Vendredi 29 mars 2024

Editorial

Trafic de jeunes burundaises. Un scandale !

17/06/2016 9
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Pauvreté et ignorance poussent de jeunes femmes burundaises dans les bras des trafiquants humains. Elles sont entre 2 500 et 3 000 depuis 2015, selon certaines organisations de la société civile. Elles quittent Muyinga, Rumonge, Cibitoke, Kayanza, Gitega, Ngozi, Bujumbura, Cankuzo. Maris et enfants sont délaissés,études abandonnées. Pour avoir des documents, certaines sont obligéesde tricher sur leur âge. «J’avais 17 ans à l’époque mais j’ai déclaré en avoir 22 ans car on nous l’avait exigé. » Et l’Eldorado, c’est Oman ou Arabie Saoudite. «La vie est devenue très chère. Il faut aller voir ailleurs.» Mais savent-elles ce qui les attend ? « Si c’était à refaire, je ne partirais pas. » Déclaration d’une femme qui a été à Oman pendant huit ans. En plus de l’exploitation économique et sexuelle, la Fenadeb ajoute que ces « trafiquées » subiraient des prélèvementsd’organes comme le rein, le coeur, le foie. Mais qui sont derrière ce trafic humain ? Silence radio! Cependant, s’il y avait la volonté, l’enquête ne serait pas difficile. Ces jeunes femmes ont besoin de documents de voyage ou médicaux.

D’amont en aval, il y a des responsables. Le ministère de l’Intérieur dit ne pas connaître la seule compagnie qui assume jouer le rôle intermédiaire, « Royal Services».

Ce qui est grave, nos autorités semblent minimiser la situation. Ainsi, pour Pascal Nyabenda, président du parti au pouvoir, il faut encourager les gens qui aident les jeunes burundais à trouver du travail dans d’autres pays, tout en respectant la loi. La situation est préoccupante. C’est encourageant que les organisations de la société civile commencent à demander aux Nations unies d’envoyer une commission d’experts indépendants pour effectuer une enquête sur le trafic des jeunes burundaises. Mais à mon avis, c’est à l’Etat burundais qu’il incombe en premier de prendre la question en main. Il estappelé à prendre des mesures appropriées pour prévenir, condamner le trafic de jeunes femmes et poursuivre les auteurs. C’est urgent, demain risque d’être tard.

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. wilfried

    L’Afrique a tant souffert dans son histoire de la traite des esclaves qui a fait partir des milliers de forces vives et affaibli tout un continent.
    C’est une nouvelle traite « moderne » qui se déroule sous nos yeux. Jean Ferrat, poète et chanteur français disait que « La femme est l’avenir de l’homme ». Laisser partir ces jeunes femmes vers les pays des Emirats c’est détruire quelque part l’avenir du Burundi.

  2. Yves

    L’Etat burundais préfère traquer et exclure les gribouilleurs de ses écoles plutôt que de se préoccuper de ses citoyen(nes), il est naïf d’imaginer qu’il puisse se préoccuper ne fût-ce qu’un seul instant de ces malheureuses femmes fuyant l’instabilité et la misère qu’ils ont eux-mêmes causé. Depuis quand se soucient-ils d’ailleurs du sort de quiconque, à part d’eux-mêmes… ?

  3. Jereve

    Ces phénomènes sont nouveaux : trafic éhonté des jeunes d’un côté, et de l’autre côté renvoi ou emprisonnement des jeunes accusés de gribouiller les photos du président dans les manuels scolaires. Je trouve une seule explication à tout cela : la misère. La misère matérielle qui pousse les populations à des comportements suicidaires. Et surtout la misère mentale des dirigeants qui font une lecture erronée des événements et par conséquent prennent des décisions catastrophiques.

  4. Karabadogomba

    « Ainsi, pour Pascal Nyabenda, président du parti au pouvoir, il faut encourager les gens qui aident les jeunes burundais à trouver du travail dans d’autres pays, tout en respectant la loi. » Je ne comprends rien. Un emploi qui déshonore, qui prive la liberté, qui force la prostitution… Est-ce cela que nos jeunes femmes méritent? Pathétique!

  5. Theus Nahaga

    Biensûr que les responsable gouvernementaux continueront à ignorer cette vérité qui crève les yeux. Il n’ont veulent pas commprendre que c’est leur devoir de protéger le citoyen. Ce devoir découle automatiquement de leur place dans les instances de l’Etat burundais. On ne s’installent pas au sommet de l’Etat, dans les ors de la république pour juste jouir du prestiges et des aisances matérielles qui vont avec, mais bien pour servir le citoyen; celui qui vous a élu comme celui qui vous conteste la position.

    • Meurlsaut

       »Si c’était à refaire, je ne partirai pas ».La réponse de cette femme est sans équivoque.Ce n’est pas du travail qui attend les ressortissants burundais mais bien de l’asservissement.
      Il n’y a pas longtemps le célèbre conseiller à la présidence burundaise Willy Nyamitwe disait: »nous préférons vivre dans le peu plutôt que l’abondance dans le mépris ».Livrés des femmes et des jeunes burundaises sans suivi et à une exploitation honteuse,est-ce cela le rejet du mépris? Dire une chose aujourd’hui et faire son contraire demain montre que la parole donnée n’a aucune valeur chez les dd.Nos dignitaires dd au Burundi aujourd,hui devraient être éduqués au sens de la dignité de la personne et cesser ce commerce des humains au 21ème siècle.

      • Leopold Hakizimana

        Meurisaut, sur ce point, je suis d’accord que c’est au gouvernement de sensibiliser sa population candidate aux petits emplois non protégé à l’étranger. C’est vraiment encore plus dangereux aux jeunes filles noires de s’aventurer au Moyen Orient. Déjà que son peuple est très raciste, je peux m’imaginer le désastre de nos enfants arrivés au Moyen Orient vivent. Le phénomène est nouveau au Burundi, Nyabenda n’y comprends rien encore. Sous d’autres cieux, en Occident par exemple, le recrutement de la main d’œuvre étrangère existe mais il est encadré . Ce que je doute au Moyen Orient. Même en Occident, en dépit des règles strictes, les trafiquants humains parviennent à contourner des règles et à recruter des filles sous des fausses promesses pour la fin de prostitution . Notre gouvernement et d’autres organismes nationaux et internationaux doivent se lever et lutter contre ce fléau mondial de trafic humain. Nous sommes en guerre, pauvres et nos enfants vulnérables, mais il faut nous lever ensemble comme slogan: nos enfants ne sont pas à vendre.

      • Leopold Hakizimana

        Meurisaut, sur ce point, je suis d’accord que c’est au gouvernement de sensibiliser sa population candidate aux petits emplois non protégé à l’étranger. C’est vraiment encore plus dangereux aux jeunes filles noires de s’aventurer au Moyen Orient. Déjà que son peuple est très raciste, je peux m’imaginer le désastre de nos enfants arrivés au Moyen Orient vivent. Le phénomène est nouveau au Burundi, Nyabenda n’y comprends rien encore. Sous d’autres cieux, en Occident par exemple, le recrutement de la main d’œuvre étrangère existe mais il est encadré . Ce que je doute au Moyen Orient. Mêmje en Occident, en dépit des règles strictes, les trafiquants humains parviennent à contourner des règles et à recruter des filles sous des fausses promesses pour la fin de prostitution . Notre gouvernement et d’autres organismes nationaux et internationaux doivent se lever et lutter contre ce fléau mondial de trafic humain. Nous sommes en guerre, pauvres et nos enfants vulnérables, mais il faut nous lever ensemble comme slogan: nos enfants ne sont pas à vendre.

        • citoyen

          Je peux affirmer à quelques erreurs près que le gouvernement peut accepter le deal sans être au courant de ce qui attend nos enfants, nos soeurs, nos meres en pays asiatiques.
          De tout ce qui a été dit sur la manière dont elles( elles parcequ’ils n y a pas d’ils! suspect déjà) sont traitées, des mains des passeuses locales et regionals( le deal est facilité souvent par des femmes), les candidates au Malheur arrivent aux différents a╬roports de destination. Elles trovent des gens qui les attendant. Ils prennent tous leurs document d’identification. celle qui a déjà un boss y va directement pour faire un travail destine à cinq forcats .
          Si elle parvient à l’achever, elle va sous location dans d’autres ménages.Et ce pendant au moins deux ans, période minimal du contrat. Elle n’a pas droit au telephone, ni avoir l’extérieur de l’enclos. Elle peut être entrain de nettoyer une voiture et on l’appelle pour chasser une toilette! Pour ces gens, on donne des remarques par des coups comme pour des chevaux!
          Pour celles qui n’ont pas encore de boss, ells sont entassées pêle-mêle dans une grande salle (burundaises, srilankaises, Bangali, indonésiennes, kényanes) d’attente; en ce moment, quelqu’un qui a besoin de rapports sexuels peut demander à entrer dans cette salle pour se faire un choix d’une proie; il va payer la compagnie; il prend la pauvre sous un contrat de quelques heures, après il remet! Elles ne peuvent pas dire non car elles sont battues sauvagement.
          Quand il y a intervention d’une mission diplomatique ( ce qui se fait rarement car il n’est pas faclile d »être au courant de cette situation), la police du pays fait semblant de ne riehn connaitre de cette situation et fait semblant d’être severe contre les traffiquants et les pauvres sont libérées sans condition; pourtant, le traffic est fait par de companies agrees par les différentes chambres de commerce.
          Il est bon que le gouvernement, par le biais de sa police, reconnait qu’il ya ce genre de traffic dégradant et inhumain; ce qui signifie qu’il mettra tout le paquet pour les rapatrier, pour directement les interner dans des maisons des psychanalystes en vue de leur rétablissement!
          Que la société civile continue à denoncer ces cas de derives de la société; il est du devoir de tout un chacun de protéger sa patrie, en dépit des circonstances, soient-elles de cause, de temps, de manière ou de lieu.
          Ce témoignage n’a pas source dans les journaux, ou des on-dit, mais live!
          Courage les femmes, n’acceptez plus ce genre d’offres; posez vous chaque fois la question: pourquoi nous et non les homes?

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.