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« Que Gatumba soit un cas isolé ou pas, laissons le temps faire son travail »

10/10/2011 Commentaires fermés sur « Que Gatumba soit un cas isolé ou pas, laissons le temps faire son travail »

Alors qu’à la 66ème Assemblée des Nations Unies, le Président Nkurunziza déclare que le massacre de Gatumba est un cas isolé, le Président de l’OAG estime qu’il s’agit d’une contradiction. M. Nduwayo demande aux médias de ne pas baisser les bras. Il s’exprime aussi sur la grève des magistrats.

Quelle évaluation faites-vous de l’action du gouvernement sur les libertés publiques?

Sous une dimension législative, le citoyen burundais a un
espace pour jouir de ses libertés. Nous le voyons dans la Constitution, dans les différents textes régissant les associations, les organisations, les partis politiques, etc. Cependant, certaines attitudes nous poussent à relever des lacunes quant à la mise en œuvre de ce dispositif légal. Le cas le plus récent, c’est l’interdiction faite aux des médias de mener leurs propres enquêtes sur le carnage de Gatumba et la mesure prise à l’endroit des magistrats en grève (ils ne percevront pas les salaires pour les jours qu’ils n’ont pas presté, ndlr). C’est contraire à la liberté d’expression et de manifestation que la constitution confère à tout citoyen.

Qu’est-ce qui vous gêne dans cette décision du gouvernement envers les médias ?

Ce n’est pas normal de priver l’opinion de son droit à l’information. En outre, il s’agit d’une restriction des droits des médias, ce qui constitue un obstacle majeur à l’exercice de leur travail. Une telle décision peut pousser des gens à douter des rapports transmis par une partie sur cette affaire de Gatumba.

Pour vous la partie gouvernementale n’est donc pas crédible ?

Il ne s’agit pas d’une question de crédibilité mais d’équilibre de l’information. Il peut arriver qu’il y ait d’autres personnes qui détiennent une version, autre que celle de la commission d’enquête du gouvernement. D’où la nécessité de confronter les opinions des uns et des autres. Sinon, il y a risque que cette hécatombe de Gatumba ne soit comme d’autres tueries similaires sur lesquelles des enquêtes ont commencé mais n’ont jamais révélé les auteurs. Pour l’intérêt général et dans le souci de parer au plus grave dans l’avenir, les médias, contrairement à la volonté du pouvoir, ne doivent pas baisser les bras. Qu’ils aident à apporter une lumière sur cette affaire.

Pourtant, le Président de la République a déjà déclaré aux Nations Unies que le massacre de Gatumba est un cas isolé…

Nous respectons la parole du Chef de l’Etat. Mais, force est de constater qu’il se dégage une certaine contradiction. Pourquoi veut-il devancer la commission d’enquête ? Cette assertion aurait eu son poids si les enquêtes avaient donné toutes les conclusions nécessaires. Comme il l’a lui-même déclaré le lendemain de l’attaque, attendons les résultats des enquêtes, du moins si elles ont réellement commencé.

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