Vendredi 19 avril 2024

Santé

Vaginisme : quand le corps dit non

07/02/2019 Commentaires fermés sur Vaginisme : quand le corps dit non
Vaginisme : quand le corps dit non

Traduit par la contraction des muscles vaginaux empêchant toute pénétration, ce trouble sexuel féminin, majoritairement psychologique, pourrit la vie de certaines femmes.

Si Mignonne (pseudonyme) a beau avoir trouvé le mari de ses rêves, passer 10 ans sans rapports sexuels est le pire cauchemar de sa vie. Frôlant la quarantaine, elle vient de totaliser 10 ans de mariage. Elle n’a pas encore d’enfants.

Depuis sa nuit de noces, aucun rapport sexuel n’est réussi. La pénétration est impossible. Les médecins, elle en a consulté de toutes les couleurs. « Tout est normal », lui disaient-ils.

C’est après avoir consulté un psychologue que la racine du problème a été découverte. Mignonne a subi un abus sexuel dans son enfance. « Elle a développé un traumatisme qui repousse tout contact sexuel avec un homme », témoigne son thérapeute.

Après avoir subi un traitement psychologique, Mignonne retrouve la joie de vivre. Elle est enceinte de son premier enfant.

Le gynécologue Floribert Kayonde indique que le vaginisme est un dysfonctionnement sexuel qui se traduit par une contraction involontaire des muscles pelviens (autour du vagin) qui empêche toute pénétration. Pour expliquer le caractère involontaire de ce resserrement, Dr Kayonde le compare avec le clignement de l’œil à la pénétration du moucheron.

Il existe deux types de vaginisme : le vaginisme primaire et secondaire. Le premier concerne les filles vierges. Il apparaît au début de la vie sexuelle de la concernée. Le vaginisme secondaire apparaît après une vie sexuelle satisfaisante et sans problème particulier.

Le traumatisme sexuel à l’origine

Dr Kayonde indique que le vaginisme est le plus souvent un trouble psychologique qui aura généré la phobie ou la peur panique de la pénétration vaginale. « La non-intégration du vagin dans le schéma corporel. La femme connaît mal son corps. Elle se représente un vagin étroit. Elle n’a jamais regardé ou explorer ses parties génitales ».

Gervais Irankunda, psychologue clinicien, parle également d’une maladie d’ordre psychique. Il fait savoir que le traumatisme sexuel, la mauvaise expérience antérieure… génèrent la phobie de tout contact sexuel avec un homme.

Si la victime subit un abus sexuel avant la puberté, explique M. Irankunda, elle développe souvent un dégout sexuel. « Les muscles de son vagin auront toujours tendance à se contracter à chaque fois que le sexe opposé l’approchera ».

Le gynécologue Floribert Kayonde évoquera, dans certains cas, une origine biologique : « Un obstacle physique (une membrane) peut causer la fermeture du vagin, même si cela reste très rare. »

L’hymen très serré peut aussi en être la cause. Il évoque, par ailleurs, des infections vaginales chroniques qui entraînent la sècheresse vaginale et provoquent des douleurs empêchant la pénétration.

Loin d’être une fatalité

Le sexologue français Pierre Desvaux rassure : « Ce trouble sexuel féminin se traite souvent vite et avec de très bonnes chances de guérison. » Il explique que l’approche psychologique permettra d’identifier l’origine de ce trouble et d’aider les femmes à se réapproprier leur vagin, à le connaître et à l’apprécier. « Les patientes ont besoin d’être informées sur leur anatomie ».
L’autre approche de la thérapie est mécanique, assure ce sexologue. « Les patientes s’entraînent chez elles avec des dilatateurs du vagin de plus en plus gros et suivent une rééducation du périnée pour que le muscle apprenne à se détendre ».

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