Vendredi 29 mars 2024

Politique

Quand ’’la tenue d’une réunion illégale’’ devient un prétexte…

16/04/2016 3
De gauche à droite : Jérôme Rurekerandanga et Jacques Bukuru, derrière les barreaux
De gauche à droite : Jérôme Rurekerandanga et Jacques Bukuru, derrière les barreaux

Dans la nuit du 10 au 11 avril, Jérôme Rukerandanga et Jacques Bukuru, respectivement président du Mouvement pour la Jeunesse du parti FNL (MJP) et membre du comité du même mouvement dans la région nord ont été arrêtés. Ils ont été par la suite conduits à la prison de la commune Vumbi.

Constituer un groupe de deux personnes est désormais considéré comme une infraction au nord du Burundi. Ce n’est pas pour la première fois que des militants de l’opposition sont incarcérés pour cela.

Selon Aimé Magera, porte-parole d’Agathon Rwasa, ils sont accusés de tenir une réunion illégale. Toutefois, M. Magera le réfute. Il parle d’une simple visite entre amis : «M. Rurekerandanga était de passage chez son ami et compagnon de lutte quand ils ont été appréhendés.» En outre, il fait savoir qu’aucune réunion du parti n’était prévue ce jour.

Et quand bien même elle aurait été improvisée, le porte-parole estime que ce n’est pas à des heures aussi avancées qu’elle se tiendrait, non plus entre deux individus : « Nous avons beaucoup de militants à Vumbi et dans toute la province de Kirundo. Si rencontre il y a, ce n’est pas entre deux individus seulement».

L’infraction de toutes les manœuvres

Aimé Magera constate que la ’’tenue illégale de réunion’’ est devenue l’infraction de toutes les manœuvres visant la séquestration de leurs militants. Ainsi, demande-t-il leur libération sans conditions : «Quelle loi ont-ils violé en se rencontrant ? Est-il désormais interdit au Burundi de former un groupe de deux personnes ?»

Pour rappel, il y a un mois, une dizaine de partisans d’Agathon Rwasa avaient été emprisonnés au cachot de la commune Busoni (Kirundo), accusés également de tenir une réunion illégale. Leur leader s’insurge contre ce rétrécissement de l’espace politique au Burundi.

Des sources à Vumbi pointent du doigt le chef de poste Venant Barumbanze et quelques ’’militants zélés’’ du parti au pouvoir comme étant derrière ces arrestations intempestives.

Interrogé sur ces arrestations, le porte-parole adjoint de la police, Moïse Nkurunziza fait remarquer qu’il n’est pas mauvais d’arrêter des gens quand des soupçons pèsent sur eux. «Seules les enquêtes vont déterminer s’il s’agissait d’une réunion illégale ou pas», a-t-il tenté d’expliqué.

FNL

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Bagaza

    Non Magera, tu es toujours derrière ceux qui ont commis le Genocide des Hutus en 1972. Ton Patron Rwasa a bien compris les projets de ces terroristes.

    • Ntazizana

      Bagaza, none woba ugomvye kuvuga ko patron was Magera ari inyuma ya genocide iriko iraba? Dusigurire neza.

  2. Karikera

    Celà me rappelle les jours qui ont précédé avril 1972. Nous étions surveillés en permanence et la moindre visite d’un parent à l’intérieur du pays était rapporté à la JRR comme une réunion de hutus contre les tutsi. Non arrêtez ce jeu; il vous emprisonne.
    Qu’est-ce que Sinduhije Jérôme et Bizimana Septime ont légué à leurs enfants? Aujourd’hui aucun d’entre eux n’ ose avoué sa filiation à ces monstres

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

La fin du Phénix ?

Les dés sont jetés, les carottes sont cuites : le ministre de l’Intérieur a validé les conclusions issues du congrès extraordinaire tenu à Ngozi le 10 mars par des dissidents d’Agathon Rwasa. « Nous prenons acte du rapport et des décisions prises (…)

Online Users

Total 2 373 users online