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Culture

Transport : le malheur des uns fait le bonheur des autres

16/05/2018 Commentaires fermés sur Transport : le malheur des uns fait le bonheur des autres
Transport : le malheur des uns fait le bonheur des autres
Sur les parkings des bus vers les quartiers du nord de la capitale des files d'attente ont diminué

L’Atrabu a récemment réorganisé les parkings de la mairie de Bujumbura. Certains passagers parlent d’une décision qui vient à point nommé. D’autres s’en alarment.

Certains arrêts bus ont été supprimés, d’autres combinés. Au sud de la capitale, le parking du petit séminaire a été supprimé. Le parcours des bus de Musaga a été rallongé jusqu’à la 24ème avenue. Le grand changement s’observe au nord. Les bus de Kamenge vont directement jusqu’au marché de Kinama.

Ils s’arrêtaient auparavant à la 11éme avenue à Kamenge. La ligne centre-ville-Gasenyi-Mirango-Rond-point a été initiée. Les lignes centre-ville-Ngangara et centre-ville-Cibitoke ont été combinées. Celles du centre-ville-Mutakura et Centre-ville-Kinama ont été aussi combinées. Les passagers des quartiers éloignés du centre-ville s’en réjouissent.

«Grâce à cette nouvelle réorganisation des parkings, je me déplace facilement», se félicite Serges Ciza, habitant de la colline Gahahe en commune Mutimbuzi, au nord de la capitale. Auparavant, les conducteurs transportaient les passagers des quartiers proches du centre-ville.

Aujourd’hui, ses frais de déplacement ont été réduits de moitié. Pour éviter le retard à son travail, il devait prendre une moto de 800 Fbu pour arriver à l’arrêt-bus de l’Hôpital Roi Khaled. Il prenait ensuite un bus de 400 Fbu vers le centre-ville. Au retour de son travail, il déboursait 600Fbu. Actuellement, il dépense seulement 400 Fbu à l’aller comme au retour.

Jacqueline Nzeyimana, mère de cinq ans habitant à Carama I, soutient que cette mesure aide ceux qui ont des moyens financiers modestes. Pendant les heures de pointe, ceux qui n’ont pas les moyens pour prendre un taxi-moto devaient attendre deux ou trois heures.

Quant aux usagers des parkings supprimés, ils désapprouvent cette décision. «Puisqu’il n’y a plus de bus pour le petit séminaire Kanyosha, je suis obligé d’aller chaque matin chercher des bus de Musaga», déplore K.T., un habitant de Kinanira. Les bus en provenance de Kanyosha arrivent au Petit séminaire déjà au complet.

« Juguler les files d’attente »

«L’objectif principal de cette nouvelle organisation des parkings est de juguler les files d’attente», a déclaré Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’association des transporteurs du Burundi (Atrabu). Aujourd’hui, chaque bus opérant en mairie de Bujumbura doit avoir un autocollant distinctif indiquant sa trajectoire. Ce qui n’était pas le cas auparavant.

Pendant les heures de pointe, les conducteurs préféraient transporter les passagers des quartiers plus proches du centre-ville. Ceux des quartiers éloignés attendaient plusieurs heures. Il y avait beaucoup de bus, mais ils n’étaient pas rationnellement utilisés.

Cette mesure, poursuit-il, vise à mettre ensemble les transporteurs pour qu’ils puissent penser au renouvellement de leurs véhicules aujourd’hui en état de vétusté.

Ce responsable de l’Atrabu assure que son association a consulté les différents intervenants dans le domaine des transports en commun, notamment les passagers, les propriétaires de bus, les conducteurs et les aides-chauffeurs.

Le secrétaire général de l’Atrabu soutient que ce système a sensiblement diminué les files d’attente sur les parkings. Mais des problèmes subsistent encore. Et de souligner que l’objectif de l’Atrabu est de réduire la durée d’attente jusqu’à 10 minutes.

Jean Bosco Bucumi, chef du département de transport en mairie de Bujumbura, affirme que son administration a été associée dans la prise de cette décision. Elle a été proposée par la direction générale des transports.

Pierre Nduwayo, président de l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO), salue cette nouvelle organisation des parkings : « Aujourd’hui, les passagers des quartiers éloignés du centre-ville accèdent facilement aux bus.» Le hic, nuance-t-il, c’est que les usagers habitant tout près des arrêt-bus intermédiaires ne trouvent pas de bus, surtout le matin.

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