Vendredi 19 avril 2024

Économie

Rutonde à Gitega, la mal aimée de la Regideso ?

14/05/2014 Commentaires fermés sur Rutonde à Gitega, la mal aimée de la Regideso ?

La localité ne dispose pas d’électricité malgré ses habitations en dure et ses bistrots et boutiques toujours bondés. La population estime qu’il y a discrimination dans l’électrification des quartiers.

Melthus Ndayisenga , le chef de colline Birohe: «  Est-ce que les poteaux électriques doivent être toujours sur une ligne droite ? » ©Iwacu
Melthus Ndayisenga , le chef de colline Birohe: « Est-ce que les poteaux électriques doivent être toujours sur une ligne droite ? » ©Iwacu

Située à moins de 4km de la ville de Gitega, la localité de Rutonde vit dans l’obscurité. La population indique qu’elle a été toujours discriminée par la Regideso. Malgré ses 1550 ménages, une route goudronnée, non loin de l’Université Polytechnique, tout près des camps militaires et le parc pétrolier de Gitega, Rutonde n’a pas d’électricité. Pourtant cette partie de la zone Gitega est traversée par des lignes électriques à haute tension alimentant Songa à 5 km de là et la province de Ruyigi. Selon certains habitants interrogés, c’est une injustice pure et simple. Ils déclarent qu’ils disposent des moyens pour se payer les factures de la Regideso : « Chaque fois que nous soumettons cette question à l’administration et la Regideso, elles nous indiquent que nous avons construit en désordre », constate Melthus Ndayisenga, chef de colline Birohe.

Pour cette autorité à la base, ces justifications de l’administration sont sans fondement. Il donne un exemple de nouveaux quartiers de Yoba, Gahera, la localité de Rutegama qui sont éclairés alors qu’ils ne sont pas construits suivant les normes de l’urbanisme.

Le coût du carburant

Norbert Nivyimanimpaye travaille dans le seul moulin de Rutonde. D’après lui, il travaille à perte : « Le mazout est cher. Pour une seule journée, j’utilise 20 litres de 40.000 Fbu .Un ami qui utilise le moulin avec de l’électricité m’a signalé qu’il ne paie pas plus de 30 mille Fbu par mois ! »
C’est aussi le cas de Claude qui dispose d’une boutique où on trouve des articles variés : « S’il y avait l’électricité, j’aurais un salon de coiffure et un atelier de soudure car j’ai un poste à souder! ».

Quant à Ancilla Ntibayidoha, ce manque d’électricité condamne les enfants à l’échec scolaire. Non seulement ils ne révisent pas correctement leurs leçons, non plus ils s’exposent à la myopie. « Comment nos élèves réussiront en classe alors qu’ils fassent le même examen avec les enfants de la ville qui étudient même la nuit ?», s’interroge-t-elle.

Contacté par téléphone, le responsable de la Regideso région Centre-Est est resté injoignable.

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