Mercredi 24 avril 2024

Culture

Un concert pour éveiller les consciences

24/03/2015 Commentaires fermés sur Un concert pour éveiller les consciences

Dans la soirée du 21 mars, le centre culturel de Gitega a accueilli huit groupes de rastas, réunis autour d’un thème rassembleur, « Tous ensemble, cultivons l’unité, la paix et l’amour ».

Abarangwakaranga sur scène ©Iwacu
Abarangwakaranga sur scène ©Iwacu

« Burundi Rasta Revelation », la révélation des rastas burundais, tel est le nom donné au concert. Et pour faire passer leur message, le reggae est le canal le plus prisé. Mais aussi la musique traditionnelle n’est pas en reste. Des groupes de cithare, « ikembe » et « umuduri », se relaient sur scène. Parfois c’est un mélange d’instruments traditionnels et modernes. Le résultat obtenu est un cocktail détonant.

« Restalez », dans des uniformes chatoyants, nous importe un reggae dansant de la capitale. Sa musique rivalise avec celle de « Inkebuzo », typiquement de Gitega, mais qui ne s’en éloigne pas dans le message. « Rockers », sur scène, balance entre le rock et le reggae. «Normal. Le rock, comme le reggae, provient de la même souche : roots rock reggae », avance un des membres du groupe.

Le message n’est pas que sonore, il est aussi visuel

Au milieu du concert, deux rastas vont se succéder sur scène. Leurs instruments sont une toile et des pinceaux. Ils appellent cela de la peinture live. Dans moins de temps qu’il ne faut pour s’en rendre compte, le premier nous peint un tableau époustouflant aux couleurs rasta.

Le deuxième opte pour un dessin : la carte du Burundi dans un symbole représentatif de notre culture, le tambour. Floriane, amoureuse de peinture, en perd tous ses moyens. « Je ne pourrais jamais résister à un gars qui arrive faire cela.» Question promouvoir l’amour, faut dire que les rastas s’y connaissent.

Un concert engagé

L’idée de faire un concert provient du groupe « Abaragwakaranga », un duo de deux frères joueurs de cithare. « On est d’une même génération de rastas, nous avons des talents divers, mais nous sommes éparpillés. On a pensé à nous regrouper et produire quelque chose d’utile à notre pays », révèle Fabrice, un des frères.

Yves, le leader de « Shigayoni », explique la philosophie du concert : « Dans cette période à risque, on avait besoin d’exprimer nos craintes, mais de donner aussi un remède au mal. Il est temps que le rasta se lève et promeuve les valeurs d’antan, sinon, on risque de replonger dans la violence comme par le passé. »

Pendant ce temps, Alimasi, un ancien du groupe BBR, venu épauler les jeunes groupes de Gitega, se félicite du public venu assister au concert : « Voir cette centaine de personnes, avides du message que nous leur délivrons, nous motive et nous pousse à donner leur meilleur de nous même. » Ce qui explique que Rose, une bujumburienne à la cinquantaine révolue, restera jusqu’à la fin du concert et en sortira émue.

« Notre objectif est de pouvoir à terme organiser un festival récurrent, où nous pourrions exposer nos réalisations, mais toujours en véhiculant un message rasta « , précise Fabrice, de Abaragwakaranga.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Une responsabilité de trop

« Les décisions prises par la CVR ne sont pas susceptibles de recours juridictionnels. » C’est la disposition de l’article 11 du projet de loi portant réorganisation et fonctionnement de la Commission Vérité et Réconciliation analysée par l’Assemblée nationale et le Sénat (…)

Online Users

Total 4 360 users online