Mercredi 24 avril 2024

Politique

Rose Gahiru, ministre de l’Enseignement de base et secondaire : « L’arrêt du travail n’est pas la solution »

24/06/2013 Commentaires fermés sur Rose Gahiru, ministre de l’Enseignement de base et secondaire : « L’arrêt du travail n’est pas la solution »

Les ministères de l’Enseignement de base et secondaire et de la Fonction publique persistent et signent : « La grève déclenchée par les syndicats des enseignants est illégale ».

La ministre de l'Enseignement de base et secondaire, Mme Rose Gahiru ©Iwacu
La ministre de l’Enseignement de base et secondaire, Mme Rose Gahiru ©Iwacu

Comment avez-vous accueilli la reprise de la grève des enseignants ?

Nous avons été surpris parce que le rapport de l’atelier de Rumonge entre les syndicalistes et la ministre de la Fonction publique nous est parvenu il y a moins de 30 jours. Le document de plus de 150 pages était encore sous analyse quand nous avons appris qu’ils déclenchaient le mouvement de grève. Il y a une mauvaise foi de la part des enseignants parce qu’ils ont choisi de grever à la fin de l’année scolaire.

Comment qualifiez-vous donc cette grève?

D’illégale. Nulle part dans la loi n’est mentionnée qu’on peut reprendre la grève sur base d’un préavis qui a été suspendu. A notre connaissance, à chaque fois que la grève prend fin, on parle de suspension. Sinon, quiconque pourrait avancer un préavis de grève d’il y a dix ans. De plus, un préavis de grève sort une semaine avant, ce qui n’a pas été le cas.

Pourtant, ces syndicats avaient annoncé à la ministre de la Fonction publique que si leurs revendications n’étaient pas analysées au conseil des ministres du 5 au 6 juin, la grève allait reprendre. Aurait-elle menti ?

Pas du tout. C’était une proposition de sa part. Cependant, malgré sa bonne foi et sa bonne volonté, elle ne décide pas seule. L’analyse a été reportée pour des raisons d’une bonne préparation afin de présenter le document à la plénière du conseil des ministres.

Selon les syndicalistes, le gouvernement traîne les pieds pour que leurs revendications ne figurent pas dans le budget de 2014. Qu’en dites-vous ?

C’est une accusation purement et simplement gratuite. L’analyse du budget de 2014 n’a pas encore eu lieu. Enquérez-vous du nombre de dossiers devant le conseil des ministres et du temps que cela prend pour qu’ils soient analysés. S’il s’avère que leur dossier est le seul à prendre autant de temps, alors ils auront raison. On ne peut pas adopter un document sans l’avoir lu surtout lorsqu’il s’agit d’un dossier qui engage beaucoup d’argent.

Que pensez-vous de leurs revendications ?

Tant que l’analyse n’est pas finie, il m’est difficile de dire si leurs revendications sont fondées ou pas. Il faut donner du temps au reste du gouvernement pour voir si ces revendications sont soutenables et tenables.

Jusqu’à quand faudra-t-il attendre la mise en œuvre de la politique d’harmonisation ?

Nous demandons aux enseignants d’être patients. Ce n’est pas un simple document qu’il faut étudier dans la précipitation. La politique d’harmonisation salariale est une politique du gouvernement. Donc, il est conscient qu’il doit mener sa politique jusqu’au bout.

Et si les grévistes n’obtempèrent pas ?

Nous demandons aux éducateurs de regagner le travail dès le 19 juin. Qu’ils ne nous obligent pas à appliquer la loi à la lettre. Le gouvernement ne peut pas payer des enseignants qui ne sont pas au travail. D’ailleurs, nous les considérons comme des déserteurs. De surcroît, puisque la grève des enseignants est illimitée, la Fonction publique ne peut pas commencer à préparer leurs salaires.

Le porte-parole et secrétaire du gouvernement appelle au dialogue au moment où vous préconisez déjà des sanctions. N’est-ce pas une contradiction ?

Nous parlons tous le même langage parce que nous appelons les gens à retourner au travail. Normalement, le gouvernement ne dialogue pas avec des gens déjà en grève. Je l’ai dit et je le redis, les représentants des enseignants doivent expliquer davantage au public et aux enseignants le contenu du rapport au lieu de faire pression sur le gouvernement.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Une responsabilité de trop

« Les décisions prises par la CVR ne sont pas susceptibles de recours juridictionnels. » C’est la disposition de l’article 11 du projet de loi portant réorganisation et fonctionnement de la Commission Vérité et Réconciliation analysée par l’Assemblée nationale et le Sénat (…)

Online Users

Total 3 136 users online