Jeudi 28 mars 2024

Culture

Au coin du feu avec François Ngeze

03/04/2021 5
Au coin du feu avec François Ngeze

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, François Ngeze.

Votre qualité principale ?

Je pense que je suis pacifiste. Pour preuve,  je suis souvent sollicité par mes proches pour les réconcilier  lorsqu’ils se sont disputés.

Votre défaut principal ?

La colère. Je me fâche très  rarement. Mais quand cela arrive, c’est le ciel et la terre qui te tombent dessus.

La qualité que vous préférez chez les autres ?

J’aime une personne éprise de paix, soucieuse  de préserver l’Unité nationale.

 Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

Par-dessus tout, je déteste le mensonge. Si quelqu’un a commis du tort à mon endroit, plutôt que de  penser qu’il est le plus rusé, il doit avoir le courage de demander pardon. C’est cela la grandeur.

La femme que vous admirez le plus ?

Ma femme. Elle est mon roc. Après bientôt 40 ans de mariage, à aucun moment, je ne l’ai vu se plaindre,  le visage renfrogné parce que le salon est bondé des gens de ma famille par exemple…Elle est d’une gaieté inouïe. Son sourire ne le quitte jamais.

L’homme que vous admirez le plus ?

Mon père, Emmanuel Bizimana. Un homme extraordinaire, dévoué, soucieux du bien-être de sa famille.

Votre plus beau souvenir ?

-Le 1er , c’est lorsque j’ai  réussi avec brio la 1ère  année primaire. De bonnes notes qui ont fait que je saute la 2ème année pour intégrer directement la 3e année. D’ailleurs, je me rappelle bien de la 1ère dictée que l’on a nous a donnée : « Le manioc est une plante qui pousse dans les régions chaudes. Il pousse  au Congo aussi bien que dans notre pays… »

-L’autre beau souvenir, c’est lorsque j’étais en 6ème année primaire. Au cours d’une messe qui avait été rehaussée par la présence de nombreuses autorités. Le  pasteur nous a demandé de baisser la tête pour prier. Quelques minutes après,  il s’est retourné pour me demander quel était mon vœu.

Innocent que j’étais, à haute voix, j’ai dit que j’ai demandé à Dieu, qu’une fois adulte, je sois ministre. A cet instant,  toute l’assemblée présente dans l’église s’est mise à rire.  Ce n’est qu’une fois la messe terminée que les gens ont demandé qui j’étais. Bref, j’étais devenu la risée de tout le monde.

-Mon 3e beau souvenir, c’est lorsque nous étions en exil au Rwanda. C’est en 1979, avec mes amis, nous sommes parvenus à chasser le président Bagaza du sommet France-Afrique. A ce moment,  nous nous sommes sentis ragaillardis. Nous avions compris que notre voix pouvait porter plus loin, même en tant que réfugié.

Un épisode peu connu. Raconte-nous…

Lors de ce sommet, comme pratiquement tous les invités parlaient  français, le maître d’hôtel a sollicité les étudiants de l’Université de Butare pour un coup de main. Et notre équipe en faisait partie. Mais, je dois avouer que nous étions de mèche avec les services de renseignements rwandais. Chargés d’assurer le service, nous en avons profité pour distribuer des tracts. Sur ces tracts,  vous pouviez lire : « Jean Baptiste Bagaza, président de la République sanguinaire du Burundi… »

Avide de la lecture, M. Bagaza s’est assis. Le temps d’ouvrir le dossier sous ses yeux. La stupeur avait déjà gagné toute la salle.  Et devant le scandale, M. Bagaza a vite appelé son 1er ministre. Un comité de crise s’est réuni. Dans la foulée, il a demandé au président Havyarimana de lui accorder la parole en 1er.

Et après ?

Tels étaient ses propos : «  A moins qu’il y ait des excuses officielles de l’hôte rwandais, face au scandale qui vient de se produire,  le Burundi n’est  plus à mesure de participer à ce sommet ». Par la suite, toute sa délégation a plié bagages. Assis dans notre coin, on venait de marquer un point.

Votre plus triste souvenir ?

La mort de mon grand frère militaire. Il était emprisonné à Rumonge. En 1969, il a été accusé de fomenter un coup d’État. Sa santé ne cessant de se dégrader suite aux mauvaises conditions carcérales.  Il  est finalement mort en 1972.

Quel serait votre plus grand malheur ?

Mourir en laissant mes enfants démunis (délaissés à eux-mêmes) ou se disputant entre eux à cause des biens familiaux. Heureusement, j’ai déjà tout planifié.  Le  testament  est déjà prêt.

Bientôt 70 ans, quel est votre plus grand regret ?

-Lorsque j’ai été  nommé ministre de l’Intérieur, je pense qu’il y a des erreurs que j’ai commises. Souvent, lorsque de telles nominations surviennent, pour imprimer une nouvelle dynamique, de nombreux responsables ont tendance à écarter certains de leurs collaborateurs directs. A ce niveau, j’admets que j’ai commis la même bourde en remerciant trois de mes proches collaborateurs. Au fil du temps, j’ai compris que le mieux aurait été de les encadrer, les écouter et non  les remercier.

-L’autre regret, c’est lorsque j’étais à mesure d’aider un de mes amis, et que je ne l’ai pas fait. Injustement, il avait  été dépossédé de ses biens. Fort heureusement, j’ai pu corriger mon tort. Partant de cette situation, j’ai compris qu’il faut oser, quand bien même difficile, parler haut et fort pour que la vérité triomphe.

Le plus haut fait de l’histoire burundaise ?

La lutte du parti Uprona  pour que le Burundi recouvre son indépendance.

La plus belle date de l’histoire burundaise ?

Le 5 février 1992. La charte de l’Unité nationale est un acte fondateur. Pour moi, elle a marqué l’entrée du Burundi dans l’histoire contemporaine.

La plus terrible ?

Le 13 octobre 1961, la mort du Prince Louis Rwagasore

Votre lieu préféré au Burundi ?

-J’aime être chez moi. Je ne sais si cela est lié à ma convivialité, j’aime recevoir des invités.  Partager un verre, un poulet…

-La pierre Livingstone. C’est mon autre endroit préféré. Lorsque j’ai envie de me ressourcer ou mettre mes idées au clair, j’y vais.

Le pays où vous aimeriez vivre ?

Le Burundi.  Avec toutes les accusations  à mon endroit, des proches, m’ont suggéré que pour ma  sécurité, il fallait que je quitte le pays. Certains bien placés m’ont même proposé l’asile au Canada, Angleterre, Suède…A aucun moment, je n’ai voulu céder à ces sollicitations.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Quand j’ai du temps et que les moyens me le permettent, je passe mes vacances en Normandie(France).

Votre rêve de bonheur ?

Voir mes enfants prospérer.

Votre plat préféré ?

A cause de ma santé, je ne mange plus de sel. Cependant,  le week-end, lorsque j’ai envie de me faire plaisir, je commande un poulet bien rôti ou un steak bien fait.

Votre chanson préférée ?

Particulièrement, je n’en ai pas. Mais, j’adore les chansons de Fréderic François, Jimmy Cliff. Aussi, j’ajouterai que lorsque mes jambes me le permettaient  encore, j’aimais  danser. Le style du genre « Kungfu Fighting »

Quelle radio écoutez-vous ?

Isanganiro. Sinon sur  la radio nationale, j’aime écouter les émissions d’une journaliste du nom de Félicité. A l’étranger, j’écoute la Rfi.

Votre passe-temps préféré ?

Pour m’occuper pleinement, j’ai repris mes études. Bientôt, je termine mon master en Développement communautaire. Et peut-être en mai, si Dieu le permet, je défendrai mon master en Leadership transformationnel : en tant manager stratégique des organisations à l’Université Lumière du Burundi.

A votre âge, ce n’est pas trop  vous surchargé ?

En aucune manière. Après avoir rempli le devoir de tout parent, il  était grand temps d’assouvir mon ardent désir : avoir un diplôme supérieur à ma licence. Après tout, il ne faut que j’habite sous le même toit avec des gens qui ont des diplômes supérieurs au mien, alors que c’est moi qui ai payé leurs études.

Le ministre Ngeze, après son mandat à Kigobe qui disparaît de la scène politique. Pourquoi ce choix ?

Des fois, les gens confondent être militant et être citoyen. Avant que tu ne sois le 1er , tu dois être le second. Pour tout dire, je suis resté ici. Des personnalités de diverses obédiences me consultent, et dans la mesure du possible je continue à donner mes conseils/mes points de vue.

Il semble que vous étiez proche de feu président Buyoya…Et c’est vrai?

Proche, je ne sais pas ce que vous voulez dire ! Sinon que l’on veuille ou non, il a fait bouger les lignes lors de son 1er passage à la présidence de la République. Voyez-vous, il  arrive au pouvoir au moment où tous les rapports entre Burundais sont guidés par l’ethnisme, les suspicions sont à leur comble. A cette époque, avoir le courage d’affronter la question ethnique avec toute cette horde de gens à tes trousses, oser dire qu’il faut déverrouiller l’espace politique…Ce n’était pas acquis d’avance.

Quel  souvenir gardez-vous de lui ?

Nous sommes en 1989. A cette époque, je suis secrétaire permanent de l’Uprona en Mairie de Bujumbura. A ce moment, à Cankuzo règne un climat de méfiance  entre la population et les forces de l’ordre. En homme de confiance, il m’appelle et me dit : «  Vas-y et rapporte-moi tout ce que tu auras vu, constaté ». De retour, je lui ai fait un rapport bien détaillé de la situation.

Quelle a été sa réaction ?

A ma grande surprise, deux semaines après, on m’informe que je dois passer à la présidence de la République. En fait, il vient de me nommer gouverneur de Cankuzo.

Le graal pour vous, j’imagine…

Loin de la ! D’emblée, un sentiment d’impuissance m’a traversé. Excepté le peu d’informations  collectées lors de ma dernière visite, je ne savais rien de cette  province. Pour tout vous dire, je n’étais pas aussi enthousiasmé par sa proposition.

Et alors,  avez-vous eu le courage de lui faire  part de vos états d’âmes ?

Absolument. Le lendemain, après une longue réflexion, j’ai demandé une audience. Je lui ai fait part de toutes  mes inquiétudes. Après m’avoir écouté, il m’a dit : « Monsieur Ngeze, puisque, comme tu le dis, tu as déjà identifié les problèmes dont souffre la province. Pourquoi penses-tu que tu ne seras pas à la hauteur ? ». Les dés venaient d’être jetés.

Vous voilà  gouverneur. Comment ont été vos premiers pas ?

Tout d’abord, je dois souligner l’accueil combien chaleureux du commandant du camp de Mutukura d’alors, un certain Alberic. Ensuite, il y avait cette méfiance entre « la petite élite » : les enseignants, les fonctionnaires, les pasteurs… et les forces de l’ordre. En fait, cette  fine  fleur intellectuelle de la province se sentait envahie par ces gens en uniformes.

Elle  digérait mal le fait que ces derniers ne cessent de leur donner des ordres alors qu’ils ne  sont même pas ressortissants de cette province.

Comment avez-vous fait pour désamorcer la tension ?

Quelques jours après, au cours d’une visite non officielle, le président de la République est passé me voir. Après lui avoir exposé la situation, il m’a demandé la solution. Je lui ai suggéré ceci : «Comme tout ce beau monde se sent lésé, il faut qu’il y ait des forces de l’ordre en qui il puisse se reconnaître ».    Nous avons décidé que tous les élèves qui échoueront au concours national devront  intégrer  le CI (Centre d’instruction militaire) de Bururi. Après  six mois de formation, tous ont  été mutés au camp de Mutukura. Je vous dis qu’au bout de  deux mois, la brouille s’était déjà dissipée.

Ensemble en exil au Rwanda avec Ndadaye, Ntaryamira, etc. Comment vos chemins se sont- séparés ?

Ce que les gens ne savent, c’est qu’en dépit de nos divergences politiques, la plupart des Frodebistes étaient mes amis. Ntaryamira était mon cousin direct, et Ndadaye,  les circonstances de la vie ont  fait que nos chemins se croisent. Toutefois, comme tout intellectuel, nous avions des divergences de vue. En tant fervent partisan de Lénine, je considérais qu’il fallait rentrer pour opérer la révolution de l’intérieur. Un idéal qu’on ne  partageait guère. La suite de l’histoire est connue de tout le monde. En 1982, je suis rentré.

Justement, comment étiez-vous perçu ? Quid de vos rapports avec les autres Hutus, alors que vous étiez ministre de Buyoya ?

De bons rapports. Le soir, on partageait de la bière. La condition était de parler du tout et de rien sauf de la politique. Mais, je ne cache pas que les Hutus de Nyakabiga me vouaient une haine viscérale. Sinon, constamment, j’étais  sollicité  pour que j’adhère au Frodebu.

Le parti Uprona qui a perdu de sa superbe. Un conseil pour redorer son blason ?

Ce n’est pas seulement pour les Upronistes. C’est pour tous les politiques. Ils doivent savoir qu’après avoir quitté les postes de grande responsabilité, il y a une vie. Il ne faut pas qu’ils volent d’un parti à un l’autre, usent  de coups bas pour faire tomber autrui, ainsi rester sur le devant de la scène politique.

Revenons  à la date  du 1er juin 1993(le jour où le président Ndadaye a été élu)?

En tant que compétiteur, comme tout militant,  ce serait mentir, si je vous dis que mon cœur n’était pas  brisé suite à la victoire du Frodebu Mais en bon démocrate, je n’ai pas voulu me dérober pour annoncer les résultats.

Un abattement total à ku Mugumya( QG de l’Uprona)  donc ?

Un terrible coup  à encaisser. Personne n’osait regarder l’autre  dans les yeux.

Un parti au pouvoir qui perd les élections. Aucun signe prémonitoire prédisant cette débâcle?

Quelques jours avant les élections, j’ai réuni certains des ténors du parti. Noir sur blanc, j’ai planté le topo général. D’une façon détaillée, de par  les rapports qui me parvenaient, je leur ai montré les scores de notre parti province par province, commune par commune. Et les chiffres étaient loin d’être favorables pour nous. Néanmoins, je leur ai dit que si on changeait de stratégie on pouvait accrocher les 55%.

Qu’aviez-vous  alors fait pour inverser la tendance ?

Vous savez, des fois, la confiance aveugle. Malgré ce clin d’œil, tout le monde était convaincu de la victoire.

Sinon, quelles étaient vos propositions ?

Il fallait que l’on soit plus proche du peuple, surtout les plus vulnérables. Durant la campagne, nos meetings se limitaient aux chefs-lieux des communes. Au fil du temps, une stratégie qui s’est avérée peu payante. Il fallait pénétrer tous les recoins du pays. Faire du porte à porte…

Uproniste un jour, uproniste toujours. Honorable Ngeze reste-il  Uproniste ?

Je suis uproniste et je le serai toujours.

Uproniste de quelle aile ?

Toute aile qui chérit et respecte les idéaux du Prince Louis Rwagasore et qui parlera du 1er ministre Ngendandumwe.

Pendant la  période précédant les élections de 1993, le Burundi a failli être géré par une conférence souveraine, à l’instar du Congo Brazzaville…

Tout à fait. La conférence souveraine, étant ce qu’elle était, j’ai dit au président de la République  que le moment n’était pas opportun. Parce qu’en acceptant cette conférence, les institutions allaient être dépouillées de toutes leurs prérogatives.

Que lui avez- vous alors  conseillé ?

Etant pédagogue, je lui ai dit d’aller progressivement. Ma proposition était qu’en 1er lieu, il se tient d’abord les élections communales. De là, en fonction des résultats, on allait voir ce qui se dégageait, la tendance générale, l’expression ethnique. Ainsi, après deux ans, organiser les présidentielles. Après tout patience et  longueur de temps font plus que force et rage.

Le Frodebu,  débouté dans sa demande d’un gouvernement de transition…

Avec le temps, une décision que je regrette qu’elle n’ait pas été prise. En fait, je pense que cela aurait permis au Frodebu de s’imprégner des méandres de l’administration et du fonctionnement des institutions. Ainsi, se familiariser avec cette armée et  le corps judicaire accusés d’être  mono-ethnique.

Parlez-nous de la fatidique journée du 21 octobre.  De loin ou de près, n’étiez-pas vous impliqué ?

Oooh mon Dieu, l’éternelle question…Bientôt trois décennies que la justice m’a blanchi. Mais, aux yeux des Burundais, je reste toujours le « mauvais garçon ». Pour revenir à votre question, je pense que les archives sont bien formelles. De loin ou de tout près, je n’ai jamais été  impliqué. Pour preuve, vous trouverez que c’est moi qui aie condamné en 1er le coup d’Etat, demandant le respect de la légalité…

Votre définition de l’indépendance ?

Être à mesure de prendre en main sa destinée, de penser sans contrainte aucune.

Votre définition de la justice ?

Jouir des droits et libertés  et s’acquitter de tous ses devoirs dans le strict respect de la loi.

Pédagogue, si jamais vous êtes nommé ministre de l’Education nationale, quelles seraient vos urgentes mesures ?

Il y a beaucoup de choses à faire. Actuellement, on introduit des réformes mais, il n’y a pas de programmes spécifiques pour les mener à bout. Un exemple, depuis l’avènement de l’école fondamentale, on a introduit de nouveaux cours (études milieu, etc). Mais, dans  les universités, aucun programme n’a été mis en place pour  les étudiants qui dispensent ces cours. Pour tout dire, à ce moment, le cours devient indigeste et pour l’enseignant et pour les élèves.

-Autre grief : le ministère travaille d’une façon disparate. Ce qui se fait au niveau du fondamental n’est pas bien connu au niveau du post fondamental, ce qui se fait au niveau du post fondamental n’est pas bien au connu au niveau de l’université… II n’y a pas de continuité. Ceci pour dire qu’il faudrait une refonte de la coordination.

Et figurez-vous que les conséquences commencent à se faire sentir. Maintenant, il y a des Burundais qui échouent en Ouganda.

-Autre chose, les étudiants doivent changer de mentalités. Savoir qu’à la fin de leur cursus universitaire, ce  ne sera  pas au gouvernement de leur trouver du travail. Ils doivent voler de leurs propres ailes.

Croyez-vous à la bonté humaine ?

Généralement, tout homme naît  bon, c’est la société qui le corrompt. Aucun Hutu ni Tutsi n’est né avec une mauvaise foi. Ce sont les aspérités de la vie qui le changent.

Pensez-vous à la mort ?

Des fois j’y pense. Mais, ce qui m’effraie, c’est ce moment transitoire qui fait qu’on passe de la vie à la mort. Ces minutes d’ « étranglement », je dois avouer que, des fois, elles m’effraient. L’autre crainte, c’est quitter ce monde en n’ayant pas servi mes semblables comme il se doit.

 Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?

Ce n’est pas pour me vanter, mais je sais que lorsque viendra ce moment, je serai assis à sa droite. En train de chanter des louanges à sa gloire. Et comme je sais que chaque jour qui passe, précipite l’échéance. Je fais tout pour rester dans ses bonnes faveurs.
Propos recueillis par Hervé Mugisha

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Kagabo

    Merci bcp à Iwacu d’avoir ouvrir ce forum, pour pouvoir echanger nos idées.

    Note du journal
    Ce n’est pas Iwacu qui avait fermé le forum

  2. Don

    Je reste persuadé que si nous burundais assumons notre passé (bon ou mauvais), notre role dans l’histoire de notre cher pays (bon ou mauvais) et que si on apprenait à simplement dire « pardon » pour nos manquements, alors on serait vraiment sur la voie de la réconciliation.
    Parfois le silence est plus honorable plutôt que d’insulter la mémoire de millions de concitoyens.
    Le chemin est encore long…

  3. Kagabo

    Ce qu’il ne mérité pas!!!! Un grand traitre de tout le temps, et je ne vois pas comment il est tjrs en vie?

  4. Le pacifiste

    Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?

     »Ce n’est pas pour me vanter, mais je sais que lorsque viendra ce moment, je serai assis à sa droite. En train de chanter des louanges à sa gloire. Et comme je sais que chaque jour qui passe, précipite l’échéance. Je fais tout pour rester dans ses bonnes faveurs. »

    En 1993, pendant 3 jours au Burundi, le sieur François Ngeze ne s’est pas contenté de se faire une petite place quelque part auprès de Dieu le père: il a littéralement pris Sa place! Maintenant le voilà prêt à se contenter seulement de siéger à sa droite! On dirait qu’il a découvert la modestie. Le miracle de Pâques sans doute! Il aurait pu nous annoncer que dans quarante jours il va monter au ciel avec (ou avant) le sauveur de l’humanité. On croyait la place à droite de Dieu le Père déjà réservée à son fils. D’ou il est supposé revenir sur terre pour juger les vivants et les morts. Eh bien, non! Le chef d’orchestre de la parousie c’est-à-dire le retour du Rédempteur assis à la droite de Dieu le père tout puissant, qui revient sur terre pour récompenser les bons et punir les méchants ce n’est plus Jésus-Christ c’est Franĉois Ngeze! Amen! Alléluia!

  5. Le pacifiste

    Votre qualité principale ?  »Je pense que je suis pacifiste ». Ah! ce cher Ngeze! toujours égal à lui-même! Évidemment c’est par pur pacifisme qu’il a accepté d’être le visage du coup d’État du 21 octobre 1993 au moment ou le pays était à feu et à sang! Dans la bouche de certains, il y a des propos qui résonnent comme un serment d’amour dans la bouche d’un travailleur du sexe!

    Votre défaut principal?  »La colère. Je me fâche très rarement. Mais quand cela arrive, c’est le ciel et la terre qui te tombent dessus ». Pauvres putschistes! Je n’aurais pas aimé être à leur place quand ils ont dû lui annoncer que le costume qu’ils lui avaient fait endosser quelques jours plus tôt était assurément trop grand pour lui! Et ce d’autant plus que le défaut qu’il  »déteste pardessus tout chez les autres c’est le mensonge! »

    L’homme que vous admirez le plus ?  »Mon père ». Ce n’est donc pas le major Pierre Buyoya? L’homme qui l’a sorti du néant, l’a fait gravir à la vitesse grand V les échelons de l’appareil d’État jusqu’à en faire un puissant ministre de l’intérieur puis un président de la république pendant trois jours? Eh ben…

     »Parlez-nous de la fatidique journée du 21 octobre. De loin ou de près, n’étiez-pas vous impliqué ?  »…je pense que les archives sont bien formelles. De loin ou de tout près, je n’ai jamais été impliqué. Pour preuve, vous trouverez que c’est moi qui aie condamné en 1er le coup d’Etat, demandant le respect de la légalité… » Ben voyons! Il est trop fort, le bonhomme! Il croit que les Burundais sont une bande d’amnésiques! Convoquer les archives et non la réalité des faits pour se justifier c’est insulter la mémoire du peuple burundais.

    Pensez-vous à la mort ?

     »Des fois j’y pense. Mais, ce qui m’effraie, c’est ce moment transitoire qui fait qu’on passe de la vie à la mort. Ces minutes d’ « étranglement », je dois avouer que, des fois, elles m’effraient. » Je pense aux minutes d’étranglement vécues par le président Melchior Ndadaye au camp du premier bataillon para dans la nuit fatidique du 20 au 21 octobre 1993 et les mots me manquent…

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Bio-express

Né en 1953 dans la commune Isare, colline Rutegama, suite aux événements de 1972, François Ngeze est  obligé de fuir au Rwanda. Il y poursuivra ses études universitaires. Licencié en Pédagogie, il enseigne les langues au Petit Séminaire de Kabwayi. En 1982, il décide de rentrer au bercail. Un choix qui lui attirera les foudres de ses amis. Le temps de se fondre dans la moule du parti, il est nommé  secrétaire permanent de l’Uprona en mairie de Bujumbura. Par  après,  il deviendra tour à tour gouverneur des provinces Cankuzo, Bujumbura (Rural). Après, il sera nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de l’Unité nationale. Ancien député élu dans Isare, actuellement, M. Ngeze consacre pleinement son temps à ses études et l’éducation de la jeunesse. Marié, il est père de six enfants et grand-père de trois petits enfants.

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  1. Kagabo

    Merci bcp à Iwacu d’avoir ouvrir ce forum, pour pouvoir echanger nos idées.

    Note du journal
    Ce n’est pas Iwacu qui avait fermé le forum

  2. Don

    Je reste persuadé que si nous burundais assumons notre passé (bon ou mauvais), notre role dans l’histoire de notre cher pays (bon ou mauvais) et que si on apprenait à simplement dire « pardon » pour nos manquements, alors on serait vraiment sur la voie de la réconciliation.
    Parfois le silence est plus honorable plutôt que d’insulter la mémoire de millions de concitoyens.
    Le chemin est encore long…

  3. Kagabo

    Ce qu’il ne mérité pas!!!! Un grand traitre de tout le temps, et je ne vois pas comment il est tjrs en vie?

  4. Le pacifiste

    Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ?

     »Ce n’est pas pour me vanter, mais je sais que lorsque viendra ce moment, je serai assis à sa droite. En train de chanter des louanges à sa gloire. Et comme je sais que chaque jour qui passe, précipite l’échéance. Je fais tout pour rester dans ses bonnes faveurs. »

    En 1993, pendant 3 jours au Burundi, le sieur François Ngeze ne s’est pas contenté de se faire une petite place quelque part auprès de Dieu le père: il a littéralement pris Sa place! Maintenant le voilà prêt à se contenter seulement de siéger à sa droite! On dirait qu’il a découvert la modestie. Le miracle de Pâques sans doute! Il aurait pu nous annoncer que dans quarante jours il va monter au ciel avec (ou avant) le sauveur de l’humanité. On croyait la place à droite de Dieu le Père déjà réservée à son fils. D’ou il est supposé revenir sur terre pour juger les vivants et les morts. Eh bien, non! Le chef d’orchestre de la parousie c’est-à-dire le retour du Rédempteur assis à la droite de Dieu le père tout puissant, qui revient sur terre pour récompenser les bons et punir les méchants ce n’est plus Jésus-Christ c’est Franĉois Ngeze! Amen! Alléluia!

  5. Le pacifiste

    Votre qualité principale ?  »Je pense que je suis pacifiste ». Ah! ce cher Ngeze! toujours égal à lui-même! Évidemment c’est par pur pacifisme qu’il a accepté d’être le visage du coup d’État du 21 octobre 1993 au moment ou le pays était à feu et à sang! Dans la bouche de certains, il y a des propos qui résonnent comme un serment d’amour dans la bouche d’un travailleur du sexe!

    Votre défaut principal?  »La colère. Je me fâche très rarement. Mais quand cela arrive, c’est le ciel et la terre qui te tombent dessus ». Pauvres putschistes! Je n’aurais pas aimé être à leur place quand ils ont dû lui annoncer que le costume qu’ils lui avaient fait endosser quelques jours plus tôt était assurément trop grand pour lui! Et ce d’autant plus que le défaut qu’il  »déteste pardessus tout chez les autres c’est le mensonge! »

    L’homme que vous admirez le plus ?  »Mon père ». Ce n’est donc pas le major Pierre Buyoya? L’homme qui l’a sorti du néant, l’a fait gravir à la vitesse grand V les échelons de l’appareil d’État jusqu’à en faire un puissant ministre de l’intérieur puis un président de la république pendant trois jours? Eh ben…

     »Parlez-nous de la fatidique journée du 21 octobre. De loin ou de près, n’étiez-pas vous impliqué ?  »…je pense que les archives sont bien formelles. De loin ou de tout près, je n’ai jamais été impliqué. Pour preuve, vous trouverez que c’est moi qui aie condamné en 1er le coup d’Etat, demandant le respect de la légalité… » Ben voyons! Il est trop fort, le bonhomme! Il croit que les Burundais sont une bande d’amnésiques! Convoquer les archives et non la réalité des faits pour se justifier c’est insulter la mémoire du peuple burundais.

    Pensez-vous à la mort ?

     »Des fois j’y pense. Mais, ce qui m’effraie, c’est ce moment transitoire qui fait qu’on passe de la vie à la mort. Ces minutes d’ « étranglement », je dois avouer que, des fois, elles m’effraient. » Je pense aux minutes d’étranglement vécues par le président Melchior Ndadaye au camp du premier bataillon para dans la nuit fatidique du 20 au 21 octobre 1993 et les mots me manquent…

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