Vendredi 19 avril 2024

Société

Une jeunesse autonome, un projet utopique?

13/12/2016 7

Un plan stratégique d’autonomisation et de développement de la jeunesse 2016-2020 a été présenté en Conseil des ministres du 30 novembre. La croissance est un préalable à son exécution, estime un consultant indépendant.

Bata, lieu où fourmillent des chômeurs dans la mairie de Bujumbura
Bata, lieu où fourmillent des chômeurs dans la mairie de Bujumbura

Parmi les activités prioritaires envisagées dans les trois prochaines années pour endiguer le manque d’emploi, la mise en place des structures d’identification de tous les jeunes chercheurs de l’emploi.

«Il faut d’abord que nous ayons des données chiffrées sur le nombre des jeunes en quête d’emploi», affirme Isaac Ndayisenga, le directeur général de la Jeunesse. Par jeune, souligne-t-il, il entend toute personne dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans.

Emmanuel Nduwarugira, le directeur de l’Office Burundais de l’Emploi et de la Main d’œuvre (OBEM), affirme que le taux de chômage global de cette tranche d’âge est de 3,7%, selon une enquête réalisée par l’ISTEEBU sur les conditions de vie des ménages réalisée en 2014.

Avec ses partenaires, souligne le directeur de la Jeunesse, le ministère prévoit également la promotion des initiatives de jeunes par l’introduction d’un fonds pour les financer. « Des crédits pourront être accordés sous des conditions moins lourdes.»

Le directeur de la Jeunesse fait remarquer l’inadéquation entre les formations acquises et les besoins du marché : «Nous prévoyons pour remédier à cela de faire faire des formations adaptées aux besoins du marché du travail.»

Un plan réalisable, mais…

Le ministère compte également promouvoir l’accès à des opportunités d’emploi. « Cela n’exclut pas la création d’espaces avec accès à internet pour permettre la jeunesse de connaître des offres d’emploi», rassure le directeur général de la jeunesse.

Ce plan, fait-il également savoir, envisage la promotion de la mobilité des jeunes dans la sous-région pour saisir des opportunités d’emploi. «Des facilités dans l’obtention des documents et des frais d’installation peuvent être accordées.» Et de conclure qu’une forte collaboration entre le secteur privé et public est prévu : « Il faut que les offres d’emploi du secteur privé soient aussi officielles et publiques.»

Aloys Nivyimana, consultant indépendant en gestion de développement, estime que ce plan stratégique est ambitieux.
Le seul volet d’inadéquation entre la formation et l’emploi, assure M. Nivyimana, nécessiterait que les réformes dans le système éducatif soient bien pensées. «Il faut injecter des fonds dans les centres d’enseignement des métiers car si ces élèves sont bien formés, ils seront les futurs occupants de postes techniques.» Or, rappelle-t-il, les élèves qui n’ont réussi ni aux examens ni au concours sont à la maison, ce qui hypothèque déjà leur réussite ultérieure.

Il recommande aussi la création des cadres de rencontre entre les éducateurs et le secteur privé pour guider le ministère de l’Education dans le choix des filières appropriées. «Partout ailleurs ce sont les pourvoyeurs d’emploi qui dressent le profil des employés dont ils ont besoin.»

Pour lui, l’idée d’un fonds pour soutenir des initiatives des jeunes est louable. «La grande préoccupation réside dans l’alimentation de ce fonds.»

Le plus urgent, juge M. Nivyimana, serait que l’Etat s’active à la croissance économique pour qu’il finance ses propres activités. A cet effet, le gouvernement doit en finir avec le climat tendu avec ses bailleurs, en trouver d’autres ou encore s’appuyer sur d’autres acteurs comme la diaspora. «Il faut voir ce qui est planifiable et exécutable dans les trois ans. La planification, ce n’est pas que faire l’inventaire des besoins.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. mt

    Que de démagogie ! Ce pouvoir qui persécute les entrepreneurs privés pour l’unique raison qu’ils ne sont pas dd, sans s’attendrir sur le sort des employés-cas rugo farm- et on dit lutter contre le chômage ! ! Ces gens ne sont capables d’aucun bien!

  2. joan

    let’s face it, Burundi is one of the poorest countries in the world,
    this plan I hope was not made with just ONE consultant.
    If you want to make the best plan ask the best people,the many professors in the universities for example,
    but no you can’t because you don’t have money to pay them .
    If you cared about the youth of this country you will find that money ,just do a fundraiser .
    you also can’t ask them because of the complex of inferiority.
    So don’t lie to us that you have strategic plans,you have none .
    And What happened to the other strategic plans ?
    Dear youth do not listen to a word these politicians have to say.
    Go learn and strive in the country of marshal Nkurunziza !

  3. Bakari

    « Emmanuel Nduwarugira, le directeur de l’Office Burundais de l’Emploi et de la Main d’œuvre (OBEM)…affirme que le taux de chômage global de cette tranche d’âge est de 3,7% »

    On dirait que ce taux de chômage est inférieur au taux de chômage correspondant au plein-emploi (en ne considérant que le chômage des jeunes, bien sûr)!
    A moins que ma mémoire me trahisse!

  4. Andre Nduwimana

    Je ne mets pas en doute les chiffres de 3,7% de chômeurs. Mais a voir le nombre de diplômés dans les rues et familles de Bujumbura et ailleurs, j’ai beaucoup de réserves sur la fiabilité du projet.
    Qui est chômeur? il faudrait les catégoriser pour trouver une solution-proposition adaptée. Le principe est simple : potentialité/ possibilité/ faisabilité.
    Aussi, au cours de cette période tumultueuse et de vache maigre, il n’est pas rationnelle d’entrevoir un fond perdu pour les jeunes ou les crédits sans garanties. Une étude a toujours de la valeur mais elle doit partir sur des bases solides.
    Le chômage des jeunes est un défi socio-politique très important.

  5. MANISHA

    «Il faut voir ce qui est planifiable et exécutable dans les trois ans. La planification, ce n’est pas que faire l’inventaire des besoins.». Bien dit ! Mais pour le moment nous sommes englués dans des chicaneries politiques.

    • Novat nintunze

      3,7% de chômage? Le directeur s’est tout simplement trompé d’une virgule. Peut-être 37%?

      • Bakari

        @Novat nintunze
        J’ai peur que ce ne soit pire. A moins que l’on ne considère comme chômeurs que les gens qui ont un revenu de moins de 10000fr par mois!

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