Dans la nuit de dimanche à lundi 8 décembre, des milliers de Congolais ont franchi dans la précipitation la frontière burundo-congolaise passant par la colline Kaburantwa, en zone Buganda, de la commune Bukinanyana, en province de Bujumbura, fuyant des affrontements d’une rare intensité entre FARDC-Wazalendo et les combattants de l’AFC-M23.
Ces familles épuisées parlent de bombardements meurtriers et de destructions dans plusieurs localités du Sud-Kivu. Accueillies provisoirement dans des structures communautaires et dans un nouveau site de transit de Kansega, elles implorent une aide humanitaire urgente.
Ces réfugiés congolais par milliers sont arrivés en catastrophe sur le sol burundais. Ils se sont principalement concentrés sur la transversale 6, au niveau de la colline Kaburantwa. Selon les habitants, la nuit avait été rythmée par des tirs nourris et des bombardements lourds ininterrompus.
Parmi les personnes en fuite figuraient de nombreuses femmes et des enfants, ils parlent de corps sans vie laissés de l’autre côté de la frontière. Exténuées, plusieurs familles expliquent avoir parcouru de longs trajets depuis leurs localités détruites. Ils parlent de villages fantômes, vidés de leurs habitants.
Plusieurs réfugiés interrogés affirment que des bombes sont tombées sur leurs maisons, tuant plusieurs personnes. Les localités de Luvungi, Bwegera, Luberizi, Mutarule et Sange sont citées parmi les plus touchées.
Le ministre burundais de l’Intérieur et les humanitaires partis s’enquérir de la situation

Ceux qui ont réussi à s’échapper racontent avoir vu « des gens tomber sous les balles et les explosions d’obus » et des habitants en débandade dans des quartiers entiers vidés dans la panique générale. Arrivés au Burundi, les réfugiés ont été temporairement accueillis dans des ménages locaux, des églises et des écoles, en attendant une prise en charge plus structurée.
Un nouveau site de transit de Kansega a été ouvert en urgence sur la zone Ndava, toujours dans la commune de Bukinanyana. Mais les conditions y sont très précaires : presque aucun abri n’est encore disponible, l’accès aux soins est inexistant, et l’eau potable manque.
Les humanitaires alertent déjà sur un risque élevé d’épidémies, notamment de choléra, faute d’hygiène et de moyens de purification de l’eau de rivière. Une intervention gouvernementale en urgence, mais des besoins immenses.
Le ministre burundais de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Léonidas Ndaruzaniye, s’est rendu sur place pour constater l’ampleur de la crise humanitaire.
Il a assuré que le gouvernement avec l’appui du HCR et d’autres organisations partenaires, ’’est en train de chercher des solutions rapides’’ afin de reloger ces réfugiés et fournir des vivres et une assistance sanitaire.
Cependant, face à l’afflux massif des réfugiés et aux conditions d’accueil extrêmement limitées, les autorités locales craignent que la situation ne se détériore rapidement sans un appui soutenu pour soulager ces milliers de Congolais fuyant les combats.









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