Mercredi 24 avril 2024

Editorial

Triomphalisme Vs Désolation

04/02/2016 6
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Après la décision des chefs d’Etat africains de sursoir à l’envoi immédiat de la Maprobu, de vives réactions fusent de partout, condamnant tantôt l’Union africaine pour son manque de courage, ou félicitant cette institution pour sa «sagesse».

Certains médias occidentaux en disent long : «L’UA se dégonfle comme un ballon de baudruche », «Faut-il huer l’UA ?», ou encore «L’UA est en réalité un tigre en papier».

Les internautes burundais n’ont pas non plus été tendres, dans leurs commentaires, envers l’organisation panafricaine. «L’UA se dérobe », «Plus mesquins que ces roitelets, on meurt », «Honte à l’Union africaine», «Solidarité négative des syndicalistes africains! », etc.

« Nous sommes déçus par la décision de ce sommet de ne pas autoriser le déploiement de la Maprobu pour protéger la population civile burundaise en péril imminent», lâchera Jérémie Minani, porte-parole du Cnared.

Par contre, les conclusions du 26ème Sommet de l’UA ont été longuement applaudies par d’autres. Certains milieux ne se sont pas privés à sabler le champagne. « Grande victoire diplomatique du Burundi et de son Gouvernement ! », pour les internautes.

«Mission accomplie» pour le deuxième vice-président de la République, Joseph Butore, émissaire du chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza à ce sommet. «C’est un ouf de soulagement », a-t-il ajouté.

Mais, il y a un petit bémol dans ses propos quand il cite les chefs d’Etat africains qui ont mis un accent sur le dialogue inclusif à engager : «Nous mettons en veilleuse la Maprobu, mais il faut vous atteler à ces pourparlers pour trouver une solution durable à la crise actuelle».

Par ailleurs, ceux qui ont participé à ce sommet disent que les débats ont été intensifs et parfois houleux. Le commissaire à la Paix et à la Sécurité, Smaïl Chergui, annoncera qu’une « délégation de très haut niveau » se rendra prochainement à Bujumbura. Peut-être pour la relance des pourparlers inter-burundais sous la médiation sous régionale, aujourd’hui au point mort.

L’UA n’a donc renoncé qu’à l’envoi immédiat de cette force, donnant la chance au dialogue inclusif.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Theus Nahaga

    Il ne faut pas rêver, L’UA ne bougera pas même son petit doigt même si Nkurunziza orrdonnait de raser Bujumbura. Les burundais devront trouver les moyens nécessaire de se débarrasser eux-même de Nkurunziza et sa clique sans sombrer dans la destruction complète du tissue social.

  2. Kagabo

    J’aime bien les Burundais, Oh quel beau pays!! Avec un peuple bien compliqué et manipulateur, rusé, arrogant,… toutes les superattifs,, C’est pourquoi nous avancions pas car histoire ne nous disait rien.

  3. Jereve

    C’est toujours pareil: au 20ème siècle, c’était un groupe (osons l’appeler Kamenge) qui réclamait avec toute son énergie l’intervention de la Miprobu. L’autre groupe (Musaga, si nous pouvons caricaturer) faisait entendre à grands cris son hostilité à cette force d’interposition. Kamenge a été entendu, mais après beaucoup de morts. La situation a progressivement et positivement évolué. Aujourd’hui au 21ème siècle, le vent a tourné; c’est le tour de Musaga de réclamer à cor et à cri l’envoi de la Maprobu, tandis que Kamenge montre son hostilité à coup de pancartes en anglais. Il y a déjà beaucoup de morts, nous somme dans l’impasse. Que conclure de tout cela? Que nous n’apprenons rien de l’histoire, que par conséquent nous répétons les mêmes erreurs et provoquons les mêmes cataclysmes. Nous manquons toujours d’esprits éclairés capables de mettre l’intérêt de la nation au-dessus de leurs ambitions personnelles.

  4. Karabadogomba

    Je n’ai jamais cru en la Maprobu. Seul le dialogue inclusif sortira les Burundais de cette situation qui n’a que trop duré.

    • Niko

      Inclusif….y crois-tu reellement? Et la nouvelle constitution….

    • roger crettol

      L’objectif de la Maprobu était de faire diminuer les violences, que cet objectif puisse être atteint ou non.

      Le dialogue inclusif est impossible tant que la question du troisième mandat, ou de la candidature au troisième mandat est considérée comme « non-négociable ». Le chef a toujours raison, et plus il s’est trompé, plus il a raison. Un putsch, des centaines d’arrestations et de morts, des dizaines de milliers de réfugiés plus tard – cela fait beaucoup trop de dettes pour envisager de faire marche arrière. Quelle désolation.

      Heureusement que l’on peut rendre « l’étranger » responsable de cette crise. C’est un réel soulagement …

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