Vendredi 29 mars 2024

Santé

Ruyigi : le nombre de diabétiques en constante hausse

20/11/2013 4

Le 14 novembre de chaque année, c’est la Journée mondiale du diabète. En province Ruyigi, les chiffres sont alarmants. Ils augmentent d’année en année. Pour les personnes affectées, le grand défi reste l’achat des médicaments qui coûtent cher.

«Cette maladie est très fréquente dans notre province et les chiffres augmentent chaque année.», déplore Christophe Gahungu, chef de district sanitaire de Ruyigi. D’après les chiffres du Bureau provincial de la santé, on a dénombré 154 cas de diabète en 2011, 170 en 2012 et 192 cas jusqu’au mois de septembre 2013. Cette maladie s’observe surtout chez les personnes âgées de 15 ans et plus. Tous ces cas sont répertoriés dans différents hôpitaux de la province Ruyigi. Mais ils sont loin d’être exhaustifs. Selon le chef de district sanitaire, il y a d’autres malades qui ne fréquentent pas les hôpitaux à cause du manque de moyens.

«Je dépense beaucoup d’argent pour l’insuline», indique Jean Paul Habonimana, diabétique. Atteint du diabète de type 1 (ou diabète «maigre»), il est insulinodépendant. «Je dois prendre deux flacons d’insuline par mois.» Et un flacon coûte 16.000Fbu.  Sans travail, il fait savoir qu’il a du mal à trouver chaque mois cet argent. Selon Christophe Gahungu, les diabétiques sont pris en charge par la Carte d’Assurance Médicale (CAM), mais seulement quand ils sont hospitalisés. «On lui donne un peu de médicaments à la sortie. S’il faut les renouveler, c’est au patient de se débrouiller.»

Un autre problème, c’est le régime : «Presque tous les aliments que les Burundais consomment sont contre-indiqués », précise Jean Paul Habonimana. Pour lui, il faut avoir des moyens pour suivre le régime. Etant diabétique, poursuit-il, il faut par exemple consommer des légumes et fruits à tous les repas. «C’est très difficile pour les gens qui ont des moyens limités. Beaucoup de malades meurent à cause de ce manque de régime.»
Pour André Nzinahora, diabétique lui aussi, le ministère de la Santé devait organiser une campagne de sensibilisation sur les symptômes du diabète. «Certaines personnes découvrent qu’elles ont le diabète quand la maladie est déjà très avancée.»  Il demande aussi au gouvernement burundais de revoir à la baisse les médicaments pour le diabète notamment l’insuline.
Christophe Gahungu exhorte la population de faire le dépistage du diabète dès l’âge de 30 ans. Pour ceux qui sont déjà malades, de faire de l’exercice physique mais aussi suivre un régime approprié. «Ils doivent aussi tout le temps consulter un médecin pour suivre l’évolution de la maladie.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Eric NDUWAYO

    Il y a deux types de diabète, I et II. Ce dernier (II) est évitable par des règles hygiéno diététiques, Mais je voudrais insister sur l’importance du dépistage car personne n’est a priori diabétique ni sain! Erega nakare ni rwica ruhoze.
    Seule une confirmation par des dosages de glycémie peuvent le dire. Et ceci permet d’être pris en charge précocement, ce qui évite les complications qui sont par ailleurs les mêmes pour les deux types de diabète.
    L’hôpital REMA (à RUYIGI) où je travaille a organisé une campagne de conscientisation de la population environnante et ce fut un honneur pour moi d’accomplir cette tâche dans les écoles secondaires – tour à tour :petit séminaire de Dutwe, lycée Rusengo, lycée de Ruyigi- ; le sujet:  » Diabète et Hypertension artérielle » fut très intéressant vu les questions qui étaient soulevées par les participants.Environs 2200 participants en tout ont eu le message.
    En même temps , l’hôpital avait ouvert les portes pour ceux qui le veulent afin de se faire dépister gratuitement; et, Dieu sait combien se sont découverts diabétiques ou mieux, se sont rassurés.
    N’est-ce pas vrai que le ministère de la santé devrait organiser cela pour tous nos concitoyens?

  2. baravuga

    Merci cher KABIZI pour ces conseils et précisions. Iyi ndwara iracatwica ikiriko leta n’abanyagihugu tutayihagurukiye. Les Burundais nous aimons bcp l’alcool et faisons moins de sport. Nos régimes alimentaires moins équilibrés. Pas moyens de faire de contrôles médicaux régulièrement ce qui fait qu’on s’aperçoit qu’on est malade trop tard.
    Leta ni dufashe mukugabanya les frais de consultations et coûts de médicaments.

  3. gerard gerard

    Le diabète? Avec ses complications physio- pathologiques(micro angiopathie,macroangiopathie,neuropathie et diminution de réflexe immunitaire face à une infection ,ici je parle des neutrophiles -agent inducteurs des inflammations pour la défense de l’organisme face à une infection) .Le diabète tue plus que le sida dans le monde entier.
    les facteurs de risques sont: hérédité, sédentarité, mauvaise hygiène de vie consommation abusive des glucoses sans dépense proportionnelle d’énergie ici le sport….
    ico mwomenya!!! C’est une maladie silencieuse qui devient chronique ,donc on a toujours recours aux insuline soit actrapid ,insulatard ,les novorapid,humalog, lantus,levemir,aventus ,novomix 30,50,70 selon les possibilité de chacun et selon que son diabète est équilibré ou pas.
    Une hyperglycémie prolongée entraîne un dépôt progressive d’une plaque d’athérome (entre intima et media) d’ou risque d’ischémie avec ses conséquences…….
    ngaho muramaze kubona les pieds diabétique ndavyibaza? canke abahuma amaso,impuissance…..
    ivyo vyose bisigurwa na déficience hormonale soit des glandes hypophysaire , hyothalamus, glande thyroïdes , les parathyroïdes,les surrénales, rénales.bigatuma rero pancéas itakiba igira production ikwiye ya insuline canke naho iyo ikwiye les cellules ntizibe zicinziza les glucose pour la production d’énergie (cycle de Krebs )..naho woba wumva ko ataco urwaye mugabo muri famille hakaba hari uwigeze kurwara diabète ,ukaba ufise imyaka irenga 40 wokwipimisha kugira umenye uko umeze mu magara yawe. ni vyiza cane uca umenya uko wigenza mu mibereho yawe.
    nzobandanya hanyuma hagize une réaction iba sur mes commentaires. aho navuze diabète de type II ifata abakuze, de type I ariyo bita maigre canke insulinodependant bamwebwamwe, nzoyivugako hanyuma co kimwe nayandi ma diabète.( diabète aminé,bronzé,calcique,fruste galactosique hypophysaire, sodé,…diabète toxique,wolfrans syndome… langerhans…)
    sawa rero à la fois prochaine.

  4. KABIZI THOMAS

    Le diabète et l’hypertension artérielle, maladies qui arrivent généralement après 40 ans, n’ont souvent pas de signes annonciateurs. C’est pour cela d’ailleurs que dans le jargon médical on les appelle les tueurs silencieux. Ici il faut noter que le premier signe de l’hypertension non diagnostiquée et traitée à temps peut être la mort (ni bamwe muhora mwumva bapfuye basinziriye bagaca bavuga ko babaroze) ! Cette mort survient par ce qu’on appelle la crise cardiaque ou alors ce qu’on appelle l’accident vasculaire cérébral. En termes simples qu’est-ce que cela veut dire? Les artères qui irriguent le cœur zirafatana et ne laissent plus el sang circuler au niveau du cœur. La mort est assurée si le traitement n’est pas rapide. On parle de crise cardiaque ou en termes plus médicaux Infarctus du myocarde i.e. que le tissus cardiaque manque de sang, n’est plus irrigue d’où sa mort qui va avec la mort du malade évidemment.
    En ce qui concerne l’accident vasculaire cérébral, c’est le même qui, au lieu de se passer au niveau du cœur se passe au niveau du cerveau. Ceci veut dire qu’une artère du cerveau soit se bouche, soit éclate et le malade saigne dans le cerveau ou alors une partie du cerveau n’est plus irriguée quand l’artère en question se bouche. On parle d’accident vasculaire cérébral.
    Concernant le diabète qui est en fait une augmentation anormale du taux de glucose (un sucre utilise massivement par nos cellules mais qui ne doit pas dépasser un certain seuil dans le sang), les gens découvrent souvent qu’ils en souffrent souvent au stade des complications soit qu’ils voient de plus en plus mal, soit qu’ils deviennent subitement impuissants, soit qu’ils développent une insuffisance rénale la maladie ayant détruit complètement certains petits organes vitaux au niveau des reins.
    En fait pour comprendre ce qui se passe en cas de diabète, l’excèdent de sucre dans l’organisme est mauvais pour les tissus essentiellement les tissus des vaisseaux sanguins qu’il détruit surtout au niveau du cœur, des reins, des yeux mais de toutes les extrémités en général y compris par exemple le gland qui est déterminant dans les phénomènes d’érection chez l’homme notamment.
    Je voudrais préciser ici que le diabète aggrave l’hypertension artérielle par les complications qu’il entraine et que je viens de citer plus haut. En médecine, on parle de couple maudit car effectivement souvent les 32 maladies marchent main dans la main.
    Que faire pour prévenir les 2 maladies :
    Eviter la sédentarité en faisant de l’exercice physique régulier au moins 45 minutes par jour
    Eviter de manger trop sale, trop gras et trop sucre ; en sommes, avoir un régime alimentaire équilibré (fruits, légumes, éviter les viandes rouges et privilégier les viandes blanches i.e. poissons, poulets…)
    Ne pas fumer et diminuer au maximum les consommations d’alcool car tous les alcools sont bourrés de sucres contrairement à ce qu’on raconte à gauche à droite qui ne sont que des idées reçues mais fausses.

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