification des sources de financement apparaît également comme un impératif. Le pays gagnerait à explorer de nouvelles formes de partenariats, notamment les financements mixtes associant les ressources publiques et privées, ainsi que les opportunités offertes par les fonds climatiques et les mécanismes de financement innovants.
L’enjeu est donc de taille ?
Le Burundi doit non seulement convaincre ses partenaires de la viabilité de sa stratégie d’endettement, mais aussi démontrer sa capacité à transformer ces financements en croissance économique durable et inclusive.
La réussite de cette Table ronde sera cruciale pour l’avenir économique du pays. Elle permettra de mesurer la confiance des partenaires internationaux dans la capacité du Burundi à gérer efficacement ses finances publiques et à mettre en œuvre les réformes nécessaires à son développement.
D’autres obstacles ?
Le climat des affaires est parmi les obstacles persistants à surmonter. A l’approche de la Table ronde, l’environnement des affaires au Burundi fait l’objet d’une attention particulière.
Les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères, Albert Shingiro, ont mis en lumière des pratiques préoccupantes qui entravent le développement des investissements dans le pays.
Le ministre n’a pas mâché ses mots et il a dénoncé des cas d’extorsion d’argent perpétrés par certains citoyens burundais à l’encontre d’investisseurs étrangers cherchant à s’implanter dans le pays.
Cette situation, particulièrement délicate, soulève des inquiétudes quant à la capacité du pays à attirer et retenir les investisseurs internationaux. Dans le monde des affaires, la réputation est cruciale. Les investisseurs communiquent entre eux et partagent leurs expériences.
Une mauvaise expérience peut rapidement avoir un effet boule de neige sur la perception du climat des affaires dans notre pays. Les autorités burundaises semblent toutefois déterminées à redresser la situation. Plusieurs chantiers de réforme sont actuellement en cours.
La transparence administrative figure en tête des priorités, avec la mise en place progressive de procédures plus claires et plus accessibles pour les investisseurs. Nous devons simplifier nos processus et les rendre plus transparents.
L’état des infrastructures reste un autre défi majeur. Routes, électricité, connexion internet : les besoins sont importants et constituent souvent un frein aux investissements. Nous ne pouvons pas attirer des investisseurs de classe mondiale sans leur offrir des infrastructures de base fiables.
Le cadre juridique et réglementaire fait également l’objet d’une attention particulière. Les autorités travaillent à l’élaboration d’un environnement légal plus stable et prévisible, élément essentiel pour rassurer les investisseurs sur le long terme. Des réformes sont en cours pour moderniser le code des investissements et l’adapter aux standards internationaux. A quelques jours de la Table ronde des investisseurs, ces défis prennent une dimension particulière.
Le succès de cet événement dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à convaincre les participants que des mesures concrètes sont prises pour améliorer l’environnement des affaires. Les enjeux sont considérables. Dans un contexte régional très compétitif, où les pays voisins redoublent d’efforts pour attirer les investissements, le Burundi ne peut se permettre de rester à la traîne.
La transformation de l’environnement des affaires apparaît comme une condition sine qua non pour atteindre les objectifs ambitieux de développement fixés par le gouvernement. La Table ronde de décembre représente ainsi une opportunité cruciale pour le pays de démontrer sa détermination à créer un environnement propice aux affaires. Les investisseurs seront particulièrement attentifs aux engagements concrets pris par les autorités pour résoudre les problèmes structurels qui persistent dans l’environnement des affaires burundais.
Que dire des investissements directs étrangers au Burundi ?
C’est un parcours semé d’obstacles. L’analyse des flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers le Burundi révèle une réalité complexe qui interpelle à l’approche de cette Table ronde des investisseurs.
Les chiffres racontent l’histoire d’un pays qui peine encore à capitaliser pleinement son potentiel d’attraction des capitaux internationaux.
La trajectoire des IDE au Burundi ressemble à des montagnes russes. Les données de la Banque mondiale montrent en effet une volatilité marquée des investissements étrangers, illustrant les défis persistants auxquels le pays fait face pour attirer et retenir les investisseurs internationaux.
Quels sont ces défis ?
Les récentes déclarations du ministre des Affaires étrangères, Albert Shingiro, ont jeté une lumière crue sur l’un des obstacles majeurs à l’investissement. « L’extorsion d’argent aux investisseurs étrangers par certains citoyens burundais est un problème qui ternit sérieusement notre image », a-t-il souligné lors d’une émission à la RTNB. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les investisseurs internationaux fonctionnent en réseau et partagent leurs expériences.
Malgré cela, le gouvernement burundais ne reste pas les bras croisés face à ces défis. Un ensemble de mesures concrètes est en cours de déploiement pour restaurer la confiance des investisseurs. La création d’un guichet unique pour les investisseurs figure parmi les initiatives phares. « L’objectif est de simplifier drastiquement le parcours de l’investisseur », explique un cadre du ministère du Commerce.
Ce guichet unique permettra de réduire les délais administratifs et de limiter les opportunités de corruption en centralisant les procédures. Le renforcement des mécanismes de protection des investissements constitue un autre axe majeur de la stratégie gouvernementale. « Nous devons garantir aux investisseurs que leurs capitaux seront protégés », souligne un juriste spécialisé dans le droit des affaires. Des réformes législatives sont en cours pour aligner le cadre juridique burundais sur les standards internationaux.
La digitalisation des procédures administratives représente le troisième pilier de cette transformation. « L’ère du tout papier est révolue », affirme un responsable du projet de modernisation administrative. La dématérialisation des procédures vise à réduire les contacts physiques, sources potentielles de corruption, et à accélérer le traitement des dossiers.
Des réformes salutaires ?
Ces réformes interviennent à un moment crucial. Les investisseurs internationaux sont plus exigeants que jamais. La concurrence pour attirer les capitaux étrangers s’intensifie, particulièrement en Afrique de l’Est où des pays voisins comme le Rwanda et la Tanzanie ont considérablement amélioré leur environnement des affaires.
La Table ronde représente une opportunité unique de démontrer la réalité de ces changements. Nous devons convaincre les investisseurs que le Burundi est entré dans une nouvelle ère.
Les autorités prévoient de présenter des projets concrets et des garanties tangibles lors de cet événement. Le succès de ces réformes sera crucial pour l’avenir économique du pays.
Sans un afflux significatif d’IDE, les objectifs ambitieux de développement du Burundi, notamment le passage à un PIB par habitant de 2000 dollars d’ici 2040, risquent de rester hors de portée. L’enjeu est clair : transformer les promesses en actions concrètes pour restaurer la confiance des investisseurs internationaux et faire du Burundi une destination attractive pour les capitaux étrangers.
Quid des indicateurs sociaux ?
Un long chemin vers le développement humain. Les indicateurs sociaux du Burundi dressent un tableau qui appelle à une mobilisation urgente des ressources. Les chiffres révèlent l’ampleur des défis auxquels le pays fait face dans sa quête de développement social et économique.
Le taux de pauvreté, qui touche encore 60% de la population, reste l’un des indicateurs les plus préoccupants. « Ce chiffre n’est pas qu’une statistique. Il représente des millions de Burundais qui luttent quotidiennement pour accéder aux services de base essentiels », souligne une travailleuse sociale de Bujumbura.
L’accès aux infrastructures demeure un défi majeur. Dans de nombreuses régions du pays, l’électricité reste un luxe plutôt qu’un service de base. « Sans accès fiable à l’énergie, il est difficile d’imaginer un développement économique durable », explique un expert en développement des infrastructures. Les données de la Banque mondiale montrent que le taux d’électrification reste particulièrement faible, notamment dans les zones rurales.
Le secteur de l’éducation présente également des défis considérables. Malgré des progrès dans la scolarisation primaire, la qualité de l’enseignement et l’accès à l’éducation secondaire et supérieure restent problématiques. « Nous formons les jeunes, mais nous devons aussi nous assurer qu’ils acquièrent les compétences nécessaires pour le marché du travail », note un responsable du ministère de l’Education.
Dans le domaine de la santé, les indicateurs montrent des avancées, mais les besoins restent immenses. La mortalité maternelle, bien qu’en baisse, demeure élevée par rapport aux standards internationaux. L’accès aux soins de santé de qualité reste inégal selon les régions. Nous avons besoin d’investissements massifs dans les infrastructures de santé et la formation du personnel médical.
L’accès à l’eau potable constitue un autre défi majeur. Malgré des progrès, de nombreuses communautés n’ont toujours pas accès à une source d’eau sûre et fiable. L’eau est la base de tout développement. Sans eau potable, nous ne pouvons pas parler de développement durable.
Les besoins en investissement semblent considérables ?
Des estimations suggèrent que des milliards d’USD seront nécessaires pour moderniser les infrastructures, renforcer les systèmes de santé et d’éducation, et améliorer l’accès aux services de base.
Ce sont des investissements que nous ne pouvons pas différer. La situation actuelle représente à la fois un défi et une opportunité. Un défi, car l’ampleur des besoins nécessite une mobilisation sans précédent des ressources. Une opportunité, car chaque investissement dans le développement social peut avoir un effet multiplicateur sur l’économie.
Les partenaires au développement qui participeront à la Table ronde de décembre seront particulièrement attentifs à ces indicateurs sociaux. « Nous devons montrer non seulement les besoins, mais aussi, notre capacité à transformer efficacement les investissements en amélioration concrète des conditions de vie », souligne un membre du Comité d’organisation de la Table ronde.
L’amélioration des indicateurs sociaux apparaît ainsi comme une condition sine qua non du développement économique visée par le Burundi. Sans un progrès significatif dans ces domaines, l’objectif d’un PIB par habitant de 2000 USDF en 2040 risque de rester hors de portée.
Justement, parlons de l’objectif de 2000 USD par habitant en 2040. Est-ce faisable ?
Un défi titanesque de la croissance burundaise. L’annonce par Alain Ndikumana, chef du Bureau d’Études Stratégiques et de Développement, d’un objectif de 2000 USD de PIB par habitant d’ici 2040, suscite à la fois espoir et questionnements dans les milieux économiques burundais.
Notre analyse approfondie des données historiques et des projections révèle l’ampleur du défi à relever.
Expliquez
C’est un objectif qui nécessite une véritable révolution économique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : pour atteindre ce niveau de développement, le Burundi devra maintenir une croissance annuelle moyenne de 9% pendant près de deux décennies. Une performance rarement observée dans l’histoire économique mondiale. L’analyse des données historiques est révélatrice.
Au cours des 20 dernières années, le PIB par habitant du Burundi a connu une croissance irrégulière et modeste, bien loin des performances nécessaires pour atteindre l’objectif fixé. « Le passage de 350 à 2000 USD représente un changement d’échelle qui va bien au-delà d’une simple accélération de la croissance », souligne un expert en développement économique.
Cette transformation requiert une refonte complète du modèle économique burundais. Les secteurs traditionnels, notamment l’agriculture qui emploie la majorité de la population, devront connaître une modernisation sans précédent. Nous devons passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale et moderne. L’industrialisation jouera également un rôle crucial.
Le pays devra développer de nouvelles capacités productives, créer des chaînes de valeur complètes et s’intégrer plus efficacement dans les échanges régionaux et internationaux. Sans une base industrielle solide, il sera impossible d’atteindre une telle croissance.
Est-ce que la tâche est facile ?
Les investissements nécessaires sont colossaux. Les infrastructures, l’éducation, la santé, l’énergie : tous ces secteurs devront bénéficier d’investissements massifs et soutenus. La prochaine Table ronde des investisseurs apparaît donc comme une étape cruciale dans la mobilisation des ressources nécessaires.
Les défis sont nombreux. La volatilité du contexte international, les contraintes environnementales, la nécessité de maintenir la stabilité macroéconomique : autant de facteurs qui complexifient la réalisation de cet objectif ambitieux. « Nous devons être réalistes sur les obstacles à surmonter », prévient un ancien ministre des Finances.
Pourtant, certains signes sont encourageants. Le pays dispose d’atouts considérables : une population jeune et dynamique, des ressources naturelles importantes, une position géographique stratégique. « Le potentiel est là, il faut maintenant le transformer en réalité », affirme un membre du Bureau d’Études Stratégiques.
La réussite de ce pari audacieux dépendra largement de la capacité du gouvernement à maintenir le cap des réformes sur le long terme. « La constance dans l’effort sera déterminante. Il faudra résister à la tentation du court-termisme et garder le cap malgré les difficultés. », souligne un observateur averti de l’économie burundaise.
A l’approche de la Table ronde, ces projections prennent une importance particulière. Elles constituent à la fois un objectif mobilisateur et un défi majeur pour l’ensemble de la société burundaise. Le succès de cette transformation économique historique dépendra de la capacité du pays à mobiliser toutes ses forces vives autour de cette vision ambitieuse du développement.
Que dire de cette Vision 2040-2060 ?
C’est un pari ambitieux face aux défis économiques actuels. Les récentes déclarations du chef du Bureau d’Études Stratégiques et de Développement à la présidence ont suscité de nombreuses réactions dans les milieux économiques burundais.
La Vision qu’il présente pour 2040 est à la fois audacieuse et prometteuse : multiplier par six le PIB par habitant, le faisant passer de 350 à 2000 dollars, tout en s’attaquant à la pauvreté qui affecte actuellement 60% de la population.
C’est un objectif qui peut sembler très ambitieux, mais nous devons voir grand pour notre pays. Cependant, le véritable défi réside dans la mise en œuvre concrète des mesures nécessaires pour y parvenir. En effet, l’ampleur de la transformation requise est considérable. Pour atteindre ces objectifs en moins de deux décennies, le Burundi devra maintenir un taux de croissance annuel soutenu, bien supérieur à ses performances historiques.
Cette accélération économique nécessite une refonte en profondeur des structures productives du pays. Les secteurs productifs sont au cœur de cette transformation attendue. Nous ne pouvons plus nous contenter d’une économie principalement basée sur l’agriculture de subsistance.
Il faut moderniser nos secteurs traditionnels tout en développant de nouvelles activités à plus forte valeur ajoutée. La formation professionnelle apparaît comme un autre pilier essentiel de cette transformation.
Le pays fait face à un paradoxe : un taux de chômage élevé chez les jeunes, alors que les entreprises peinent souvent à trouver les compétences dont elles ont besoin. « Nous devons repenser entièrement notre système de formation professionnelle », souligne un responsable du secteur éducatif. Il faut l’aligner sur les besoins réels de l’économie. Les infrastructures : routes, électricité, télécommunications constituent également un défi majeur.
Les besoins sont immenses et nécessitent des investissements considérables. Sans infrastructures modernes et fiables, nous ne pourrons pas attirer les investissements nécessaires à notre développement.
La diversification de l’économie représente un autre chantier crucial. Le Burundi doit réduire sa dépendance aux secteurs traditionnels et développer de nouvelles sources de croissance. L’économie numérique, les services modernes, l’industrie légère : autant de secteurs qui pourraient contribuer à cette diversification tant attendue.
Que faire concrètement ?
Le gouvernement devra convaincre les partenaires internationaux de la crédibilité de sa Vision, tout en démontrant sa capacité à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Le plus grand défi n’est pas tant dans la fixation des objectifs que dans leur réalisation concrète.
Nous devons mobiliser l’ensemble de la société burundaise autour de cette Vision, tout en maintenant un cap cohérent sur le long terme. Pour les observateurs, la réussite de cette transformation dépendra largement de la capacité du gouvernement à créer un environnement propice aux investissements, à moderniser les institutions et à maintenir la stabilité nécessaire au développement économique.
La prochaine Table ronde des investisseurs sera donc un moment crucial pour présenter cette vision et mobiliser les ressources nécessaires à sa réalisation. Le Burundi devra convaincre ses partenaires que ses objectifs ambitieux s’accompagnent d’une stratégie réaliste et d’une volonté politique forte de transformer en profondeur son économie.
Très bonne analyse mais qui esquive une question de fonds: la mauvaise gouvernance politique, l’opacité dans la passation des marchés publics la corruption ,le clientélisme et j’en passe. Tant que l’économie globale sera accaparée par une petite bourgeoisie compradore des prédateurs du parti au pouvoir et ses commissionnaires ces investissements ne serviront rien ce sera remplir le tonneau des des Danaïdes ?
« Petite leçon d’histoire, ou plutôt de mythologie ! Et pour cause, l’expression « tonneau des Danaïdes » est issue de la mythologie grecque. Eh oui ! Les Danaïdes étaient les cinquante filles de Danaos, roi d’Égypte et elles furent condamnées par les dieux à remplir un tonneau percé d’eau en enfer (quel enfer !) »J’aurais aimé que l’article parle des cas concrets: une loi minière incomplète favorisant les corrupteurs,une politique agricole incohérente (réforme de la filière café Odeca qui tâtonne sans objectifs précis,un état délabré des routes ne favorisant pas de développer optimalement le tourisme,beaucoup de réformes au préalable que les gestionnaires actuels de Ntare ne peuvent pas mener faute de manque de compétences on recrute selon l’appartenance du parti au pouvoir,sans voir les compétences. Merci professeur Ndenzako pour votre analyse académique pertinente,mais le chemin est long,j’aurais aimé comme on dit »kumunera inda ku rutoke » ,mais votre analyse théorique soulève des interrogations au niveau macroéconomique. Why nations fails? Certainement que vous avez lu ce fameux livre de deux éminents économistes. Parce que ces états sont devenus des « états voyous »